CORONAVIRUS. Les autorités de la santé publique s’attendent à une stabilisation du nombre d’hospitalisations «autour» du 18 avril au Québec. Après cette date, le nombre de victimes devrait être à la baisse.
«On est capable de voir qu’il y a un changement dans la transmission dû en bonne partie, pas encore à l’immunité dans la population parce qu’il n’y en a pas assez, mais aux mesures de contrôle qui ont été mises en place. On est capable de voir que ça va ralentir assez la transmission si on continue d’appliquer les mesures correctement», indique le conseiller médical stratégique de la direction générale de la santé publique, Richard Massé.
Pour prévoir l’évolution de la pandémie dans la province, les experts se sont basés sur l’évolution de la situation dans des pays européens ayant «des caractéristiques qui se rapprochent» au Québec. Deux scénarios ont été présentés aux médias par la direction de la santé publique mardi après-midi.
Un premier scénario plus pessimiste, inspiré de la situation en Italie, fait état de 59 845 cas de COVID-19 et 8 860 décès d’ici le 30 avril. Dans cette projection, 3 028 personnes seraient hospitalisées, dont 1 009 aux soins intensifs.
«Quand il y a un retard pour commencer à appliquer des mesures, ça donne des chiffres qui sont un scénario extrêmement difficile, pénible, difficile à vivre», soutient le Dr Richard Massé.
Dans le scénario plus optimiste, inspiré des données du Portugal et de l’Allemagne, il y aurait 29 212 cas et 1 263 décès au Québec à la fin du mois d’avril. Le nombre d’hospitalisations serait de 1 404, dont 468 aux soins intensifs.
«La comparaison avec les scénarios optimistes, c’est quand les gens interviennent rapidement. Ça, c’est le premier facteur et on est intervenu très rapidement», fait-il savoir.
Sans dévoiler de chiffres précis pour le Québec, les experts estiment que la province se dirige vers le scénario plus optimiste. «C’est extrêmement difficile de mettre un chiffre précis. On va être proche du scénario optimiste. On ne sera certainement pas proche du scénario pessimiste», avance le Dr Massé.
Si un plateau est attendu autour du 18 avril, il faudra toutefois s‘attendre à un retour progressif vers la vie normale. «Il faut ouvrir progressivement tant du point de vue social que du point de vue économique. Ça prend une grande discipline et on ne fera plus les choses comme avant dans certains secteurs, dans certaines activités», mentionne-t-il.
«Il va falloir que la notion de distanciation soit présente. Il va falloir que dans les centres de soins prolongés et dans les résidences pour personnes âgées, on ait une prudence pendant un long moment et qu’on soit vigilant» ajoute-t-il.
En date d’aujourd’hui, 9 340 cas de COVID-19 sont confirmés au Québec. Le bilan des décès se porte à 150. À travers la province, 583 personnes sont hospitalisées, dont 164 aux soins intensifs.
