Les robots serveurs reviennent en force en restauration

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Par Ghyslain Bergeron
Les robots serveurs reviennent en force en restauration
Les robots serveur sont en action dans deux restaurants Chez Louis de Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

TECHNOLOGIE. Les robots serveurs, ou d’assistance, sont dans le portrait drummondvillois depuis à peine deux ans. Déjà, la clientèle est habituée à cette nouvelle façon de faire. Les restaurants Chez Louis et St-Hubert sont à l’affût des nouvelles technologies qui viennent en aide aux employés de la restauration. Dernièrement, le système «table tracker» a été ajouté aux deux robots appartenant à la bannière Chez Louis.

Le restaurant Chez Louis a été le premier à déployer les robots de service à Drummondville en septembre 2022. Les i-Louise étaient venus en renfort pour pallier le manque de main-d’œuvre dans les installations du boulevard Lemire et de la rue Saint-Georges.

Jean-Michel Lemaire de Fractal solutions robotiques a mis en marche le robot du boulevard Lemire. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«L’expérience a été intéressante, mais pas concluante. Il y avait trop de gestion reliée avec le personnel. Il fallait trouver où le client s’était assis pour diriger le robot au bon endroit. Ça occasionnait des erreurs et des pertes de temps. Quand j’ai été approché par Fractal, j’ai écouté leur proposition», a relaté Éric Durepos, propriétaire.

Fractal solutions robotiques est établie à Sherbrooke, mais accueille dans son équipe deux jeunes entrepreneurs de la région soit Jean-Michel Lemaire (président et cofondateur) et Benjamin Houle-Selby (cofondateur). Charles Maillette est aussi au cœur de la fondation de l’entreprise.

«Je suis venu manger Chez Louis et j’avais remarqué le robot. C’était intéressant. Je suis revenu quelques mois plus tard et le robot avait disparu. J’ai été intrigué», a expliqué Jean-Michel Lemaire qui venait tout juste de mettre en service le robot du restaurant du boulevard Lemire lors du passage de L’Express.

Comme le trio travaillait déjà à mettre des robots dans les restaurants, entre autres, il a contacté Éric Durepos pour lui proposer de faire équipe.

«Le concept initial est resté. Les repas sont livrés aux tables par le robot.

Des pastilles munies d’un «table tracker» dirigent le robot vers la bonne table. (Photo : Ghyslain Bergeron)

La nouveauté est que maintenant, une pastille remise au client dirige le robot directement vers sa table avec le système «table tracker», peu importe où il se trouve. Comme ça, pas d’erreur», a expliqué M. Lemaire.

C’est habillé aux couleurs du restaurant que le robot a amorcé sa livraison mercredi dernier après plus de six mois de travail. Des technologies pourront être ajoutées au cours des prochaines semaines.

«L’avantage non négligeable de notre robot est qu’il est produit ici avec les programmations réalisées entièrement par nous. Alors, on va s’ajuster au client selon ses recommandations. On va aussi faire des tests en étant présents sur le terrain. De plus, il va se recharger lui-même quand il en a besoin, ça évite des ruptures de service.»

Chez Louis lancera sous peu un concours afin de déterminer le nom des robots de deux de ses restaurants.

Les clients approuvent

Plusieurs clients étaient attablés en milieu de semaine. Quelques-uns avaient déjà reçu leurs repas. La famille St-Louis a apprécié la visite du robot. «C’est la première fois qu’on profite de ce service. C’est plaisant pour les enfants. Il manque de monde partout, alors ça évite des déplacements inutiles des employés», a expliqué un père de famille accompagné de ses filles de 8 et 6 ans.

Même son de cloche pour des collègues de travail en pause de dîner. «Nous sommes venus hier et il n’était pas là (le robot). La pauvre serveuse se courait partout, on avait envie d’aller l’aider! Ç’a été une belle surprise de le voir aujourd’hui. La commande était parfaite, l’utilisation est facile et il faut l’avouer, ça fait ressortir l’enfant en nous», ont lancé les trois intervenants du programme ESPACE Centre-du-Québec qui fait la prévention de la violence auprès des enfants.

Un assistant de choix

Mahyka Camirand a expliqué l’utilisation du robot dans son restaurant St-Hubert du boulevard Saint-Joseph. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Le restaurant St-Hubert en bordure de l’autoroute 20 utilise deux robots depuis un peu moins de deux ans.

«Ils sont d’une aide précieuse, surtout dans les heures de pointe. On ne l’utilise pas comme serveur, mais comme assistant, donc il ne vole pas un poste de salarié. On reçoit souvent des groupes, alors quand un serveur doit apporter dix assiettes à une table, il peut en déposer six sur le robot et transporter les quatre autres. Il évite donc des aller-retours inutiles vers la cuisine et ça accélère le service. Les serveurs gardent un contact avec le client. C’est important», a expliqué Mahyka Camirand, directrice du St-Hubert depuis quatre ans.

Même si les clients sont tentés de récupérer leurs assiettes, ce sont les employés qui gèrent la livraison.

«Ça évite les erreurs, car il peut y avoir plusieurs commandes sur le même robot. Il y a une question de salubrité aussi. Mais en général, les gens apprécient, surtout les enfants! De plus, c’est vraiment sécuritaire», a ajouté Mme Camirand qui précise que les deux robots portent le nom de Bella.

La directrice a de plus expliqué qu’une serveuse aurait certainement déjà pris sa retraite si l’aide robotisée n’était pas arrivée au St-Hubert.

«Les robots sont en location et c’est certain que quand la version améliorée sera disponible, on va s’ajuster. Ils sont au travail environ 40 heures par semaine. Ils sont toujours prêts et assidus, ce n’est pas rien», a conclu Mme Camirand.

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