Une Ukrainienne termine son parcours en francisation et décroche un emploi

Une Ukrainienne termine son parcours en francisation et décroche un emploi
L'Ukrainienne, Olena Lysenko, en compagnie des deux copropriétaires de Lettrage Imprimerie MS, Simon Vallières et Marc Vallières. (Photo : Photo Ghyslain Bergeron)

TRAVAIL. Un peu plus d’un an après avoir immigré au Québec, une Ukrainienne, Olena Lysenko, a complété son parcours de francisation et a décroché un emploi. Son employeur salue sa détermination.

Que ce soit par le changement de culture, les paysages fort différents ou bien la langue, Mme Lysenko s’est bien adaptée à sa nouvelle vie.

«J’ai une amie québécoise et quand la guerre en Ukraine a commencé, elle m’a dit de venir au Québec et qu’elle allait m’aider. Quand je suis arrivée avec ma fille, je suis allée chez la dame qui m’a accueillie et elle est maintenant une très grande amie», explique-t-elle sur son arrivée dans la province.

Son employeur, soit le copropriétaire de l’entreprise Lettrage Imprimerie MS, Simon Vallières, est épaté par sa capacité à apprendre le français aussi rapidement.

«Je suis impressionné honnêtement. On s’entend pour dire que l’ukrainien et le français, c’est très différent. Si on faisait l’inverse, je ne suis pas sûr qu’on aurait le même résultat. Je lève mon chapeau», s’est réjoui M. Vallières de l’apprentissage de son employée.

Des propos qui vont dans la même direction pour l’autre copropriétaire de l’entreprise, Marc Vallières.

«Son niveau de français est surprenant! Je n’aurais pas pensé que ça aurait été aussi bien. C’est sûr que ce n’est pas parfait parce qu’il faut lui parler quand même tranquillement quelques fois pour qu’elle assimile tout ce qu’on lui dit. Je ne sais pas si ce peuple-là en général est comme elle, mais je trouve que c’est du monde qui ressemble aux Québécois dans la manière de penser et ce sont des travaillants», a-t-il partagé.

«Le français est une langue difficile, mais pour moi, ce ne l’était pas trop. J’ai aussi quelqu’un qui m’a aidé. C’est quand même plus difficile de parler, mais pour comprendre, c’est mieux», a ajouté celle qui a terminé son cours de francisation récemment au Cégep de Drummondville.

Olena Lysenko travaille sur l’affiche du Festival Trad-Cajun. (Photo Ghyslain Bergeron)

Alors qu’elle a déjà travaillé avec les logiciels Illustrator, Photoshop et InDesign, pour ne nommer que ceux-là, le métier de graphisme lui a été proposé durant un cours de francisation.

«On était avec le groupe de francisation au Village québécois d’antan. Là-bas, un monsieur qui travaillait pour l’imprimerie m’a dit que l’entreprise cherchait un graphiste. Donc, j’ai envoyé mon CV», a raconté celle qui a également travaillé dans ce domaine en Pologne, en Grande-Bretagne et à Monaco avant de quitter son pays natal en raison de la guerre.

Simon Vallières a su dès le départ qu’elle serait la personne idéale pour le poste. Ayant visité l’Ukraine en 2017, le conflit actuel l’affecte et il a senti le besoin d’aider cette personne.

«Je suis content de l’accueillir vu la situation qu’elle vit. On se dit que si c’était nous autres qui devaient changer de pays, ce serait difficile. C’est quand même énorme de changer de place comme elle l’a fait.»

«J’avais reçu son CV disant qu’elle avait travaillé avec des logiciels comme Photoshop et il était intéressant par rapport à plusieurs autres CV que j’avais reçus», a-t-il poursuivi.

Olena Lysenko travaille sur l’affiche du nouvel album de Kaïn pour leur tournée. (Photo Ghyslain Bergeron)

Côté débrouillardise, Simon Vallières est à nouveau impressionné. À titre d’exemple, la mère de 42 ans travaillait en Ukraine avec des ordinateurs PC et pour l’imprimerie, les gens travaillent avec des ordinateurs Mac. La transition ne la donc pas effrayée.

«Pour le PC, je lui ai dit qu’on allait lui en acheter un et elle a refusé parce qu’elle voulait apprendre le Mac. Elle disait qu’elle était une battante, puis que ce ne sera pas trop long avant de s’y habituer. C’est vraiment agréable d’entendre ça», s’est-il exprimé sur la grande volonté de son employée.

Travailler dans un nouvel environnement peut être stressant pour toute personne qui commence un nouvel emploi. Selon ce qu’a constaté l’homme, pour faciliter la tâche de Mme Lysenko, ses collègues ont fait leur part pour qu’elle se sente acceptée.

«Ses collègues l’ont super bien reçu. Ils se sont sentis impliqués dans le processus et sa venue a amené un petit vent de fraîcheur. Ç’a reboosté tout le monde. Je pense qu’elle est vraiment heureuse ici et tout le monde l’aime bien.»

Lorsqu’elle ne sera pas au boulot, le co-propriétaire de Lettrage Imprimerie MS a assuré que le nécessaire sera fait si le besoin d’aide se fait sentir de sa part.

«On va l’aider en dehors du travail! Par exemple, si son auto ne va pas bien, on va réagir et on connait du monde qui pourra l’aider vu qu’on est dans l’imprimerie. C’est pour qu’elle ne se fasse pas avoir non plus, donc on s’occupe de faire réparer sa voiture à moindre coût. On va l’aider de cette façon-là.»

Une aide utile

Bien que l’adaptation se déroule sur les chapeaux de roue pour l’Ukrainienne, un aspect en particulier aide grandement la compagnie dans le processus de sa formation.

«Ce qui nous aide, c’est une aide financière qu’on reçoit et ça nous donne plus de temps pour la former», mentionne celui qui en a encore pour au moins six mois de formation avec la dame.

L’entreprise fait actuellement affaire avec le bureau de Services Québec, à Drummondville, pour assurer un suivi mensuel. Simon Vallières doit écrire une lettre concernant ce qui va bien et moins bien dans l’apprentissage. C’est également cet organisme gouvernemental qui donnent la subvention.

Pour la suite des choses, Olena Lysenko aimerait bien rester au Québec le plus longtemps possible avec sa fille de cinq ans, tandis que la guerre fait toujours rage en Ukraine. Cependant, pour se faire, elle doit attendre des documents pour obtenir sa résidence permanente.

Simple et toujours gratuit

Meta (Facebook et Instagram) bloque désormais vos nouvelles de L’Express en réponse à la loi C-18.

Pour rester connecté à la source, L’Express vous invite à télécharger son application. Vous pourrez ainsi continuer de lire vos nouvelles gratuitement, et ce, en temps réel. N’oubliez pas d’activer les notifications!

Apple : https://apps.apple.com/ca/app/lexpress-de-drummondville/id1575799821?l=fr-CA

Androïd : https://play.google.com/store/apps/details?id=ca.journalexpress.app&hl=fr

Partager cet article