Les professionnels de la santé prêts à prendre le taureau par les cornes

Les professionnels de la santé prêts à prendre le taureau par les cornes
Pascale Leclair-Gingras, représentante nationale de l'APTS pour la Mauricie et le Centre-du-Québec et Marie-Josée Hamelin, présidente du syndicat du personnel paratechnique services auxiliaires et métiers SPPSAM CIUSSS MCQ, CSN. (Photo : Gracieuseté)

SANTÉ. En pleine négociation, les représentants des travailleurs du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) et de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) ont tenu ce matin un kiosque sur le site du Festival western de Saint-Tite, devant le CHSLD Mgr. Paquin. Ils souhaitaient sensibiliser la population à l’importance de négocier des conditions de travail attractives dans le secteur public.

Pour les deux organisations, la pénurie de personnel qui affecte le milieu de la santé et des services sociaux est plus critique que jamais. Selon Pascale Leclair-Gingras, représentante nationale de l’APTS, l’enjeu de rétention du personnel est particulièrement préoccupant. En 2022 et 2023, elle estime qu’il y a eu près de 600 départs au CIUSSS MCQ, uniquement du côté de l’APTS en excluant les personnes embauchées via la plateforme «Je contribue» et les retraites.

«La moitié de ces démissions se font dans les trois premières années suivant l’embauche. Ce qui pose de sérieuses questions sur la capacité de rétention dans le réseau. Les emplois hors réseau sont de plus en plus attractifs, il n’est pas rare que nos membres y trouvent des emplois comprenant moins de responsabilités, avec des salaires comparables, mais avec des conditions de travail plus avantageuses. Pour ceux qui restent, l’instabilité des équipes est comparable à une compétition de taureau mécanique», image-t-elle.

L’offre salariale que le Gouvernement du Québec a mise sur la table pour les travailleuses du secteur public totalise une augmentation de 9 % sur 5 ans.

«Nos membres n’échappent pas à l’inflation galopante et le gouvernement prévoit une augmentation de 16,4 % sur 5 ans. Comment peut-il penser que c’est acceptable d’offrir de l’appauvrissement aux travailleuses et travailleurs du réseau? Surtout quand il vient d’augmenter le salaire des ministres de 30 % et d’accorder 21 % aux policiers de la Sureté du Québec!» s’insurge Véronique Neth, présidente de l’APTS MCQ.

Les représentantes syndicales sont inquiètes pour l’avenir du réseau public. «On va atteindre le point de rupture. Nos membres ont tout donné durant la pandémie, le gouvernement a pu compter sur eux et maintenant que la crise sanitaire est derrière nous, il leur propose des offres dérisoires. Cet automne, le gouvernement va devoir affronter la colère de ceux qu’il appelait ses «anges gardiens» et s’il ne fait pas de sérieuses avancées à la table de négociation, il peut s’attendre au pire, avec 420 000 travailleuses et travailleurs prêts à prendre le taureau par les cornes et à se rendre jusqu’à la grève s’il le faut», avisent-elles.

Les organisations syndicales du Front commun incluant la FTQ, la CSQ, la CSN et l’APTS sont prêtes à se mettre en selle en convoquant leurs membres en assemblées générales partout au Québec cet automne afin d’obtenir un mandat de grève d’ici la mi-octobre. C’est donc autant le milieu de l’éducation que le réseau de la santé et des services sociaux qui risquent d’être paralysés sous peu si les parties ne constatent pas d’avancées significatives aux tables de négociations. (CGM)

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