À 13 ans, chef Will devient le plus jeune poutinier du festival

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Par Emmanuelle LeBlond
À 13 ans, chef Will devient le plus jeune poutinier du festival
La passion de la restauration coule dans les veines de William Jacob. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ÉVÉNEMENT. William Jacob a accompagné son père durant plusieurs années au Festival de la poutine, en lui donnant un coup de main avec son camion de rue. Habité par une détermination inébranlable, l’adolescent de 13 ans a décidé d’enfiler pour la première fois son tablier de chef en créant ses recettes et en mettant sur pied sa propre bannière.

Parmi les dix camions de rue qui participent à l’événement, chef Will se démarque en étant le plus jeune poutinier. Il propose quatre mets différents, soit la poutine ramen avec du poulet teriyaki, la poutine birria au bœuf braisé, la poutine mac and cheese avec de l’huile de chili ainsi que la poutine pogo coréen. C’est lui qui a élaboré chacune des recettes.

Deux jours ont été nécessaires afin de préparer les plats. «Il y avait deux personnes qui m’aidaient. C’est moi qui dirigeais la cuisine. On a mariné le poulet. On a assaisonné la viande et on a commencé à la fumer. On a aussi coupé les légumes et on a fait la mayonnaise», énumère-t-il.

William Jacob a toujours rêvé d’avoir son propre camion de rue. (Photo: Ghyslain Bergeron)

L’ouverture officielle du camion de rue s’est déroulée jeudi soir. C’est l’adolescent qui était derrière le comptoir de service. Il interagissait avec les clients et il prenait les commandes. Cinq employés étaient à sa charge. Le chef filait le parfait bonheur.

Une passion de père en fils

William Jacob a toujours voulu suivre les traces de son père. Stefan Jacob est un chef de quatrième génération. Il est propriétaire de quatre camions de rue et deux restaurants. «William a participé à plusieurs événements avec moi. Dès son jeune âge, il voulait mettre la main à la pâte. En 2015, il est venu travailler dans le camion de rue, lors de notre première participation au Festival de la poutine. Il était seulement âgé de six ans», raconte-t-il.

L’an dernier, l’adolescent a également prêté main-forte à l’entreprise familiale. Sa mère, Annie Clavette, se souvient très bien du dévouement de son fils. «Notre gérant des opérations s’était blessé et on ne pouvait pas avoir d’autres employés. On n’avait pas le choix de faire travailler William dans le camion. Il a fait les heures de service. C’était vraiment beau à voir. Il était dans son élément.»

Chef Will en est à sa première saison d’ouverture. (Photo : Ghyslain Bergeron)

En parallèle, le jeune chef a perfectionné ses talents culinaires. Il a entre autres créé une recette d’huile de chili. C’est grâce à ce produit que la famille Jacob s’est démarquée lors de La Poutine Week, en février dernier.

«Avec notre restaurant Maamm Bolduc, on a décidé de faire une recette avec William. C’est là qu’est née la poutine mac and cheese avec la sauce aux arachides et l’huile de chili. On a remporté le premier prix. Il y avait plus de 800 restaurants participants à l’échelle du Canada», raconte Annie Clavette.

Une compétition féroce

Cet été, William Jacob a réalisé une vingtaine de sorties avec son camion de rue. Il s’agit de sa première saison complète. Le chef est particulièrement fébrile à l’idée de participer au Festival de la poutine puisqu’il dispute le titre de la fourchette d’or contre son père. Les deux camions de rue sont côte à côte.

Les camions de rue Maamm Bolduc et Chef Will lors de la soirée d’ouverture jeudi. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

Une compétition féroce s’annonce. «J’ai voté pour mon père pour lui laisser une chance, mais je sais que je vais le battre, mentionne-t-il, en riant de bon cœur. Jeudi soir, j’avais une plus longue file d’attente devant mon camion de rue. Il y a même des clients qui sont revenus me voir pour me dire qu’ils allaient voter pour moi.»

Pour le futur, chef Will a déjà un plan bien établi. Il souhaite commercialiser son huile de chili afin d’amasser des sous pour payer ses études. Il convoite «la meilleure école culinaire», tout en faisant des stages à l’international.

«J’aimerais ouvrir mon propre restaurant, mais chaque chose en son temps. Pour le moment, je mets toutes mes énergies sur le camion de rue», conclut celui qui réside à Terrebonne.

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