Une nouvelle ressource pour les agriculteurs de la région

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Par Louis-Philippe Samson
Une nouvelle ressource pour les agriculteurs de la région
La SDED possède maintenant un département dédié aux entrepreneurs agricoles. (Photo : gracieuseté)

AGRICULTURE. Maintenant rodé, le service de développement agricole de la Société de développement économique de Drummondville (SDED) est prêt à aider plus d’agriculteurs à affronter les multiples enjeux qui pointent à l’horizon.

La SDED a lancé ce service en avril 2022 afin de soutenir le travail de la MRC de Drummond dans la mise en application du Plan de développement de la zone agricole (PDZA). Ainsi, la SDED voit aux aspects financiers et administratifs des entreprises agricoles pendant que la MRC s’occupe des questions techniques et de recrutement de main-d’œuvre.

Pour ce faire, la SDED a engagé Daniel Simard, un agronome, formé à l’Université Laval, comptant 25 années d’expérience professionnelles variées. Il a été élevé sur une ferme laitière, a évolué dans les clubs conseils en agronomie, a été adjoint au directeur d’une grande production de canneberges et a travaillé en élevage bovin en Alberta.

La SDED a lancé cette initiative puisque le domaine agricole prend beaucoup de place dans la MRC de Drummond. En 2020, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) dénombrait 687 exploitations agricoles qui ont généré des revenus totaux de plus de 434 millions de dollars. Parmi celles-ci, près d’une centaine de propriétaires disaient envisager de vendre ou transférer leur entreprise au courant des cinq années suivantes.

Daniel Simard, conseiller en développement agricole. (Photo : gracieuseté)

Prix élevés

Dans ces circonstances, les jeunes agriculteurs qui désirent lancer leur affaire ou reprendre une entreprise se butent à des prix très élevés pour l’acquisition d’une terre. À l’heure actuelle, le prix moyen des terres agricoles est d’environ 25 000 $ par hectare (10 000 mètres carrés) au Centre-du-Québec. Certaines exploitations peuvent donc se vendre à près d’un million de dollars et nécessiter près de 200 000 $ en mise de fonds initiale.

«Il n’y a pas vraiment de jeunes agriculteurs qui ont ces sommes en sortant de l’école. C’est pour cette raison qu’il faut des organisations comme la Financière agricole. Celle-ci prend la garantie du prêt, c’est-à-dire que si la personne n’a pas les moyens pour garantir le prêt, c’est la Financière agricole s’en occupe. À ce moment, la mise de fonds peut être plus faible», a détaillé Daniel Simard, conseiller en développement agricole.

«Des jeunes, qui sortent de l’école ou qui ont travaillé un peu, peuvent avoir un beau projet, mais ils ont besoin d’une terre en zone agricole. De plus, ces terres ne peuvent pas être morcelées n’importe comment; c’est un processus très compliqué. Il existe une plateforme, L’Arterre, qui permet à des aspirants agriculteurs de louer des espaces non utilisés», a ajouté Yanick Gamelin, directeur de la section tourisme et grands événements, qui chapeaute le service de développement agricole de la SDED.

Cependant, certains désavantages découlent de cette façon de faire. L’agriculteur ne peut pas bâtir sa maison sur une terre louée par exemple. Ce qui peut être crucial lorsqu’il s’agit de productions agricoles.

Accompagnement

Il s’agit de l’un des rôles de la SDED d’accompagner ces agriculteurs en processus de prédémarrage ou encore de démarrage de leur ferme, mais également ceux qui veulent faire croître leurs affaires ou encore passer le flambeau. En 2022, Daniel Simard et la SDED ont aidé 20 entreprises dans différents projets.

L’objectif est de montrer aux entrepreneurs agricoles les options qui s’offrent à eux. Le travail de M. Simard consiste donc à donner les outils nécessaires afin que ceux-ci puissent exploiter une production en santé et qui sera viable.

«Si un agriculteur vient nous demander conseil, je peux lui fournir des informations sur le type de culture qu’il souhaite lancer. Je peux indiquer s’il y a un marché ou non pour le type de production visé. Ou encore, l’orienter vers une autre culture semblable, mais qui offre plus d’opportunité de croissance», a indiqué l’agronome de formation.

Une proportion de 89 % du territoire de la MRC de Drummond est située en zone agricole, ce qui représente 143 350 hectares. Une part de 62 % de celle-ci est actuellement exploitée, soit 9 points de plus que le taux provincial (53 %).

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