SCIENCE. Sur les 21 dernières villes à avoir accueilli des Olympiques d’hiver, seulement une aura encore, dans quelques décennies, des températures assez froides pour les accueillir à nouveau. Et si l’on calcule les choses autrement : depuis 1950, la température de février dans les villes qui ont accueilli les Olympiques d’hiver a augmenté en moyenne de plusieurs degrés Celsius.
Le premier calcul provient d’une étude de l’Université de Waterloo (Ontario) parue en décembre. Le deuxième, d’une étude du site d’information Climate Central parue au début du mois. Les latitudes nordiques se réchauffent plus vite que celles situées plus près de l’équateur.
Et ces calculs s’inscrivent dans une tendance lourde : dès 2014, une équipe de l’Université de Waterloo dirigée par le même chercheur, Daniel Scott, concluait que sur les 19 villes olympiques précédentes, seulement 11 auraient encore pu, en 2014, organiser les Jeux d’hiver, et seulement 6 en seraient capables à la fin du siècle. La dégringolade, à présent, de 6 à 1 traduit l’accélération des changements climatiques, écrivent ces chercheurs.
2014, c’était également l’année où les Olympiques de Sotchi, en Russie, avaient non seulement décroché le record des températures moyennes les plus chaudes pour ce rendez-vous, mais aussi le record de la journée la plus chaude de l’histoire sur un site de Jeux d’hiver : 20 degrés Celsius.
Un groupe d’universitaires et d’environnementalistes britanniques lançait le mois dernier un cri d’alarme, sous la forme d’une synthèse des recherches qui démontrent « comment les changements climatiques menacent les Olympiques d’hiver ».
Deux facteurs sont déterminants : la couverture de neige et la température. Bien que les autorités chinoises aient réussi cette fois à organiser des compétitions de ski sur une montagne dont seuls les corridors de ski sont recouverts de neige artificielle, il n’est pas évident si tous les gouvernements auront la même volonté dans le futur. De plus, si le réchauffement doit s’accompagner d’une hausse des précipitations, mais des précipitations sous forme de pluies, les compétitions extérieures seront pour ainsi dire condamnées.
La Chine a connu en 2021 son année la plus chaude en plus d’un siècle. Et la capitale, Beijing, a battu des records de température en février 2021.
L’exception mondiale : les plus hauts sommets, là où la hausse des précipitations peut se traduire en davantage de neige. Dans le calcul de l’Université de Waterloo, la seule des 21 villes précédentes qui serait encore capable d’organiser ces festivités est Albertville, à 2100 mètres d’altitude dans les Alpes françaises.
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