Engorgement du milieu de la restauration à Drummondville

Engorgement du milieu de la restauration à Drummondville
Les restaurants sont nombreux à Drummondville. 

Éliza B.Lafond –
RESTAURATION. Le milieu de la restauration est au centre de plusieurs discussions depuis quelque temps alors que le marché est en continuel changement dans la région de Drummondville, d’autant plus que trois ou quatre nouveaux restaurants s’y installeront possiblement en 2016. Bien que les consommateurs bénéficient d’un éventail de choix, certaines difficultés guettent les restaurateurs au point de définir le marché de saturé.

Actuellement, il y a 154 restaurants à Drummondville. De ce nombre, ce sont 53 nouveaux restaurants qui ont fait leur entrée sur le territoire depuis 2008, soit près du tiers. Selon les données divulguées par Guy Drouin, directeur général de Commerce Drummond, 22 restaurants ont vu le jour en 2015 alors que 7 ont fermé leurs portes la même année.

Bien que l’offre soit plus grande que la demande, selon Guy Drouin, cela n’empêche pas les futurs restaurateurs d’estimer qu’il y ait une clientèle pour eux dans la région. Tantôt le Buffet des continents aura son pied à terre près du Costco, un restaurant prendra éventuellement place à l’Hôtel Times et deux à trois nouveaux restaurants «à service complet» verront possiblement le jour d’ici la fin de 2016, fait savoir M. Drouin. Toutefois, il ne peut révéler leur nom et leur futur emplacement.

«La survie des restaurants sera plus difficile», a confié Guy Drouin, alors qu’il décrit le marché de la restauration de Drummondville comme saturé puisqu’on y retrouve présentement une demande représentant un marché de 50 millions $ alors que l’offre équivaut à 64 millions $.

L’avis des restaurateurs

«Je vais comparer le monde de la restauration avec une tarte. Avant, on la coupait en douze morceaux, mais là, cette même tarte, on la coupe en vingt morceaux», a mis en image Diane Bouchard, propriétaire du restaurant À la bonne vôtre, situé au centre-ville.

Mélissa Carpentier, copropriétaire du restaurant le Nambu, situé dans l’établissement du feu club le Botown, s’est dite inquiète du nombre d’établissements qui ne cessent de croître. «Les ouvertures ont fait mal parce que les gens vont essayer. Et pendant ce temps-là, ils ne sont pas ici», a expliqué celle qui a mis beaucoup d’heures et toutes ses économies afin que le restaurant puisse ouvrir ses portes en 2013.

Les restaurateurs rencontrés sont unanimes sur le sujet; l’arrivée de plusieurs restaurants n’a pas été tout rose pour leur commerce. «L’arrivée des restaurants a fait mal parce que les gens sont allés voir ailleurs. On a dû se réajuster, c’est ce qui a fait qu’on s’est sorti la tête de l’eau», a aussi révélé Diane Bouchard.

Mme Bouchard a réduit le coût de ses assiettes le mercredi, jeudi et vendredi. «Cela permet au monde de venir voir À la bonne vôtre, parce que le monde ont l’impression que parce que c’est bien décoré que ce n’est pas abordable, mais oui c’est abordable», a-t-elle expliqué.

Si certains revoient leurs promotions, d’autres modifient les heures d’ouverture et élargissent leur menu afin d’attirer la clientèle.

«Avant, on voulait être plus de type cuisine française et asiatique, mais on doit déborder sur le côté pour agrandir la clientèle. On n’a pas le choix. Par exemple, prochainement on va avoir des côtes levées», a confié la copropriétaire du restaurant le Nambu.

Katy Larose, directrice générale de la Cage Brasserie sportive, située sur le boulevard Saint-Joseph, s’est affiliée avec IGA afin d’élargir sa clientèle. Cette idée a été reprise par cinq autres restaurants de la région. D’ailleurs, la Cage s’est aussi associée avec l’Hôtel Times. «Le restaurant va bien en général», a expliqué la directrice générale.

Depuis le 18 juin dernier, le restaurant L’Odyssée offre des déjeuners le dimanche matin, ce qui attire une nouvelle clientèle. S’il y a plusieurs points négatifs à l’ouverture massive de restaurants, selon Hugo Leclerc, copropriétaire du restaurant situé au centre-ville, un point positif en ressort: «plus il y a de restaurants au centre-ville, plus il y a de gens qui viennent en ville».

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