La Ville misera sur le maintien de ses infrastructures en 2024

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Par Cynthia Martel
La Ville misera sur le maintien de ses infrastructures en 2024
L’Olympia Yvan-Cournoyer sera l’un des édifices qui sera mis à niveau à hauteur de 2,2 M$. (Photo : d'archives Ghyslain Bergeron)

BUDGET. En 2024, la part du lion des investissements ira aux infrastructures municipales avec une somme de 60 millions de dollars. La Ville de Drummondville a choisi de concentrer ses efforts sur le maintien de ses actifs pour préserver leur état, mais aussi pour rattraper ce qui n’a pas été fait pendant longtemps.   

Le plan triennal d’immobilisations (PTI) 2024-2025-2026 adopté lundi soir par les membres du conseil municipal indique que pas moins de 75 % des sommes investies en 2024 le seront pour financer le maintien des actifs municipaux, dont essentiellement les infrastructures et les édifices.

«Ce que ça veut dire, c’est que nous devons investir pour garder en état nos infrastructures existantes. Et je vous le dis, c’est un choix important que nous faisons. Le maintien des actifs, ça peut avoir l’air banal, mais il y a eu des années où le choix au Québec, ç’a été de minimiser les investissements à ce niveau-là, ce qui fait qu’aujourd’hui, on a du rattrapage à faire. Si on veut offrir des infrastructures de qualité que ce soit routières, sportives ou culturelles, il faut les entretenir si on veut les conserver longtemps. C’est pour ça que cette année, on a décidé d’investir là-dedans, pour s’assurer qu’elles gardent la qualité à laquelle les citoyens ont droit», met en contexte Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville.

Ainsi, pour une deuxième année consécutive, les Drummondvillois ne doivent pas s’attendre à de grandes nouveautés.

«C’est certain qu’il n’y a pas un centre Girardin et une usine de traitement de l’eau potable toutes les années dans les projets. Ça serait étonnant. J’estime que c’est un PTI responsable, dans le sens où les élus croient beaucoup à l’importance d’investir pour maintenir en état nos infrastructures et les routes. Ça serait facile de juste faire du neuf et ne pas investir dans ce que nous possédons, mais un moment donné, ça nous rattraperait et ça ne laisserait pas un bel héritage aux générations futures. Le portrait que nous avions selon les analyses, c’est que nous avions du retard dans le maintien de nos actifs, alors nous avons tout simplement suivi ça», affirme le directeur général de la Ville, Francis Adam, en citant en exemple les travaux prévus à l’Olympia Yvan-Cournoyer (2,2 M$) et à la piscine du Centre (1,1 M$).

«On parle de maintien, mais il ne faut pas oublier tout ce qui concerne l’adaptation aux changements climatiques. En fait, quand on remplace les infrastructures souterraines, on les pense mieux pour qu’elles résistent aux conséquences des changements climatiques, qu’elles durent plus longtemps. Il n’y a personne qui a envie de parler de tuyaux dans un budget, mais ça reste que c’est super important», fait valoir la première citoyenne.

Agilité et prudence

Globalement, le PTI prévoit des investissements de l’ordre de 81,2 M$. De cette somme, 42,9 M$ seront assumés par les citoyens via le compte de taxes, comparativement à 36,2 M$ en 2023.

«Grâce à l’apport de subventions et d’autres contributions (38,3 M$), le fardeau sur les épaules des contribuables est presque réduit de moitié», souligne la mairesse.

Tout comme pour le budget de fonctionnement, l’administration et les élus ont dû faire preuve d’agilité et de prudence pour boucler le budget d’investissement, et ce, dans le contexte inflationniste actuel et face aux contrecoups de la pandémie.

«Alors qu’au cours des exercices précédents nous avions encore la chance de gérer des contrats conclus avant la pandémie – à des prix entre guillemets normaux – les renouvellements contractuels récents reflètent l’impact de l’inflation et de la désorganisation de la chaîne d’approvisionnement. Les infrastructures et autres installations auxquelles la population a droit sont de plus en plus onéreuses à construire, mais aussi à entretenir. Nous avons fait preuve de courage et de créativité pour nous assurer de ne pas imposer à notre ville des décisions néfastes pour sa gestion des immobilisations», fait savoir Mme Lacoste.

