Assurabilité des bâtiments ancestraux : la Ville et la MRC emboîtent le pas

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Par Cynthia Martel
Assurabilité des bâtiments ancestraux : la Ville et la MRC emboîtent le pas
Les MRC ont jusqu'en 2026 pour faire l'inventaire des immeubles construits avant 1940. (Photo : d'archives Ghyslain Bergeron)

PATRIMOINE. La Ville de Drummondville et la MRC de Drummond ajoutent leur voix à celles de dizaines d’autres municipalités du Québec pour réclamer au gouvernement d’intervenir auprès des compagnies d’assurance afin de faciliter l’assurabilité des bâtiments patrimoniaux.

Assurer une maison ancestrale n’a jamais été une mince affaire, mais la problématique s’est aggravée avec le temps. Les primes ont augmenté de façon substantielle sans justification, démotivant plusieurs propriétaires; certains ont même dû faire face à des refus fermes de la part des compagnies d’assurance sans aucune raison valable.

«On nous a rapporté que les propriétaires de maisons ancestrales avaient vu leur assurance bondir de façon assez dramatique. Ça peut se traduire par une hausse de 1000 $ à 10 000 $ par année pour certains», se désole Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville et préfète de la MRC de Drummond.

La MRC des Maskoutains est la première à avoir sonné l’alarme en décembre 2022 en adressant une lettre au ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe. Le conseil des maires l’avait interpellé pour que le gouvernement québécois agisse auprès des assureurs afin qu’ils soient sensibilisés à l’importance de la protection des maisons anciennes. Selon les élus, ces augmentations de primes et refus d’assurance sont «basés sur une mécompréhension du patrimoine et des différents outils de gestion des gouvernements de proximité», avait rapporté Le Courrier de Saint-Hyacinthe.

D’après la mairesse de Drummondville, la réticence des compagnies d’assurance contribue à décourager les propriétaires et même, de potentiels futurs acheteurs.

«La conservation du patrimoine me préoccupe beaucoup. Si des solutions ne sont pas appliquées, on risque d’avoir des problèmes. Par exemple, personne ne voudra acquérir ce genre de bâtiment. Et je ne parle pas de toute la question des rénovations. C’est de plus en plus compliqué de faire des travaux à cause de tous les critères. Bref, c’est un peu à cause de l’adoption de la loi modifiant la Loi sur le patrimoine culturel en 2021 qui a causé tout ça, c’est pour ça qu’on demande au gouvernement de se pencher là-dessus», souligne Mme Lacoste.

Les résolutions en ce sens ont été adoptées lors de la séance du conseil municipal lundi soir et à l’occasion du conseil des maires la semaine dernière.

Avec la loi révisée, le gouvernement a notamment décentralisé les responsabilités de préservation du patrimoine vers les MRC. Celles-ci devront notamment produire d’ici 2026 un inventaire des immeubles sur leur territoire qui ont été construits avant 1940 et qui présentent une valeur patrimoniale. Une nouvelle obligation crainte par plusieurs alors que davantage de maisons seront répertoriées, classées ou citées.

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