Mario Cecchini se voit comme un agent de changement

Mario Cecchini se voit comme un agent de changement
Le commissaire de la LHJMQ, Mario Cecchini, était de passage au centre Marcel-Dionne, jeudi soir. (Photo : Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. Mario Cecchini n’est à la tête de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) que depuis quelques mois, mais il incarne déjà un vent de renouveau dans le milieu conservateur du sport.

De passage au centre Marcel-Dionne, jeudi soir, pour assister au duel entre les Voltigeurs de Drummondville et les Eagles du Cap-Breton, le nouveau commissaire de la LHJMQ s’est décrit comme un gestionnaire progressiste et un agent de changement.

«Quand je dis ça, c’est positif. Ce n’est pas une critique sur le passé. Je crois qu’à chaque année, il faut faire mieux que l’année d’avant. C’est vrai sur tous les plans. Je veux avoir une ligue qui va grandir en termes de revenus, ce qui va permettre de faire un paquet d’autres choses. Je veux aussi une ligue plus agile et plus flexible du côté scolaire, parce que les besoins des jeunes ont beaucoup changé», a expliqué le successeur de Gilles Courteau.

Souhaitant voir la LHJMQ entrer dans une ère plus technologique, Mario Cecchini veut faire grandir le développement des joueurs sous toutes ses formes. «Parfois, c’est injuste d’être jugé seulement sur le repêchage de la Ligue nationale. On le prend au sérieux, mais on ne forme pas juste des joueurs de hockey. Avec le volet scolaire, on forme aussi de bons citoyens. Si on est reconnu pour ça dans cinq ou six ans, je vais être bien content», a-t-il lancé.

Mario Cecchini. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Fermant la porte à une réduction du nombre de matchs pour l’instant, Mario Cecchini s’est toutefois montré ouvert à une expansion du circuit. On sait que des hommes d’affaires souhaitent accueillir une nouvelle équipe sur la Rive-Sud de Montréal et en Gaspésie.

«Il n’y a rien dans les cartons pour l’instant, mais ça ne veut pas dire qu’un jour on n’aura pas 20 clubs. Ce qui amène de la valeur à une franchise, c’est d’avoir d’autres franchises autour. Ce qu’on surveille, c’est d’avoir un bassin de joueurs suffisant pour ne pas diluer le produit. Si on travaille sur notre bassin aux États-Unis, c’est possible.»

L’ex-président des Alouettes des Montréal veut également faire renaître le projet de disputer des matchs contre des équipes de l’Ontario ou même de l’Ouest.

«On peut se permettre de rêver un peu. La prochaine fois qu’on aura un Connor Bedard dans la Ligue canadienne, il faut être assez flexible pour lui faire faire une tournée. Drummond, ce serait une place de choix, car c’est au milieu de tout. On remplirait les arénas. Il faut développer cette flexibilité. On va d’abord s’asseoir avec la Ligue de l’Ontario. Il faut être deux pour danser.»

Questionné au sujet du projet de modernisation et d’agrandissement du centre Marcel-Dionne, qui ne devrait pas se mettre en branle avant 2025, Mario Cecchini a insisté sur la nécessité d’aller de l’avant le plus tôt possible.

«Je suis de nature impatiente, alors ça n’avancera jamais assez vite pour moi, mais l’équipe me transmet comme information que les relations avec la Ville sont excellentes. Il y a vraiment une bonne collaboration, mais on est au Québec, dans une bureaucratie où il faut suivre certaines étapes. Ce que je comprends, c’est que ça avance bien. C’est un projet à long terme qui va s’étirer sur deux ou trois ans.»

Une nouvelle culture

Dans la foulée de la nouvelle réglementation entourant les bagarres, Mario Cecchini s’est dit satisfait de constater une diminution de celles-ci.

«C’est la jeune génération nous amène là. Ils n’ont pas grandi dans cet axe-là. Ils entendent les batailleurs de l’époque qui disent qu’ils étaient malades avant les matchs, qu’ils n’avaient pas envie de se battre. Moi, j’ai grandi avec les Broad Street Bullies. C’était une autre époque! Les jeunes ne sont plus là aujourd’hui. Ce soir (jeudi), on a un bon match. Il n’y a aucune violence. C’est ça le hockey. On est mieux de miser sur la vitesse pour animer le spectacle.»

Au cours des derniers mois, la culture toxique du hockey a fait couler beaucoup d’encre, le sujet s’invitant même en commission parlementaire. Dans cette optique, la LHJMQ a mis en place une série de mesures pour renforcer la sécurité et le bien-être des jeunes. Une formation a notamment été offerte aux dirigeants de chaque équipe.

Au-delà du hockey, la LHJMQ doit prioriser la formation de citoyens responsables, soutient Mario Cecchini. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«On a parlé de la nouvelle façon de penser des jeunes, statistiques à l’appui. On a aussi fait une entente avec l’Association canadienne pour la santé mentale pour venir aider les jeunes, car on ne peut pas demander aux coachs de jouer aux psychologues. Et de temps en temps, les joueurs doivent aussi gagner des matchs de hockey! Perdre, gagner, jouer moins souvent : tout ça fait partie de grandir.»

«Mon rôle, c’est de m’assurer que la Ligue garde cette conscience-là, a poursuivi le commissaire. On veut gagner, mais pas à tout prix. Quand tu prends conscience de la réalité des jeunes d’aujourd’hui, tu travailles mieux et tu deviens un meilleur pédagogue.»

Au-delà du hockey, la LHJMQ doit prioriser la formation de citoyens responsables, a conclu le commissaire.

«Je suis en fin de carrière. Je suis venu là pour ça. C’est ça qui m’a attiré dans ce job-là. La majorité de nos joueurs vont devenir comptables, politiciens, électriciens ou vont faire une autre job. Notre ligue, c’est une école de vie. Dans un sport d’équipe, tu apprends de façon exponentielle. Tu apprends à vivre, à contrôler tes émotions, à dealer avec des gens que tu aimes moins. Ça, pour moi, c’est super important.»

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