HOCKEY. La guerre de tranchées opposant le Phoenix aux Voltigeurs s’est poursuivie de plus belle, samedi soir, devant une foule survoltée de 3170 spectateurs au centre Marcel-Dionne.
Dans un scénario semblable à celui de la veille, les Drummondvillois ont vu leurs rivaux de l’autoroute 55 s’accrocher pendant la majeure partie de la soirée avant de prendre les commandes de la situation en troisième période. En s’imposant au compte de 5-2, les Rouges ont creusé leur avance à 2-0 dans la série quatre de sept opposant les deux équipes en quart de finale.
Comme il l’a fait à quelques reprises cette saison, Sylvain Favreau a senti le besoin de s’adresser à ses joueurs entre la deuxième et la troisième période.
«En séries, il n’y a rien de donné, a expliqué le pilote des Voltigeurs en point de presse. On affronte une équipe qui joue avec beaucoup de hargne. Ils compétitionnent pour chaque rondelle. De notre côté, on a manqué des chances de marquer en début de match. Il faut aussi faire attention à notre gestion de la rondelle. On n’a pas joué un match parfait, mais ce que j’ai aimé, c’est la façon dont on est sorti en troisième période. On a gardé l’œil sur le cap.»
«En séries, tu vas connaître des matchs qui sont loin d’être parfaits, mais tu dois toujours garder la même approche, a-t-il poursuivi. Tu dois rester concentré sur la prochaine présence, la prochaine séquence. Tu ne dois pas aller trop haut et définitivement pas trop bas dans tes émotions. On est resté dans la constance et ça a payé à la fin.»
Woodworth montre le chemin
Alors que le match était sur la ligne en milieu de troisième période, Luke Woodworth a pris les choses en main. Le capitaine a profité d’un revirement pour s’échapper et marquer ce qui allait s’avérer le but gagnant.
«En séries, il y a des joueurs qui se lèvent et haussent leur jeu d’un cran, a lancé Ethan Gauthier au sujet de son coéquipier. Notre capitaine le fait présentement. Il tire l’équipe vers le haut. Il n’a peut-être pas connu la saison qu’il souhaitait de A à Z, mais en séries, c’est là que ça compte. Woody, c’est un leader. Son leadership n’est pas juste verbal. Tu le vois dans la manière qu’il joue. Il a encore une fois été un élément déclencheur ce soir. Comme moi, il a la mentalité de vouloir faire la différence à chaque match.»
L’attaquant drummondvillois a également vanté la détermination de son ancienne équipe.
«Notre deuxième période n’était pas à la hauteur de ce qu’on est capable, mais il faut donner le crédit au Phoenix. Ils n’ont pas lâché du début à la fin. Ce sont des matchs serrés qui se jouent sur des détails. On ne s’attendait pas à une série facile.»
Pour un deuxième match de suite, le jeu de puissance des Voltigeurs a été tenu en échec. Sylvain Favreau a pointé du doigt le sentiment d’urgence de ses joueurs dans de telles circonstances.
Auteur de deux passes, Marc-Olivier Beaudry a terminé sa soirée de travail avec un différentiel de +4. «Beaudz joue du gros hockey présentement, a fait valoir Sylvain Favreau. Il joue avec beaucoup plus de confiance. Il est très efficace tant avec que sans la rondelle.»
Comme la veille, les Voltigeurs ont nettement eu le dessus dans la colonne des lancers. Tandis que Samuel St-Hilaire a été testé à 39 reprises, Riley Mercer a fait face à 23 tirs. «On demande à notre gardien de nous donner une chance de gagner, a affirmé Sylvain Favreau, qui avait vu son équipe l’emporter par le même pointage dans le premier match. Riley a fait son travail dans ces deux matchs.»
La série se transportera maintenant du côté du palais des sports Léopold-Drolet, mardi et mercredi soir.
«Le devoir n’est pas accompli encore, a averti Sylvain Favreau. C’est une équipe de travaillants. On ne prend personne à la légère. On s’attend à de gros matchs à Sherbrooke.»
