Vingt ans plus tard, Olivier Michaud est toujours fier

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Par Louis-Philippe Samson
Vingt ans plus tard, Olivier Michaud est toujours fier
Il y a 20 ans, Olivier Michaud devenait le plus jeune gardien à disputer un match avec les Canadiens. (Photo : Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. Il y a 20 ans, le 30 octobre 2001, Olivier Michaud devenait le plus jeune gardien de but à disputer un match avec les Canadiens de Montréal à l’âge de 18 ans et 47 jours. Encore aujourd’hui, c’est un record qui tient. Maintenant âgé de 38 ans, Olivier Michaud trouve son bonheur en enseignant à une nouvelle génération de gardiens.

Les circonstances qui ont mené Michaud à porter l’uniforme bleu, blanc et rouge sont le fruit d’une série de malchances pour l’organisation montréalaise. Olivier Michaud avait connu une bonne saison, à l’âge de 17 ans, avec les Cataractes de Shawinigan dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Suffisamment pour obtenir une invitation du CH au camp des recrues après avoir été ignoré au repêchage et, ensuite, signer un contrat comme joueur autonome à la suite de son passage au camp principal.

En début de saison 2001, les deux premiers gardiens des Canadiens, José Théodore et Jeff Hackett, se blessent. Le troisième gardien de l’organisation, Mathieu Garon, est appelé en renfort alors que le second gardien du club-école, les Citadelles de Québec, était lui aussi blessé. C’est à ce moment qu’Olivier Michaud est rappelé d’urgence de son équipe junior par le grand club.

«J’avais été rappelé quelques jours avant, le samedi matin. J’ai pu faire l’entraînement matinal au Centre Molson et on jouait en soirée contre les Flyers de Philadelphie. Je n’ai pas joué dans ce match, on avait perdu 6 à 1», s’est remémoré Michaud.

À la conclusion de cette partie, l’équipe se déplaçait à Edmonton pour y affronter les Oilers le mardi 30 octobre 2001. Mathieu Garon a de nouveau amorcé la rencontre et a concédé trois buts en deux périodes de jeu. C’est à ce moment que l’entraîneur-chef Michel Therrien a décidé de faire un changement.

Olivier Michaud lors de son passage dans l’organisation des Canadiens de Montréal. (Photo : Canadiens de Montréal)

«Je soupçonne que Michel Therrien l’a fait intentionnellement, parce que le troisième but des Oilers a été marqué à la mi-période environ. Habituellement, c’est à ce moment-là que le changement de gardien aurait dû se faire. La période se termine, c’est encore 3-0, je rentre au vestiaire et tout se passe normalement si on veut. C’est peut-être cinq ou six minutes avant de retourner sur la glace, quand Michel entre dans la chambre, il dit “Michaud, tu vas dans le but”. Avec le recul, je pense qu’il a attendu le plus tard possible pour me le dire et que j’aie le moins de temps pour réfléchir pour que tout se fasse naturellement. Personnellement, ça n’a pas été le match où j’ai été le plus nerveux dans ma vie. C’est arrivé tellement rapidement que j’ai immédiatement commencé à faire ma routine d’avant-match sans réfléchir», a raconté le gardien de but.

Heureusement pour le jeune cerbère, un premier tir a été dirigé rapidement vers lui en début de troisième période, ce qui lui a permis d’évacuer le stress. Le reste du match s’est déroulé assez rondement pour Olivier Michaud, qui est demeuré parfait sur les 14 lancers qui ont été dirigés vers lui.

C’est après la partie qu’il a un peu plus réalisé ce qu’il venait d’accomplir. Ce n’est que plus tard qu’il a appris qu’il était devenu le plus jeune gardien à disputer une partie pour les Canadiens.

«J’étais très content d’avoir vécu l’expérience. J’étais fier de mon match. D’un autre côté, on avait quand même perdu. Je ne me souviens plus si c’est après la partie que les journalistes m’en ont parlé ou le lendemain matin, mais je l’ai appris pendant que j’étais dans l’entourage de l’équipe. J’ai réalisé dans les jours suivants ce qui venait de m’arriver. Sauf que le lendemain, je retombais en mode concentration sur le prochain match», a ajouté Michaud.

Entraîner les plus jeunes

Ce que le jeune gardien ne savait pas à ce moment, c’est qu’il avait touché à la glace de la Ligue nationale de hockey (LNH) pour la dernière fois. Après son stage junior en 2003, le gardien originaire de Beloeil a partagé les trois saisons suivantes entre la Ligue américaine de hockey (LAH) et la Ligue de hockey de la côte est (ECHL). Olivier Michaud a finalement accroché ses jambières à la suite de la saison 2009-2010 après quatre saisons au sein de la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH).

Olivier Michaud. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Depuis maintenant 11 ans, Michaud occupe le poste d’entraîneur des gardiens de but avec les Voltigeurs de Drummondville dans la LHJMQ. Maintenant, c’est dans ces fonctions qu’il trouve son plaisir dans le sport en aidant de plus jeunes générations à atteindre leur plein potentiel.

«C’est un beau défi. Ce n’est pas nécessairement la même approche que lorsque je jouais. Les gardiens que j’entraîne dans le junior majeur ou le midget AAA, ils sont dans des âges où ils se fixent des objectifs et qui travaillent pour les atteindre. Ils ont encore beaucoup de choses à apprendre, mais ils sont motivés. C’est vraiment plaisant», a énoncé Olivier Michaud.

D’ailleurs, l’entraîneur des Voltigeurs relèvera un nouveau défi lors de la période des Fêtes de fin d’année. Il a été choisi comme entraîneur des gardiens de but pour Équipe Canada junior. Après avoir connu l’expérience comme joueur en 2002, il s’apprête à le vivre d’une tout autre façon.

«J’étais vraiment content quand j’ai reçu l’appel pour le tournoi. Avec les Voltigeurs, on connait plus nos joueurs. Là, il faudra former une équipe rapidement, apprendre à connaître les joueurs en les regardant à distance et en discutant avec leurs entraîneurs et eux-mêmes de temps en temps. J’ai hâte d’expérimenter l’autre côté de la médaille», a indiqué Olivier Michaud.

S’il en était capable, l’homme de 38 ans dirait au Olivier Michaud de 18 ans de savourer le moment avant de sauter sur la patinoire dans l’uniforme des Canadiens. Malgré qu’il n’ait pas réussi à y revenir, Olivier Michaud a le sentiment d’avoir donné tout ce qu’il avait durant l’ensemble de sa carrière de hockeyeur et il se dit fier du parcours qui l’a amené où il est aujourd’hui.

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