MAGAZINE. Mégan Brouillard ne passe pas inaperçue. Avec ses expressions colorées et son accent particulier, l’humoriste semble sortir tout droit d’une autre époque. Il faut dire qu’une partie de son identité artistique s’est forgée au Village québécois d’antan, où elle personnifiait avec un malin plaisir l’idiote du village.
Comme premier emploi étudiant, Mégan Brouillard aurait pu être serveuse dans un restaurant, caissière dans un dépanneur ou même vendeuse dans un magasin de vêtements. Elle a décidé de faire les choses autrement.
Son rêve? Travailler au Village québécois d’antan. C’est pour cette raison que la Drummondvilloise a postulé. Elle a fait son entrée à l’édition automnale. Mégan Brouillard a été plongée au cœur du 19e siècle. Les maisons d’époque. La parlure des gens de la place. La musique traditionnelle. Les décors ancestraux. La comédienne en herbe était aux anges.
Mégan Brouillard a toujours été passionnée par l’histoire. «Dès que j’ai la chance de visiter un site historique, je le fais. C’est ça que j’aime de faire une tournée au Québec. Ça me permet de voir l’histoire partout à travers la province. J’en apprends sur la construction des villages et les industries qu’il y avait autour. C’est quelque chose qui m’intéresse vraiment. L’histoire me fascine. Je trouve ça super beau les vieilles maisons. Plus tard, je veux avoir une vieille maison où je vais pouvoir me bercer sur le perron et scéner les voisins», mentionne-t-elle, un sourire en coin.
Au Village québécois d’antan, la jeune employée était en poste, été comme hiver. Elle a interprété une panoplie de personnages, allant de la poupée hantée au lutin taquin.
Durant la saison estivale, Mégan Brouillard était animatrice de rue. «J’ai commencé en bas de l’échelle», soutient-elle.
Dans ses débuts, elle initiait les visiteurs à des jeux d’époque. «Mon travail était de courir après un cerceau rouillé en le poussant avec une tige de métal. J’essayais de le montrer à des enfants qui s’en foutent et qui ne sont pas habitués de faire quelque chose qui demande de la patience.»
L’un des premiers personnages qu’elle a interprétés est celui de Dorothée la Barouette. Elle se promenait d’une maison à une autre, discutant avec les gens qui croisaient sa route. «Mon fun était d’être au courant de tout ce qu’il se passait au village. Il y a un gars qui faisait des balais. Je suis devenue son amie. Je lui ai demandé de me faire un tout petit balai. J’avais une toute petite tapette à mouches. Je me ramassais avec plein de toutes petites affaires», raconte-t-elle.
Un jour, elle s’est vue confier le rôle de l’idiote du village, Constantine. «Tous les personnages avaient un script. Mon titre me donnait énormément de liberté. J’adorais ça. J’étais lousse et fofolle. Je niaisais les gens. Je ne répondais pas à leurs questions.»
En quelque sorte, c’est de cette manière qu’elle a développé son identité artistique. «C’était comme une longue improvisation. C’est difficile d’improviser pendant huit heures de temps. J’incarnais ma personne, mais de façon exagérée. C’est la même chose que sur la scène.»
Sa mission première était de divertir les visiteurs. Elle racontait des blagues. Elle jouait de l’accordéon. Elle inventait des chansons. Le plaisir était au rendez-vous.
Cette expérience de travail s’est révélée formatrice. Elle a fait des apprentissages qui la suivent encore aujourd’hui. «Tous les jours, on apostrophait des gens qu’on ne connaissait pas. On faisait le premier contact. Maintenant, j’ai une facilité à mettre les autres en confiance.»
Son accent a d’ailleurs toujours attiré l’attention. Mégan Brouillatd s’amusait à utiliser toutes sortes d’expressions. «Du côté à ma mère, un de ses frères est un bûcheron, l’autre et un éleveur porcin et le suivant conduit des machines lourdes. Ça ne parle pas comme à Radio-Canada. C’est rare que ça vouvoie. Du côté de mon père, ce sont des agriculteurs», fait-elle savoir.
Mégan Brouillard est fière de ses racines drummondvilloises. «Tout le monde se demande d’où je viens. Quand je leur réponds, ils sont déçus. Ils pensent toujours à vraiment loin comme le Nouveau-Brunswick et la Gaspésie. Peu importe tu es où au Québec, les gens parlent différemment. Il y a bel et bien un accent à Drummondville.»
Drôle au naturel
Le sens de l’humour coule dans les veines de Mégan Brouillard. «Mes parents sont des personnes extrêmement punchée. Il faut être drôle pour survivre dans ma famille. On est dans les niaiseries et les taquineries. Il faut avoir un bon sens de l’humour et un esprit vif.»
La Drummondvilloise a tracé son chemin en humour participant à des concours à l’école. L’artiste a réussi à se démarquer, remportant entre autres le deuxième prix de la finale nationale de Cégeps en spectacle.
C’est à l’âge de 19 ans qu’elle a fait les auditions pour l’École nationale de l’humour. «Je n’en ai pas parlé à personne. Dans ma tête, je n’allais pas être prise. Je me disais que j’allais voir de quoi ça a l’air. C’est full contingenté. Finalement, j’ai été choisie. J’étais vraiment contente», soutient-elle.
Après un parcours académique riche en apprentissages, Mégan Brouillard a gradué en 2020. Les opportunités de travail étant limitées durant la pandémie, l’humoriste a fait le choix de retourner habiter chez ses parents à Drummondville.
«Je consommais TikTok pendant huit heures par jour. Un moment donné, j’ai décidé de faire une première vidéo. Elle a eu 200 likes. Je me suis dit que je pourrais en faire d’autres. Il n’y avait rien à mon horaire. J’en ai fait le plus possible. C’était vraiment plus pour me désennuyer. Je n’aurais jamais pensé que ça aurait explosé.»
La jeune femme est rapidement devenue un phénomène sur les réseaux sociaux, alors qu’elle compte maintenant 175 000 abonnés sur TikTok.
Une étoile montante
Sans contredit, Mégan Brouillard est en pleine ascension. Finaliste à l’émission Le prochain standup, animatrice à la radio WKND, chroniqueuse au 5@7 à RDS, participante à l’émission jeunesse Mammouth : les projets se sont multipliés pour cette humoriste dans les dernières années.
Ces temps-ci, elle accorde une place particulière à son premier spectacle Chiendent. L’humoriste est en rodage partout à travers le Québec. Celle qui est âgée de 24 ans aborde des sujets variés, dont la famille, sa dépendante à son téléphone, le hockey féminin et ses relations amicales. La première de Chiendent est prévue à Montréal en octobre.
Mégan Brouillard a été nommée au Gala Les Olivier dans la catégorie découverte de l’année.
L’humoriste encourage d’ailleurs tout le monde à ouvrir ses horizons artistiques et cultiver leur curiosité. «C’est important de se mettre en danger et d’aller voir des choses qu’on n’est pas sûr d’aimer. C’est ce que j’ai appris en travaillant à la Maison des arts. Je voyais toutes sortes de spectacles. Je faisais de belles découvertes», conclut-elle.
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