D’humain à humain

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Par Claude-Hélène Desrosiers
D’humain à humain
Alexandre Gervais et sa marraine, Marie-Claude Delisle. (Photo: Gracieuseté)

PARRAINAGE. Alexandre Gervais et Marie-Claude Delisle, deux Drummondvillois, ont remporté la 2e place ex aequo du Prix Gérard-Hamon 2023 à la fin du mois d’avril. Cette récompense vient souligner la beauté de leur lien, né d’un parrainage.

Remis par le Regroupement québécois du parrainage civique (RQPC), les prix Gérard-Hémon ont reçu les candidatures de 56 jumelages, provenant de 12 organismes de parrainage civique au Québec. Le parrainage civique consiste à jumeler un bénévole à une personne marginalisée par ses incapacités. Il s’agit d’une relation égalitaire, axée sur la réciprocité. D’humain à humain.

Alexandre Gervais et Marie-Claude Delisle sont jumelés depuis 3 ans, mais se connaissaient déjà auparavant. «J’avais déjà un filleul, et Alexandre, un parrain. Son parrain est décédé, puis 3 ans plus tard, c’est mon filleul qui est décédé. Dans le passé, on faisait souvent des sorties tous les quatre. Après la mort de mon filleul, j’ai laissé une année passer, une trajectoire naturelle nous menaient l’un vers l’autre».

«Marie-Claude, c’est plus que mon cœur! C’est la reine des marraines», affirme Alexandre Gervais. «Quand on a été jumelés, Marie-Claude m’a dit devant tout le monde « je t’aime »! Oh, tu aurais dû voir ma blonde! » dit-il en riant. Parce que Alexandre a beau vivre avec une déficience intellectuelle, il en vit, des choses. Un travail, une fiancée, une marraine, des projets. «Moi je suis là pour faire rire tout le monde!», et en effet, une blague n’attend pas l’autre.

Marie-Claude Delisle et Alexandre Gervais font toutes sortes d’activités ensemble, comme aller au restaurant, aller voir un spectacle, jouer aux quilles, aller au spa… Dans l’auto, il lui pose toutes sortes de questions qui suscitent de grandes discussions.

On demande aux parrains et marraines de s’impliquer un minimum de 3 heures par mois. «C’est une question de relation avec notre filleul. On ne se sent pas obligés. C’est vraiment naturel comme relation, c’est comme un frère pour moi. Il me sort de mon quotidien».

Il comprend bien des choses. «En moi, il y a la trisomie 21. J’ai un chromosome de plus que vous autres. Mon but, c’est de faire comprendre la trisomie aux autres, qu’il ne faut pas nous crier des noms», avance-t-il.

D’autres types de jumelage peuvent se créer. Par exemple, quelqu’un qui a une limitation physique peut être pairé. Ça peut aussi être une personne d’un certain âge qui n’a pas de famille et qui souffre de solitude qui pourrait être jumelée à quelqu’un d’environ le même âge.

Les personnes intéressées à devenir parrain ou marraine peuvent contacter Parrainage civique Drummond. Une formation est proposée aux candidats, ainsi que des jumelages d’un jour. Une quarantaine de personnes sont en attente d’un parrain ou d’une marraine à Drummondville.

Parrainage civique Drummond existe depuis 1982. Au départ, l’organisme encadrait les jumelages pour les personnes vivant avec une déficience intellectuelle. D’autres services se sont ajoutés pour cette clientèle avec le temps. Depuis 2016, les parrainages sont ouverts à toute personne ayant une incapacité, quelle qu’elle soit. Cela concerne les personnes ayant une déficience physique ou intellectuelle, mais aussi pour les personnes ayant une problématique de santé mentale, pour les personnes vivant avec un trouble du spectre de l’autisme et pour les personnes vivant avec des incapacités liées au vieillissement. Parrainage Civique Drummond est mû par la conviction que toute personne a besoin d’être intégré dans la société pour se sentir des citoyens à part entière.

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