Luce Daneau passe de la gauche à la droite

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Par Lise Tremblay
Luce Daneau passe de la gauche à la droite
Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a annoncé ce jeudi que Luce Daneau brigue l’investiture du parti. (Photo : Ghyslain Bergeron)

POLITIQUE. Quatorze ans après avoir défendu les couleurs de Québec solidaire dans Drummond, Luce Daneau a annoncé ce jeudi qu’elle brigue l’investiture du Parti conservateur du Québec dans la circonscription de Johnson.

Flanquée du chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, Luce Daneau a longuement expliqué les raisons qui l’ont poussé à passer d’un parti de gauche à un parti de droite.

(Photo Ghyslain Bergeron)

«Ce n’est pas parce qu’on change de parti qu’on change de valeurs. J’ai d’abord été attirée par Québec solidaire à cause de ma soif de justice sociale, mais cette justice s’est effritée au cours des deux dernières années. Je m’aperçois que Québec solidaire n’est plus solidaire. Les porte-parole et les députés avaient le devoir de rappeler au gouvernement que tous les citoyens ont des droits égaux. Tout au long de la crise, il y a eu une iniquité des sacrifices et le parti a consenti par ses silences aux actions du premier ministre François Legault», a expliqué la femme de 58 ans.

Son chef, Éric Duhaime, s’est quant à lui adresser aux 54 000 membres de son parti en les invitant à accueillir «à bras ouverts» ces membres de Québec solidaire qui se rangent derrière lui.

«Je sais que ce sera difficile si vous pensez aux anciens paradigmes gauche-droite. Historiquement, les solidaires ont toujours été des adversaires des conservateurs, mais je vous demande d’ouvrir vos esprits, vos bras et votre cœur aux solidaires qui nous rejoindront, car ils ont les mêmes valeurs de démocratie, de droits civiques et de liberté que nous», a-t-il indiqué.

Éric Duhaime. (Photo Ghyslain Bergeron)

Précisant que son parti compte désormais «plusieurs solidaires» parmi ses milliers de membres, M. Duhaime a ajouté : «Il y a quelque chose de très cohérent là-dedans, surtout quand on connait la nature des gens de Québec Solidaire. Il y a toute une aile de ce parti-là ‒ des gens pour qui le vivre et laisser-vivre sont très importants ‒ qui est en rupture avec le discours actuel de Gabriel Nadeau-Dubois. Ces gens-là n’acceptent pas la censure, comme ils n’acceptent pas les politiques de division soutenues par M. Nadeau-Dubois. Comme nous, les solidaires accordent une importance fondamentale aux droits civiques, aux libertés individuelles et à l’esprit démocratique. Ces gens-là vont apporter quelque chose de très positif au Parti conservateur.»

À moins qu’un autre candidat ne démontre de l’intérêt pour le parti dans Johnson, Luce Daneau fera face aux prochaines élections provinciales, prévues le 3 octobre prochain, au caquiste André Lamontagne, l’actuel ministre de l’Agriculture et ministre responsable de la région Centre-du-Québec.

Éducation

Enseignante de formation, Mme Daneau est orthopédagogue dans le domaine privé depuis 2012. L’éducation et l’état actuel du système lui tiennent d’ailleurs à cœur.

«Notre système d’éducation est en désuétude. Tous les acteurs en souffrent : les élèves, les parents, les enseignants, le personnel non enseignant, jusqu’aux directions des écoles. J’ai eu l’opportunité de faire partie du comité en éducation au sein du PCQ. Nos premières propositions ont toutes été adoptées au congrès national de novembre dernier. Un gouvernement conservateur du Québec entreprendra des actions concrètes pour améliorer les services scolaires et je serai fière d’en faire la promotion en temps et lieu», a indiqué la citoyenne de Wickham, qui est la 9e candidate qu’Éric Duhaime a annoncée au Québec.

Lorsqu’elle briguait les couleurs de Québec solidaire, le 26 mars 2007, rappelons que Mme Daneau a été battue par Sébastien Schneeberger, lequel se présentait à l’époque sous la bannière de l’Action démocratique du Québec. Aux élections générales de l’année suivante, soit le 8 décembre 2008, elle avait plié l’échine devant Yves-François Blanchet (Parti québécois), qui avait été élu député de Drummond puis nommé un peu plus tard ministre de l’Environnement.

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