«Le palais des sports est toujours bruyant en séries, a renchéri Ethan Gauthier. Je suis fébrile d’aller jouer là-bas. On peut s’attendre au même genre de hockey qu’on a vu ici. Je m’attends à des matchs physiques, intenses et serrés. Personne dans notre chambre ne prend cette équipe à la légère. Même si on mène 2-0, on ne peut pas s’asseoir sur cette avance. C’est une équipe qui va tout donner jusqu’à la fin.»
Pas encore le vrai Phoenix
Misant sur le retour au jeu de l’attaquant Charles-Antoine Beauregard, le Phoenix a tenu tête à la puissante machine drummondvilloise pendant près de 50 minutes avant de commettre un revirement fatal. Selon Gilles Bouchard, on n’a pas encore vu le vrai visage de son équipe dans cette série.
«On a joué un meilleur match, mais on n’a pas encore joué comme on en est capables, a laissé tomber l’entraîneur-chef des Sherbrookois devant les micros des médias. Encore une fois, notre gestion de la rondelle a fait défaut. Ce n’est pas compliqué : il faut être meilleurs dans notre exécution, dans notre gestion de rondelle et dans tout. On est capables de l’être. Tant qu’on ne sera pas meilleurs et qu’on ne jouera pas de façon plus serrée, on ne gagnera pas une partie.»
Revenant sur la bourde de Jean-Félix Lapointe sur le but décisif, le pilote du Phoenix s’est dit convaincu de voir son jeune défenseur rebondir. «C’est un jeune à sa première année dans la ligue. C’est du millage pour lui. Je lui en ai parlé sur le banc. Il faut qu’il grandisse là-dedans.»
Estimant que son équipe doit faire preuve de plus de discipline, Gilles Bouchard s’est toutefois questionné sur le travail des officiels.
«Tu ne peux pas avoir du momentum quand tu passes autant de minutes en désavantage numérique. Mais sur le deuxième but, il y a eu un coup de bâton au visage de Gendron. À un moment donné, ça devient frustrant, mais on n’a pas de contrôle là-dessus.»
L’histoire du match
Solide départ pour les Voltigeurs, qui dirigent les premières attaques. À la quatrième minute de jeu, Vsevolod Komarov trompe la vigilance de Samuel St-Hilaire pour lancer les siens aux commandes.
À court d’un homme, le Phoenix riposte sur une descente à deux contre un. Riley Mercer ne peut stopper le tir d’Olivier Dubois. L’égalité est créée 1-1 à la septième minute.
Mikael Diotte croit avoir redonné les devants aux Voltigeurs, mais ce but est finalement refusé après une longue révision vidéo en raison d’un geste d’obstruction sur le gardien. Le pointage demeure 1-1. Le Phoenix termine la période en force, voyant un tir d’Andrew Belchamber toucher la barre horizontale de plein fouet.
Les visiteurs continuent de tenir tête aux locaux au deuxième vingt, mais Ethan Gauthier et Justin Côté unissent leurs efforts pour marquer un gros but en fin d’engagement. Côté fonce au filet et redirige une superbe passe de Gauthier pour redonner les devants 2-1 aux siens avec 43 secondes à écouler à la période.
Le Phoenix entame le troisième tiers en force. Pendant une pénalité à Mikael Diotte, Olivier Dubois saute sur un retour de lancer pour marquer son deuxième but du match. C’est de nouveau l’impasse : 2-2.
Bourde majeure de Jean-Félix Lapointe, qui permet à Luke Woodworth de s’échapper. Les Voltigeurs reprennent les devants 3-2 en milieu de troisième période. Quelques instant plus tard, c’est au tour de Mikael Diotte de toucher la cible. Les favoris de la foule se donnent une priorité de deux buts avec huit minutes à écouler au cadran.
En fin de rencontre, Ethan Gauthier complète une autre solide performance en marquant dans un filet désert. En mission, les Drummondvillois demeurent invaincus en six sorties depuis le début du tournoi éliminatoire.
D’autres photos signées Ghyslain Bergeron à voir plus bas…
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