Le RID fait état des obstacles à l’intégration sociale des immigrants

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Par Cynthia Martel
Le RID fait état des obstacles à l’intégration sociale des immigrants
Des nouveaux arrivants lors d'une cérémonie d'accueil à l'hôtel de ville. (Photo : Archives )

IMMIGRATION. Le rapport de la consultation sur la valorisation de la diversité et la lutte contre la discrimination, déposé récemment par le Regroupement interculturel de Drummondville (RID) dans le cadre de l’intégration sociale des immigrants, met en lumière moults problématiques, souvent de notoriété publique, mais dont on ne soupçonnait pas l’ampleur.

Cette consultation initiée par le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI) s’est déroulée d’octobre à novembre 2017 auprès de différents groupes et individus touchés directement par la réalité de l’immigration dans la MRC de Drummond. Au total, 97 personnes y ont participé. Le rapport qui en résulte renferme le fruit des investigations des intervenants du RID qui portaient, pour l’essentiel, sur les obstacles à l’intégration sociale des immigrants dans le milieu et sur tout un éventail de solutions susceptibles de les aplanir. «Aux premiers rangs, les épreuves que doivent surmonter les immigrants dits qualifiés, les tracasseries administratives des employeurs, la coordination insuffisante des services, le manque de ressources, les limites de la francisation et le problème de la non-reconnaissance des permis de conduire», écrit-on dans le rapport.

La non-reconnaissance des compétences cause bien des maux de tête aux immigrants qualifiés. Plusieurs se voient refuser des emplois ou offrir des tâches de plus bas niveau. Ils finissent souvent par se résigner à des formations et à une sous-qualification dans leur domaine. On y révèle néanmoins que les entreprises, sauf exception, sont satisfaites de la présence des travailleurs immigrants et qu’elles se montrent des plus créatives pour les intégrer et assurer la francisation.

Quant à la francisation, elle recèle un certain nombre de défauts rapportés par les participants, dont les délais trop longs avant l’admission à un cours, des groupes trop hétéroclites où se côtoient des personnes de niveaux très différents et les cours devenant inaccessibles lors de l’obtention d’un emploi.

Qui plus est, la question du logement pose certains problèmes relevant surtout de la méconnaissance. De fait, à leur arrivée, les immigrants n’ont pas trop le temps d’explorer et de choisir un logement qui leur convient vraiment, ce qui engendre des mécontentements après coup parce qu’ils ne peuvent pas résilier leur bail sans encourir de pénalité. L’autre problème rencontré par les intervenantes de l’Office municipal d’habitation réside dans la difficulté de trouver de grands appartements correspondant aux besoins des familles nombreuses. «Or, la demande de tels loyers à prix modique force la concentration des gens dans le même quartier, ce qui crée un risque de ghettoïsation à l’origine d’autres problèmes.»

D’autre part, les participants ont soulevé qu’ils se font constamment questionnés sur leurs mœurs, coutumes et allégeances religieuses, ce qui peut devenir «agaçant». Tous s’entendent pour dire que la méconnaissance de l’autre et la peur de l’inconnu alimentent les préjugés et les malaises.

Par ailleurs, certains nouveaux arrivants ont un manque de volonté d’intégration dû à la difficulté à demander de l’aide et au deuil à faire du pays natal. On y relève aussi l’absence de suivi psychologique.

«Quant à la discrimination, elle se profile ici et là, mais elle affecte apparemment moins les réfugiés que les immigrants qualifiés qui se butent à des obstacles de taille avant de se trouver une niche convenable au Québec.

Soulignons que bien d’autres problématiques sont soulevées dans le rapport et que des pistes d’actions sur les différents points abordés y sont suggérées.

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