TOURISME. Grandes chaleurs, précipitations abondantes. Cette météo capricieuse depuis le début de l’été nuit énormément au Village québécois d’antan (VQA). L’attraction, qui visait un début d’été avec une hausse de 20 % d’achalandage, doit se contenter de visites similaires à l’an passé.
Samedi avant-midi. Une bruine, qui se change en pluie légère. Une percée de soleil de temps en temps. Les visiteurs rencontrés au VQA étaient prêts : vêtus d’imperméables, armés de parapluies, ils profitaient d’une visite sans grand achalandage.
Parmi les gens questionnés par L’Express, seule une personne venait de Drummondville. Les autres étaient toutes de l’extérieur, d’aussi loin que Roberval. La moitié d’entre eux n’en étaient pas à leur première visite. «Je suis venue il y a plusieurs années dans le temps des sucres. On revient avec les enfants et les petits-enfants», disait une dame de Sherbrooke. Une autre, de Saint-Élie-de-Caxton, n’était pas venue depuis une quinzaine d’années, mais voulait voir les changements apportés cette année au Village.
Ces nouveautés, annoncées ce printemps, visent à animer davantage le VQA, qui est en activité depuis 1977. Le projet, nommé Entrez dans l’histoire, est une collaboration avec Moment Factory. Cinq maisons sont animées avec beaucoup d’humour : celles du photographe, de la standardiste, du patenteux, de la chapelière et de la lampiste. On comprend tout de suite que ces maisons sont spéciales, par les sculptures qui ornent leur devanture, et par les bruits qui y sont émis. Plus d’animations, plus de musique, plus d’interactions avec le public : la proposition offre une expérience renouvelée.
L’équipe du Village s’attendait à un engouement ; force est d’admettre que la météo ne les sert pas. «C’est l’ensemble de l’industrie touristique qui est impactée cette année en ce qui concerne l’achalandage. Avec les conditions météo, on n’a pas atteint les prévisions espérées, surtout dans le cadre du projet Entrez dans l’histoire. De notre côté, jusqu’à maintenant, on perçoit une baisse moins importante que d’autres attraits, qui eux ont connu des diminutions plus importantes, autour de 20 %. Nous, on est nez à nez avec ce qu’on avait comme achalandage l’année dernière», explique Stéfany Duguay, directrice des communications et du marketing au VQA. Elle spécifie également que les réservations en ligne sont moins nombreuses, les gens préférant acheter leurs billets sur place.
«C’est sûr que ça fait juste trois semaines que la saison est commencée. On avait comme prévisions pour la saison complète un 30 % d’augmentation ; pour le début de la saison, on s’attendait à un 20 % d’augmentation. Pour l’instant, on maintient nos visites», ajoute Mme Duguay.
Bien que la météo ait davantage de répercussions sur les rues, en terre, la programmation est adaptée à la température. Par exemple, lorsqu’il pleut, les gens peuvent aller vivre les expériences à l’intérieur des maisons.
Des réactions mitigées
Si l’ajout d’animations interactives enchante certains, d’autres sont perplexes. Par exemple, dès l’entrée dans le VQA, on passe par une «machine à voyager dans le temps». Une visiteuse trouve «bizarre» l’ajout de quelque chose de si futuriste. Pour une autre, c’est le contraire : «J’ai beaucoup aimé l’entrée avec la machine à retourner dans le temps, j’ai trouvé ça fort intéressant, ça nous met tout de suite dans l’ambiance». Un jeune couple était partagé. Venu il y a deux ans, il trouvait qu’il y avait davantage d’animation, mais qu’il y avait plutôt beaucoup de bruit un peu partout. Leur fille de 10 ans était même déçue d’apprendre qu’il y aurait ces modifications, ayant peur que le VQA ne s’éloigne trop du vieux temps. La jeune mère soulignait apprécier particulièrement le côté humain des interactions avec les acteurs, qui est si important au Village.
L’échantillon de témoignages recueillis demeure mince, mais le faible achalandage parlait de lui-même en ce samedi matin.
