CULTURE. Si vous avez reçu un livre dans votre boîte aux lettres ou sur votre porche, dans des conditions assez mystérieuses, dites-vous qu’il s’agit d’une initiative lancée par Sandrine Janelle, une jeune Germainoise de 20 ans qui désire rendre la culture accessible en la distribuant gratuitement.
«J’aime vraiment ça avoir des projets. Je trouvais le temps long en quarantaine. L’école était finie. Je travaille à la Maison des arts et au Village québécois d’antan, mais je n’avais plus de travail non plus. Je voulais trouver un moyen de m’occuper, mais je ne voulais pas que ça soit profitable juste à moi. Je voulais en faire profiter la communauté au complet», soutient celle qui désire «répandre du bonheur» par ses actions.
Puisque la bibliothèque publique était fermée, Sandrine Janelle avait la conviction de vouloir partager son amour pour la lecture. Elle s’est donc lancée dans l’aventure de distribuer des livres gratuitement à la population de la MRC de Drummond. «J’ai demandé à plein de mes amis s’ils avaient des livres à donner. Je me suis ramassée avec 150 à 200 livres», raconte-t-elle, en précisant qu’elle a commencé sa quête au début du mois de juin.
D’ailleurs, les Éditions Tsémantou ont participé au projet en offrant des livres neufs à la jeune Germainoise.
Distribution nocturne
Il y a quelques semaines, l’étudiante a mis son plan a exécution. Accompagnée par une de ses amies, Sandrine Janelle s’est promenée à travers la MRC pour déposer ses petits trésors, à la nuit tombée. À l’intérieur de chaque livre, il se cachait un petit mot, écrit à la main par l’instigatrice du projet.
«On est passé, entre autres, de Saint-Cyrille-de-Wendover, à Saint-Joachim, à Saint Germain-de-Grantham jusqu’à Saint Charles. Je me suis transformée en père Noël de la culture», indique-t-elle, en rigolant. Notons que la jeune femme a entreposé pendant plus de 72 heures les livres dans son auto et que la distribution s’est exécutée avec des gants.
À travers son geste, Sandrine Janelle veut souligner l’importance de la culture en ces temps plus difficiles. «Dans le contexte de la COVID-19, c’était la chose que les gens avaient le plus besoin. S’ils n’avaient pas eu le cinéma, la littérature, les gens auraient trouvé le temps long. C’est une manière de s’évader de notre quotidien. Aussi, la culture fait évoluer l’esprit», explique-t-elle.
Questionnée à savoir si elle compte répéter l’expérience, l’étudiante répond qu’elle souhaite poursuivre sur cette lancée. «En fait, il me reste quelques livres à distribuer, mais le plus gros a été fait en une nuit. Certains auront peut-être une surprise bientôt à leur porte! Mais sinon, c’est sûr que je vais continuer à faire des projets pour rendre les autres heureux, peut-être pas donner des livres, mais redonner d’une certaine manière assurément», conclut-elle.
