Le futur des autodromes est incertain

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Par Louis-Philippe Samson
Le futur des autodromes est incertain
L'Autodrome Drummond. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

STOCK-CAR. L’avenir de l’Autodrome Drummond et du Super Speedway de Saint-Guillaume est incertain. Une offre d’achat sérieuse a été déposée pour la piste drummondvilloise tandis que le propriétaire du circuit de Saint-Guillaume cherche à se départir du terrain.

Selon le promoteur de l’Autodrome Drummond, Yan Bussière, l’offre d’achat a été déposée au courant du mois de décembre aux propriétaires Jacques Constant et Alain Poirier.

«Il y a une offre d’achat qui a été déposée, mais, comme toutes offres d’achat, c’est conditionnel à plusieurs choses. Dans les derniers jours, j’ai ouvert les portes de l’autodrome à un arpenteur qui est venu prendre des données sur le terrain. Le processus est entamé, mais avant que la vente soit faite, il y a d’autres étapes à franchir. On m’a dit que je serai le premier avisé lorsque la vente se concrétisera», a soulevé Bussière.

Le promoteur a aussi avancé que l’acheteur potentiel n’était pas quelqu’un du milieu des courses automobiles. Cependant, Yan Bussière a assuré que des courses seront présentées en 2022 sur la piste de Drummondville. «Par la suite, ça va dépendre du nouveau propriétaire, s’il y a un nouveau propriétaire. Je verrai ce qu’on me proposera à ce moment. Si le nouveau propriétaire veut lancer un projet résidentiel sur le terrain, je m’attends à ce que ça puisse prendre deux à trois ans à partir du moment de la vente. Peut-être que l’acheteur voudra continuer de louer l’espace jusqu’à ce qu’il soit prêt à construire», a évalué Yan Bussière.

Yan Bussière. (Photo d’archives, Daniel Mailhiot)

Selon la fiche publiée sur Centris, le prix demandé pour le terrain de 2,411 millions de pieds carrés est de 7,5 millions de dollars. De cette superficie, une partie, située près du boulevard Saint-Joseph, possède le zonage résidentiel. Le reste est soit en zone de réserve ou en zone agricole, dans des proportions semblables.

Au moment de la mise en vente, au mois de novembre, il y aurait eu beaucoup d’intérêt pour le terrain, selon Yan Bussière. De son côté, le promoteur avait aussi tenté de trouver des investisseurs, du milieu des courses, intéressés à acquérir le terrain.

«Mes recherches n’ont pas été fructueuses. Le prix demandé est trop élevé, c’est surévalué. Il n’y avait personne qui en voulait. Un prix plus logique, selon les experts que j’ai consultés, serait entre 2,5 et 3,5 millions de dollars. Il n’y a personne que je connais qui était prêt à mettre plus de sept millions sur ce terrain parce que c’est hors de prix par rapport au zonage», a commenté Bussière.

Des courses en 2022?

À Saint-Guillaume, le propriétaire, Junior Pouliot, qui vit au Bas-Saint-Laurent, confirme son intention de se départir du terrain du circuit. Celui-ci s’était porté acquéreur de l’endroit en 2018 avec un groupe d’investisseurs. Lorsque la pandémie a éclaté, les plans ont changé.

«Après notre première saison, on savait quoi faire pour la suite : on préparait des nouveautés et je crois que ça aurait été super. Je travaille à temps plein avec l’Océanic de Rimouski et on se retrouve dans l’incertitude l’hiver en raison de la pandémie. On s’est dit qu’on ne voulait pas rester dans l’incertitude l’été avec la piste. On a pris la décision d’écouter les offres. Depuis le premier jour qu’on a acheté le Stadiaume, il y a des gens qui nous demandent si on pense revendre bientôt, a dit M. Pouliot. On a donc commencé à discuter avec des groupes lorsque la COVID-19 a éclaté. Présentement, il n’y a rien de signé, mais, éventuellement, on va arriver à une transaction. Je ne peux pas dire si ce sera fait à court ou long terme avec tous les délais qu’il y a.»

Le Super Speedway de Saint-Guillaume. (Photo d’archives)

Le terrain de 721 000 pieds carrés est actuellement zoné blanc, c’est-à-dire réservé pour des usages résidentiels, commerciaux ou industriels. «Dans nos négociations, tout reste sur place; les équipements de courses restent là. Le prochain propriétaire décidera ce qu’il en fait. Le prix a été déterminé avec tous les équipements inclus. Je vends la piste de course», a poursuivi M. Pouliot.

Par ailleurs, ces derniers jours, le promoteur du circuit, Joël Brûlé, a quitté ses fonctions. Ce départ, jumelé à la possible vente, rend la présentation de courses de l’été 2022 encore plus incertaine. «C’est dommage pour la région avec les doutes qui planent au-dessus de l’Autodrome Drummond. Je souhaite sincèrement qu’il reste ouvert. Je ne suis pas encore rendu à chercher un nouveau promoteur, mais je verrai avec la suite des choses. On regarde nos options», a dit le propriétaire.

Junior Pouliot soutient enfin qu’il s’agit d’une décision d’affaires motivée par la pandémie. «Pas de COVID : on serait encore là. On a fait des choix. Avec toute l’incertitude des courses l’été prochain; c’était assez», a conclu Junior Pouliot.

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