Autrement dit, la Ville a dû faire des compromis en laissant de côté certains projets.

«Des projets retardés, il y en a tout le temps, parce qu’on veut maximiser le dollar investi à chaque fois. C’est notre façon de faire ici à la Ville. Bref, on a été audacieux tout en étant prudents», estime la mairesse.

Continuité

Sans surprise, de nombreux projets d’investissement annoncés sont directement en lien avec la planification stratégique 2023-2027, lancée plus tôt cette année. Qui plus est, les travaux majeurs entrepris par l’organisation municipale se poursuivent, à l’exemple de la construction de l’usine de traitement de l’eau (36,5 M$), l’aménagement de l’écoquartier Fortissimo (7,8 M$) et le développement de nouvelles zones industrielles (10,7 M$).

Au nombre des projets les plus significatifs, soulignons des investissements de l’ordre de 15,8 M$ pour la construction et la réfection d’infrastructures souterraines, routières et de mobilité active. D’importants chantiers verront ainsi le jour, entre autres sur les 113e et 114e avenues, les rues Brouillette et Cormier, le chemin Hemming et le boulevard Lemire.

Un montant de 975 000 $ sera consacré à l’installation de nouveaux feux de circulation à l’intersection des rues Haggerty et Cormier ainsi qu’à l’angle du boulevard Jean-De Brébeuf et de la rue de la Commune.

Puis, la Ville consentira une somme de 300 000 $ pour l’élaboration d’un plan de gestion des déplacements et de la circulation sur le boulevard Saint-Joseph.

La Ville se penchera sur un plan de gestion des déplacements et de la circulation sur le boulevard Saint-Joseph. (Photo d’archives Ghyslain Bergeron)

Par ailleurs, la Ville réserve 1 M$ pour la requalification et l’aménagement du centre-ville.

Sports, loisirs et culture

Du côté des loisirs, le parc Sainte-Thérèse bénéficiera d’une cure de rajeunissement au coût de 600 000 $. Le parc du Jardin-des-Galeries, dans le secteur de la rue Paris, sera réaménagé pour un total de 900 000 $.

Par ailleurs, la Ville entreprendra la planification d’un complexe de quatre terrains de baseball. Une somme de 150 000 $ y sera consentie.

«Ça nous guidera sur certains points, comme l’endroit où on pourrait le faire et comment», précise Francis Adam.

On prévoit également la réfection des terrains de tennis intérieur René-Verrier et ceux situés à proximité du parc Frigon.

Une partie du budget sera consacré également à deux projets déjà annoncés : la modernisation du stade Jacques-Desautels (4 M$) et le réaménagement du complexe sportif Marchand (1 M$).

Au chapitre des arts et de la culture, notons, parmi les initiatives, la réalisation d’une murale sur le parcours de la promenade Rivia puis un concours dans le but de créer une murale au centre sportif Girardin.

«À n’en point douter, le budget d’investissement 2024 comporte de nombreux projets qui viennent placer la qualité de vie des citoyens à l’avant-plan, et ce, tout en préservant leur portefeuille», conclut Stéphanie Lacoste.

En bref

  • Infrastructures (réfections des rues, d’infrastructures souterraines, de ponts, de ponceaux et de passerelles et feux de circulation) : 19,1 M$
  • Édifices (maintien d’actifs à l’olympia Yvan-Cournoyer et au centre communautaire Saint-Joachim et réfection de la piscine du Centre) : 5,9 M$
  • Aménagement de nouvelles zones industrielles : 10,7 M$
  • Poursuite du développement de la Fortissimo : 7,8 M$
  • Parcs, espaces verts et terrains sportifs : 4M$
  • Modernisation du stade de baseball Jacques-Desautels : 4 M$ (déjà annoncés)
  • Mise à niveau du poste de pompage Cormier et modifications au réseau d’égout sanitaire attenant : 6,4 M$
  • Implantation d’une billetterie informatisée pour le service de transport en commun : 410 000 $ (incluant d’autres contributions à hauteur de 328 000 $)
  • Élaboration d’un plan de gestion des déplacements et de la circulation sur le boulevard Saint-Joseph (300 000 $)
  • Plantation d’environ 5000 arbres (283 000 $)
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