ÉDUCATION. Le ministère de l’Éducation a souligné le travail de l’enseignante de l’école secondaire Jean-Raimbault, Annie Jutras, et de la conseillère pédagogique du Centre de services scolaire des Chênes (CSSDC) Lyne Bellerive, dans le cadre de la remise des Prix de reconnaissance en lecture et des prix Étincelle.
L’enseignante de français Annie Jutras a remporté le Prix de reconnaissance en lecture grâce au projet Évasion Yukon. Il s’agit d’une initiative qui a été mise sur pied une première fois en 2021, pour les élèves de première secondaire, et elle s’est poursuivie avec un deuxième groupe en 2022.
Un projet novateur
Il y a cinq ans, Annie Jutras a invité l’auteur-compositeur-interprète Alexandre Belliard dans sa classe. Il est le créateur derrière le projet Les légendes d’un peuple, dont l’objectif est de mettre en lumière des personnages historiques de l’Amérique francophone.
Cette rencontre a été marquante pour l’enseignante. «Il s’est mis à parler d’Émilie Fortin-Tremblay. Cette Québécoise a été la première femme blanche à avoir traversé le col de Chilkoot, en compagnie de son mari et chercheur d’or Pierre Nolasque Tremblay. L’artiste a dit à mes élèves qu’il avait déjà visité une école primaire qui porte le même nom de cette pionnière. Il a aussi témoigné des beautés de cet immense territoire», raconte-t-elle.
Alexandre Belliard a encouragé les adolescents à lire L’appel de la forêt pour en apprendre davantage sur les aventures de l’auteur Jack London au Yukon. L’enseignante était justement à la recherche d’un récit d’aventures pour les élèves en première secondaire. Ce roman est devenu le point de départ du projet Évasion Yukon.
Annie Jutras a proposé à ses élèves de découvrir cette œuvre littéraire, en les accompagnant durant la lecture. Afin de garder les adolescents motivés, elle a élaboré des activités complémentaires. Au courant de l’année scolaire, ils ont eu la chance de correspondre avec des élèves de l’école Émilie Fortin-Tremblay, la première et seule école francophone au Yukon. Le but? En apprendre davantage sur ces jeunes du Nord canadien. Une rencontre virtuelle a également été organisée.
Les jeunes ont aussi exploité leur fibre artistique en s’initiant à l’art postal, grâce aux précieux conseils de l’artiste Véronique Pepin. «Cette année, j’avais seulement des élèves en danse. Les filles ne font pas souvent des arts plastiques. Elles devaient faire une recherche sur une personnalité québécoise. L’objectif était de communiquer l’information par l’entremise d’une correspondance artistique», explique-t-elle.
Pour finir, les jeunes ont envoyé des capsules vidéo aux élèves du Yukon afin de mettre en lumière les attractions touristiques de la province.
Il s’agit de la cinquième fois qu’Annie Jutras remporte un tel prix. «C’est flatteur, souligne celle qui est dans le domaine de l’enseignement depuis 25 ans. Ma plus grande récompense est de voir comment les jeunes reçoivent le projet, comment ils s’engagent et ce qu’ils retiennent de tout ça.»
Transmettre son amour pour la lecture
Lyne Bellerive est conseillère pédagogique de français au primaire au CSSDC. Elle veille à intégrer les livres aux pratiques des enseignants qu’elle accompagne en mettant en œuvre différents dispositifs permettant aux élèves d’échanger sur leurs lectures comme des cercles de lecture, des réseaux littéraires et des entretiens de lecture.
Elle s’implique depuis huit ans à l’Association québécoise des professeurs et professeures de français. Cette dernière occupe le poste de la vice-présidence. Lyne Bellerive est entre autres responsable des Prix littéraires des enseignants et des enseignantes de français. C’est une initiative qui lui tient à cœur. «On collabore avec l’Association nationale des éditeurs de livres du Québec. C’est pour mettre à l’honneur nos auteurs et illustrateurs québécois des maisons d’édition québécoises et franco-canadiennes», explique-t-elle.
Lyne Bellerive s’est vu décerner un tout nouveau prix Étincelle : le prix Constellation. «Quand j’ai appris la nouvelle, j’étais sans mot. Dans la vie, on apprécie les petits bonheurs du quotidien. De recevoir un prix venant du ministère, c’est un grand bonheur. Ça me donne une belle énergie pour poursuivre mon implication. Je sais qu’il y a encore du travail à faire. Il faut encourager les écoles, les familles et la société a prioriser la lecture.»
Mentionnons que les projets soumis pour les Prix de reconnaissance en lecture sont évalués sur la base de cinq critères, soit la pertinence du projet avec le Programme de formation de l’école québécoise (PFEQ), sa portée et son efficacité, la collaboration des différents acteurs ainsi que les bonnes pratiques en cours. Huit initiatives ont été choisies par le ministère de l’Éducation, et ce, à travers la province.
