SKI ACROBATIQUE. La saison 2023-2024 a été fertile en émotions et en apprentissages pour Elliot Vaillancourt. Le Drummondvillois conclut sa cinquième campagne sur le circuit de la coupe du monde de ski acrobatique avec le sentiment du devoir accompli, en ayant l’impression d’avoir grandi tant comme athlète que comme personne.
Ayant réalisé un rêve d’enfance en décrochant ses deux premiers podiums en carrière à Alpe d’Huez et à Val Saint-Côme, Elliot Vaillancourt a connu une fin de saison en dents de scie lors d’épreuves disputées aux États-Unis, au Kazakhstan et en Italie. Visant une place à l’intérieur du top dix au classement mondial, l’athlète de 24 ans a finalement terminé la saison au 11e rang pour une deuxième année consécutive.
«Présentement, j’ai encore mes récents revers un peu dans l’estomac, mais je n’ai aucun doute que dans peu de temps, je vais être extrêmement fier de ma saison en regardant le portrait d’ensemble. D’ailleurs, quand je revois des vidéos de mes descentes où j’ai fait des podiums, ça me procure encore de bons frissons», a raconté Elliot Vaillancourt dans une entrevue accordée à L’Express à son retour au pays.
Lors de la dernière étape de la coupe du monde, samedi, à Chiesa in Valmalenco, Elliot Vaillancourt a terminé au neuvième rang à l’épreuve des bosses en parallèle. Le membre de l’équipe canadienne n’a pas caché sa déception devant sa performance en huitième de finale, où il a été battu par l’Américain Dylan Walczyk.
«J’arrivais là avec l’intention de faire plus. J’aurais aimé ça faire un autre podium pour goûter à la gloire que j’ai eue en début de saison. Malheureusement, ce n’est pas arrivé. C’était une piste un peu plus difficile, plus à pic et plus courte que celles qu’on voit pendant le reste de la saison. J’ai connu un bon entraînement, mais je ne me suis pas rendu à un niveau 100 % optimal», a-t-il expliqué.
«J’ai eu de la difficulté avec mon haut de corps et à être léger sur mes bâtons. C’est un peu ce qui m’a coûté la défaite contre l’Américain, qui a skié de façon assez exemplaire contre moi. Je l’ai devancé en sauts et en temps, mais pas en technique. Bref, il m’a battu parce que j’étais trop lourd sur mes bâtons.»
Une constance à travailler
Cinquième au monde en simple, Elliot Vaillancourt a dû se contenter du 15e échelon au classement des bosses en parallèle. Comparant son parcours hivernal à celui d’une montagne russe, le Québécois entend travailler sur sa constance en vue de la prochaine saison.
«J’ai été relativement inconstant en simple, mais quand j’étais présent, j’étais très présent et j’obtenais de gros points. Surtout, j’ai réussi à appliquer beaucoup de leçons très rapidement. J’ai super bien géré la pression à Val Saint-Côme, où j’étais le seul Canadien en finale. J’ai réussi à prouver que j’étais capable de gérer les situations hautes en pression, mais ce qu’il faut que je travaille l’année prochaine, ce sont mes qualifications.»
«Je dois commencer à me qualifier plus haut, essayer d’amener le skieur que je suis capable d’être en finale dès les qualifications, a-t-il poursuivi. Souvent, j’ai tendance à vraiment augmenter mon niveau en finale. J’ai de la difficulté à amener ce même niveau en qualifications. La saison prochaine, c’est vraiment mon objectif de me qualifier plus haut. Ça va me faciliter la tâche pour les finales.»
En duel, Elliot Vaillancourt souhaite notamment travailler sur son approche mentale pour améliorer ses performances.
«Cette année, j’avais encore trop tendance à essayer de battre le skieur à côté de moi au lieu de juste skier au maximum de ce que je pouvais faire. Il y a aussi quelques éléments techniques que je dois continuer de travailler, mais je suis confiant que ça peut revenir. L’année passée, le duel était l’une de mes forces, donc c’est juste un petit bâton dans les roues qu’il faut replacer. Je suis certain que je vais être capable de rebondir.»
En améliorant sa constance dans cette discipline, Elliot Vaillancourt augmentera ainsi ses chances de terminer à l’intérieur du top dix mondial en 2024-2025. «Je voudrais augmenter mes présences en super finales. Ce sera un peu de prendre les meilleurs résultats que j’ai eus cette année et commencer à les répéter pour aller chercher un peu plus de confiance à travers ce processus», a-t-il résumé.
Le produit du club du mont Sainte-Anne vise également une participation au prochain championnat mondial qui se déroulera à Saint-Moritz, en Suisse, en mars 2025. «Ce sera une grosse saison. On va avoir une quantité de départs astronomique! C’est pourquoi je suis content d’avoir autant appris à gérer des situations de stress cette année.»
La saison de la coupe du monde étant chose du passé, Elliot Vaillancourt se prépare à participer au championnat canadien senior, qui se déroulera à Val Saint-Côme, les 30 et 31 mars. Le champion canadien en titre y voit une occasion idéale de pratiquer son saut cork 1000.
«Je l’ai fait sur le saut du haut pendant la majeure partie de la saison, alors j’aimerais le mettre sur le saut du bas. Ça mettrait la table pour ce que j’aimerais appliquer la saison prochaine. Il n’y a pas de points de la coupe du monde en jeu, mais c’est un beau titre celui de champion canadien! L’année passée, j’ai gagné celui en duel, alors j’ai bien l’intention d’aller le défendre.»
D’ici là, Elliot Vaillancourt se concentrera sur ses études en génie mécanique à l’Université Laval. «Bonne ou mauvaise journée en ski, ça me ramène les deux pieds sur terre», a conclu celui qui vise également une participation aux Jeux olympiques de 2026, qui auront lieu en Italie.
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