Athlète de mère en fille

Félix Gallant
Athlète de mère en fille
Anne-Shirley Fréchette et sa mère, Guylaine Landry-Fréchette, lors de leur entraînement du matin. (Photo : Louis-Philippe Samson)

COURSE DES CHÊNES-TOI. Peu de gens ont la chance de pouvoir courir avec leur mère. Pourtant, c’est exactement le cas d’Anne-Shirley Fréchette qui fait de la course avec sa mère, depuis environ 10 ans. «Elle était zéro sportive, mais plus ça allait, plus elle était sérieuse et rigoureuse dans ses entraînements. Elle n’en manquait pas un et on a comme créé un monstre», s’exclame la fille de l’athlète.

Étant joueuse de volley-ball à l’âge de 22 ans, Anne-Shirley Fréchette souhaitait se mettre plus en forme, ainsi qu’améliorer son cardio. Elle s’est alors mise à la course avec son ancienne belle-mère pour ensuite faire un demi-marathon. Sa mère, Guylaine Landry-Fréchette, était jalouse que sa fille ne passe pas assez de temps avec elle au profit de sa belle-mère. C’est donc à ce moment qu’elles l’ont inscrit à son tout premier 5 km, à Sherbrooke. Cette initiation à la course n’était que le début d’une grande aventure pour la dame.

Depuis ladite journée, en 2013, la personnalité de Mme Landry-Fréchette, qui a été persévérante dans ses entrainements rigoureux, lui a permis de gravir les échelons allant à des courses de 10 km jusqu’aux fameux marathons. Que ce soit à l’échelle nationale ou internationale, ce ne sont pas les frontières qui ont empêché la mère d’enfiler ses souliers de course. Selon son enfant, c’est agréable de courir à l’étranger. «C’est le fun de courir ailleurs, car ta course passe plus vite et tu as des choses à regarder au lieu de juste souffrir», lance-t-elle, à la blague.

Mère et fille s’entraînent ensemble. (Photo Louis-Philippe Samson)

Sur les six grands marathons reconnus à l’échelle mondiale, appelés les Majors, la coureuse d’une soixantaine d’années s’est attaquée à celui de Berlin, Boston, Chicago et Londres. Pour compléter le tout, elle devra se rendre à Tokyo et à New York. D’ailleurs, ce n’est qu’une question de temps avant que ce dernier soit accompli, alors qu’elle participera à celui de La Grosse Pomme en novembre prochain.

Pour Anne-Shirley Fréchette, malgré qu’elle aime bien la course sur route, elle a développé une préférence pour la course en sentiers et les ultramarathons. «J’ai déjà fait un 65 km dans les montagnes de Charlevoix et ça, je l’ai fait deux fois», mentionne celle qui est aussi entraîneuse pour Zone Course.

D’ailleurs, lors de son premier 65 km, elle a connu toute une mésaventure en se blessant à une jambe. «J’avais juste 13 km de fait et là je me suis ouvert la jambe sur une roche. Je me disais si c’était vraiment fait pour moi cette affaire-là [la course]. Finalement, j’ai continué, persévéré et j’étais bien contente», dévoile l’athlète en montrant sa cicatrice.

De plus, elle explique que la course sur route est bien différente que dans les bois. «Sur la route, c’est de la vitesse; en montagne, c’est plus de l’endurance. C’est comme une longue journée, en montagne, mais tu n’es pas tout le temps en vitesse. Quand ça monte beaucoup, je me permets de marcher», ajoute-t-elle.

Relation mère-fille

Pour la mère et sa fille, la course est bien plus que juste du sport, mais bien une façon de passer du temps ensemble et de tisser des liens. «Ce qui est bon dans la course, c’est que ça nous rallie parce que je ne sais pas si tu as constaté, mais on a deux personnalités très différentes. Elle est d’un tempérament anxieux et elle veut tout le temps prévoir trop d’avance. Moi, je vis le moment présent. Donc, la course permet de nous rejoindre un peu plus», révèle Mme Shirley Fréchette.

Les voyages lors des courses sont chose courante pour les coureurs et coureuses. C’est pourquoi avoir une bonne relation est important pour les deux femmes. «On est ensemble et on ne se chicane pas. On fait le voyage ensemble et ça fait de beaux moments mère-fille», expliquent-elles.

Une chose est sûre, Anne-Shirley Fréchette se considère privilégiée de pouvoir courir avec sa mère en plus d’être une source d’inspiration pour elle. «J’ai 34 ans. Je n’ai pas beaucoup d’amis de mon âge qui courent avec leur mère. C’est assez exceptionnel qu’on soit capable de faire ça», dit celle qui est physiothérapeute dans la vie de tous les jours.

Préparation et entraînements

(Photo Louis-Philippe Samson)

En plus de leur horaire chargé, les deux dames doivent jongler entre le travail et les entraînements chaque semaine. Pour Guylaine, lorsque son horaire le permet, elle préfère aller courir le matin ou le soir. Quand elle se prépare pour un marathon, elle s’entraine à une fréquence de cinq fois par semaine et, en temps normaux, elle court quatre fois dans une semaine. Elle rencontre aussi régulièrement un entraîneur de Zone Course pour l’aider dans sa préparation d’éventuelles grandes courses.

Bien qu’elles aient la course tatouée sur le cœur, la motivation n’est pas toujours au rendez-vous lorsqu’il est temps de s’entrainer. «Ce n’est pas vrai que ça nous tente tout le temps de le faire. Il y a des fois où tu es fatigué de ta journée, mais jamais je n’ai regretté de l’avoir fait. Tu vas regretter de ne pas y aller, mais jamais tu ne vas regretter d’y être allé t’entrainer», précise Anne-Shirley Fréchette.

Une mauvaise préparation physique peut aussi causer des blessures et pour cette dernière, tout est une question de progression. «Dans tes distances, si tu progresses trop vite, c’est sûr que tu vas te blesser. Les blessures dans la course, c’est un gros 90% parce que tu as mal progressé dans tes affaires», indique l’ancienne joueuse de volley-ball.

C’est ce qui est arrivé à sa mère, alors qu’elle a subi une blessure à la hanche la mettant à l’écart pour six mois. «Il a fallu que je recommence à zéro», se désole-t-elle. Pour ne pas perdre le moral, elle s’est mise à faire de la natation et un peu de vélo stationnaire.

Pour Mme Fréchette, c’est son pied qui s’est cassé parce qu’elle avait trop couru. «Quand mon pied a cassé, j’ai marché dessus cinq semaines parce que je n’y croyais pas. Je réessayais de courir tout le temps», avoue cette dernière.

Course à Drummondville

Le 21 mai prochain marquera la 14e édition de la Course des Chênes-toi, qui se déroulera à travers les rues de Drummondville. Guylaine Landry-Fréchette et sa fille participeront à cette édition, alors que la mère compétitionnera pour les 10 km, tandis que sa fille participera au demi-marathon.

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