Une friperie en plein cœur d’un CHSLD

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Par Cynthia Martel
Une friperie en plein cœur d’un CHSLD
Diane Turmel et Sophie Bourgeois entourent Mme Mercure, une cliente fidèle de la friperie. (Photo : Ghyslain Bergeron)

COMMUNAUTÉ. Sophie Bourgeois, Diane Turmel et Josée Landry ont réellement le cœur sur la main. Elles cherchent constamment des idées pour améliorer la qualité de vie des résidents du CHSLD Frederick-George-Heriot. Depuis un certain temps, elles prennent plaisir à habiller les usagers avec leur projet de friperie.  

L’idée a germé dans l’esprit de ces trois femmes lorsqu’elles ont remarqué qu’il devenait de plus en plus difficile de trouver des vêtements adaptés pour les résidents.

«Ça fait dix ans que mon père est ici. Jusqu’à la pandémie, les boutiques de vêtements adaptés venaient le samedi sur place tenir des expositions durant lesquelles il était possible d’acheter des morceaux. Après, on s’est aperçu que ces magasins se faisaient de plus en plus rares», explique Mme Turmel.

«C’était devenu un casse-tête pour les familles. L’année passée, en fouillant dans les garde-robes sur les étages, j’ai trouvé huit boîtes remplies de vêtements d’usagers décédés ou qui ne convenaient plus à certains résidents. C’est alors que nous avons eu l’idée de notre friperie», renchérit Sophie Bourgeois, également accompagnante aux aînés.

C’est ainsi que leur petite friperie L’Entre’aide a pris forme, dans un local aménagé au rez-de-chaussée du CHSLD.

Robes, chemisiers, pantalons, sous-vêtements, souliers, bijoux… il y en a pour tous les goûts et toutes les tailles. Le choix varie au gré des saisons. Et il est vaste.

Le principe est simple : chaque responsable de département est invité à remplir un formulaire sur lequel il inscrit les besoins des usagers.

«Selon la liste, on sélectionne des morceaux et on les livre sur les étages», précise Sophie Bourgeois.

La friperie ouvre même ses portes aux résidents désirant vivre une expérience de magasinage.

«Nous faisons tout ça de façon bénévole, donc on se partage l’horaire. Somme toute, nous sommes ouverts assez régulièrement. C’est plaisant de voir les gens si heureux de trouver des morceaux», exprime Mme Turmel.

«Un monsieur pleurait l’autre jour; il n’en revenait pas d’avoir autant de vêtements!» ajoute Mme Bourgeois qui invite parfois des résidents à venir «travailler» avec elle.

Lors de notre visite, une habituée de la friperie y est venue faire son tour.

«C’est notre acheteuse la plus fidèle», lance Mme Turmel.

«J’aime ça, j’aime ça ici. Ce sont toutes de belles choses. Je ne repars rarement avec rien dans les mains», partage Mme Mercure.

Des créatrices de petits bonheurs

Tous les vêtements sont offerts gratuitement aux gens n’ayant aucune famille; pour les autres, les proches sont invités à verser un don volontaire.

«Cela nous permet d’acheter le matériel nécessaire pour adapter les vêtements «réguliers». Par exemple, des velcros qu’on vient coudre dans le dos d’une robe qu’on a préalablement ouverte», explique Diane Turmel, ajoutant qu’une couturière fait gracieusement les modifications nécessaires.

Qui plus est, le trio féminin s’amuse à faire le tour des boutiques et friperies pour y dénicher des morceaux à bas prix. Un budget y est spécialement alloué.

Un bac est situé à l’entrée du CHSLD pour le dépôt de vêtements.

Les morceaux sont triés, inspectés et réparés, si requis. Les surplus vont à l’organisme Diabète Drummond.

Sans contredit, les dynamiques bénévoles et leur friperie répondent à un grand besoin. Les trois premiers mois, elles ont habillé 65 résidents.

«On a tellement de plaisir à faire ça. On est devenue conseillère. On s’amuse à faire des petits kits», expose en riant Mme Bourgeois.

«On crée plein de petits bonheurs. Même que ça vient mettre un baume sur les personnes seules. C’est valorisant et ça fait chaud au cœur», conclut Mme Turmel.

 

Courtepointes

Parce qu’un projet n’attend pas l’autre, Sophie Bourgois, Diane Turmel et Josée Landry ont récemment mis une touche de couleurs dans plusieurs chambres en remplaçant les fameux draps d’hôpital par une courtepointe.

«Je trouvais que les draps étaient défraîchis. Nous avons donc fait appel à la population et nous en avons reçues 35. Mais nous avons été capables de transformer les plus longues en deux courtepointes», indique Mme Bourgeois.

La transformation ne s’arrête pas là : les femmes installeront bientôt des cadres dans les chambres sélectionnées.

«Ces résidents paient un loyer, ils sont chez eux, donc ils ont le droit d’avoir une chambre plus personnalisée», se dit d’avis l’accompagnante aux aînés.

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