Le défi d’intégration de deux Ukrainiennes

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Par Claude-Hélène Desrosiers
Le défi d’intégration de deux Ukrainiennes
Elena Mishchenko (Photo : Ghyslain Bergeron)

COMMUNAUTÉ- Presque un an s’est écoulé depuis le début de l’invasion de l’armée russe en Ukraine. Drummondville a accueilli des dizaines de personnes fuyant la guerre. Parmi elles, Elena Mishchenko et Liudmyla Barabash, deux femmes pour qui le défi d’intégration demeure entier.  

 

S’installer

Liudmyla Barabash est arrivée avant la guerre, en septembre 2021. Elle s’est mariée à un Québécois, qu’elle a rencontré à Kiev. En Ukraine, elle a été professeur de langues, fonctionnaire et a aussi eu sa propre entreprise de vente de vêtements pour enfants.

La venue d’Elena Mishchenko et de sa fille de 9 ans au Canada remonte quant à elle à l’été dernier. En Ukraine, elle était photographe. Elles vivent en appartement à Drummondville.

Passer de l’Ukraine au Canada, surtout en contexte de guerre, reste tout de même un choc culturel. Liudmyla Barabash travaille dans un hôtel, tandis que Elena Mishchenko suit des cours de francisation depuis le mois d’août. Elle trouve la langue difficile à apprendre et a hâte de s’exprimer plus aisément.

Si elles sont toujours en processus d’intégration, Luz Perez, directrice générale d’Intro Drummondville, estime que la situation de ces Ukrainiens se compare à celle des autres personnes immigrantes. Elle constate un désir de s’adapter concrètement, que ce soit par le biais d’un emploi ou encore par des classes de francisation.

Intro Drummondville aide 47 Ukrainiens (incluant les enfants) en leur offrant les mêmes services qu’à tous les autres travailleurs étrangers temporaires. Une conseillère leur est attitrée, laquelle vient faciliter leur nouvelle vie. Ils reçoivent aussi du soutien au niveau de la petite enfance, de l’éducation au primaire et au secondaire ainsi que des renseignements sur notre système de santé. Enfin, l’organisme propose des jumelages entre Québécois et nouveaux arrivants. Notons que c’est plus de 60 nationalités qui composent notre ville.

Mme Perez rappelle que si une personne immigrante est ici, c’est qu’elle a fait montre d’un courage incroyable et qu’elle a déjà surmonté beaucoup d’obstacles. Elle encourage les Drummondvillois à aller vers l’autre, sans jugement.

 

S’intégrer

La Drummondvilloise Chantal Gendron s’est beaucoup investie dans l’accueil et au soutien aux nouveaux arrivants ukrainiens par le biais d’un groupe Facebook, Drummondville Hébergement pour ukrainiens / Québec / Canada. Elle souligne l’élan de solidarité et la générosité incroyable des citoyens et de certaines entreprises. En effet, des industries auraient facilité grandement l’accès à un emploi. Selon Mme Gendron, les Drummondvillois ont été nombreux à aider, que ce soit en ouvrant leur foyer à une famille, par des dons de meubles et de vêtements, ou encore en offrant de leur temps.

Mme Barabash apprécie beaucoup la bibliothèque municipale. Elle lit des livres pour enfants en français, pour favoriser son apprentissage de la langue.

Mme Mishchenko affectionne particulièrement la nature d’ici, qu’elle trouve magnifique, mais aussi la gentillesse des gens. Même son de cloche chez sa compatriote : « J’aime beaucoup Drummondville!», a-t-elle exprimé lors d’un entretien avec L’Express. «Quand on marche dans la rue, tout le monde se sourit et se dit bonjour», a-t-elle ajouté.

Le plus dur, pour Elena Mishchenko, c’est l’inquiétude qu’elle vit pour ses parents qui sont restés en Ukraine. Elle les contacte chaque jour, mais il faut faire avec les coupures de courant et l’instabilité de l’Internet. Mme Mishchenko devient émue en disant que ce qu’elle désire par-dessus tout, c’est la paix en Ukraine et la possibilité de revoir son père et sa mère. «On peut apprendre le français, on peut se trouver un emploi… On peut s’arranger pour tout, surmonter tout, mais la paix… on ne peut que la souhaiter de tout son cœur», termine-t-elle.

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