Affirmant être victime d’intimidation, un autre élu démissionne à Wickham

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Par Louis-Philippe Samson
Affirmant être victime d’intimidation, un autre élu démissionne à Wickham
Michaël Côté dit avoir vécu de l’intimidation et du harcèlement pendant près d’un an en lien avec l’entente de délégation complète du service incendie de Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MUNICIPALITÉ. Après Ian Lacharité en mars 2023 et Charles-Antoine Fauteux en avril, un troisième élu de Wickham démissionne en un an. L’intimidation a aussi été la raison du départ de Michaël Côté, conseiller municipal au siège numéro 3, le 27 février.

Michaël Côté écrit avoir été depuis près d’un an «la cible d’intimidation, de commentaires agressifs, d’injures ou de menaces de la part de certains citoyens» dans sa lettre de démission. Ces raisons ont aussi été évoquées par ses deux ex-collègues au moment où ils ont quitté leurs fonctions.

Des voitures stationnées devant sa maison en pleine nuit qui klaxonnent et allument à répétitions leurs phares, des lettres de menaces à mots couverts laissées sur son pare-brise ainsi que des injures lancées à son endroit sont quelques situations qu’il dit avoir vécues.

«Au début, on imagine que c’est anecdotique et que ça finira par passer. Souvent, ce sont des actes qui frisent le criminel. Ce ne sont pas des agressions directes, mais plutôt des propos qui laissent sous-entendre que des choses plus graves pourraient m’arriver», a témoigné Michaël Côté, rencontré par L’Express.

L’ex-conseiller a d’ailleurs contacté les autorités policières pour dénoncer ces actes. Une enquête a  été ouverte. Afin de retrouver une certaine paix, la famille de M. Côté a choisi de déménager dans une autre municipalité de la MRC de Drummond. Jamais visée directement, la famille de l’ex-conseiller a été une victime collatérale de l’intimidation dont ce dernier affirme avoir été l’objet.

«Je suis triste de quitter. Ce n’était pas quelque chose que je m’attendais à faire. J’avais réellement l’intention de compléter mon mandat. Pour des raisons de santé et la sécurité de ma famille, on s’est établi dans une autre communauté parce qu’on ne se sentait plus les bienvenus. Au quotidien, la fonction d’élu municipal nous apportait du négatif. En fin de compte, ce sont les citoyens qui paient pour ça», a expliqué celui qui a été élu une première fois en novembre 2021.

Il cible comme élément déclencheur l’entente de délégation du service incendie à la Ville de Drummondville annoncée en début d’année 2023. Rappelons que M. Côté l’a signée alors qu’il agissait comme maire suppléant. Les trois élus démissionnaires ont occupé la fonction de maire ou de maire suppléant au moment où l’entente a été rendue publique.

«Avant ça, je dirais que la population de Wickham se foutait de ce qui se passait au conseil municipal, a-t-il avancé. De mon entrée en poste jusqu’à ce dossier, il n’y avait personne qui assistait à la majorité des séances. Ce dossier a été l’élément déclencheur, mais je pense personnellement que ça a été un prétexte pour se faire du capital politique ou encore pour se défouler sur les élus comme on le voit depuis la pandémie au Québec.»

Un conseil «divisé et déchiré»

Toujours dans sa lettre de démission, Michaël Côté avance que «les réunions de travail et les séances du conseil municipal sont devenues laborieuses et à l’origine de nombreux échanges aux limites de l’acceptable», et ce, depuis les élections partielles de juin 2023.

«Depuis, le conseil est divisé et déchiré. Ça se produit au quotidien dans les réunions de travail et les différents échanges. Il y a des chicanes à l’intérieur du conseil. Les relations de travail ne sont pas agréables pour exercer la fonction d’élu actuellement», a dit Michaël Côté.

Il a même qualifié l’environnement du conseil municipal comme malsain. «Je prends l’exemple du budget. La mairesse a forcé le conseil à voter un budget qui ne répondait pas aux demandes. C’est toujours du travail dans la confrontation et d’amener le conseil à voter sur des propositions qui ne font aucun sens. Les réunions de travail sont aussi très tendues. Il y a des engueulades et des prises de bec quotidiennement», a raconté l’ex-conseiller municipal.

Michaël Côté souhaite maintenant retrouver une vie plus normale. Il dit que cette expérience ne lui donne plus envie s’investir à nouveau en politique.

Depuis les élections générales du 7 novembre 2021, et en date du 31 décembre 2023, 565 élections partielles ont eu lieu au Québec afin de remplacer 762 élus qui ont quitté leurs fonctions.

 

À lire également : «La vie politique n’est pas donnée à tout le monde», selon la mairesse Daneau

 

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