David Bernard n’oublie pas ses racines

David Bernard n’oublie pas ses racines
David Bernard a prononcé pas moins de 1150 conférences au Québec, aux États-Unis et en France. (Photo : gracieuseté)

MAGAZINE. David Bernard en a parcouru du chemin depuis qu’il a quitté Drummondville. Après un long détour, l’ex-boxeur olympique a trouvé sa voie comme animateur à la télévision, auteur à succès et conférencier-motivateur sur la scène internationale.

Demeurant aujourd’hui dans la région de Montréal, David Bernard revient souvent dans sa ville natale, où les membres de sa famille et quelques amis d’enfance demeurent toujours. L’homme d’affaires de 43 ans ne manque pas de se remémorer de beaux souvenirs en parcourant les rues où il a distribué le journal L’Express durant sa jeunesse.

«Je vais toujours être un Drummondvillois de cœur! À peu près toutes les personnes les plus précieuses que j’ai dans ma vie habitent ici. La ville a une connotation très émotionnelle pour moi», exprime David Bernard.

David Bernard, le boxeur. (Photo gracieuseté)

C’est également à Drummondville que David Bernard a connu une brillante carrière de huit ans en boxe amateur. En 33 combats, le jeune pugiliste a décroché pas moins de 30 victoires, représentant le Québec à trois reprises sur la scène canadienne.

«Je suis très fier de ma carrière de boxeur, confie-t-il. C’est clair que ce sport a été la fondation pour moi. À l’adolescence, ça m’a permis de canaliser mon énergie, mais ça m’a aussi appris des valeurs importantes comme l’engagement, la persévérance, le courage, la force de caractère et la capacité de s’affirmer. J’ai développé tout ça à travers la boxe.»

À l’âge de 19 ans, David Bernard effectue un voyage qui allait littéralement changer sa vie. Il s’envole alors vers l’Afrique du Nord, où il séjourne pendant plusieurs mois. «En sortant du cégep, où j’avais étudié en sciences humaines, profil individu, j’étais un peu perdu. Je ne savais pas où je m’en allais dans la vie. Plutôt que de rester assis à ne rien faire, j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes en posant une action audacieuse. J’ai vendu tout ce que je possédais et je suis parti me promener», raconte-t-il.

David Bernard lors de son voyage en Afrique du Nord. (Photo gracieuseté)

En quête de son identité, il se recueille dans le désert du Sahara pendant quelques semaines. «Je voulais répondre simplement à une seule question : c’est quoi le bonheur pour moi? Drôle de coïncidence, je me suis retrouvé là avec le livre L’Alchimiste de Paulo Coelho. Quand je suis revenu, à 20 ans, j’avais pour la première fois une vision claire de ce que je voulais faire de ma vie. Je voulais travailler dans le monde des communications.»

À l’époque, David Bernard s’inspire particulièrement d’Anthony Robbins, ce conférencier, motivateur et écrivain très populaire aux États-Unis. «Je regardais attentivement ce qu’il faisait et je trippais. Mais devenir conférencier, ça ne se fait pas du jour au lendemain! J’étais conscient que ça allait prendre du temps. J’ai alors commencé à développer des habiletés et à avoir des mentors. J’ai suivi des cours de diction, de jeu à la caméra et de théâtre pour être en mesure de monter sur une scène et de livrer un message.»

En parallèle, David Bernard continue de travailler comme serveur dans le milieu de la restauration à Montréal pendant une dizaine d’années. Un jour, il en vient à passer une audition à TVA pour participer à une émission qui allait s’appeler… Le Banquier.

David Bernard. (Photo gracieuseté)

«Je n’avais jamais entendu parler de ça! Ils m’ont posé quelques questions et ils m’ont demandé de parler de moi. Sur presque 600 candidats masculins, j’ai été l’un des six gars retenus. Du jour au lendemain, je me suis retrouvé devant deux millions de personnes chaque dimanche dans un show animé par Julie Snyder. Les projecteurs étaient braqués sur moi. Ça m’a permis d’attirer l’attention.»

Devant ce soudain vedettariat, David Bernard n’est pas pris au dépourvu. Avant même de devenir le porteur de la valise numéro 26, son premier livre est écrit et il a déjà prononcé quelques conférences dans des écoles. «Il reste que c’est vraiment Le Banquier qui m’a propulsé dans la stratosphère. Du jour au lendemain, le téléphone s’est mis à sonner. Des entreprises me demandaient de faire des conférences devant leurs employés. Mon premier livre, Ralentir pour réussir, est devenu un best-seller. J’étais partout dans les magazines. J’ai surfé sur la vague du show-business, ou plutôt j’y ai contribué bien humblement.»

Passionné et polyvalent, David Bernard a été chroniqueur et animateur d’une quinzaine d’émissions au cours des 12 dernières années, de District V à Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux? en passant par la populaire quotidienne estivale Sucré Salé. En ce moment, il anime Direction la mer sur la chaîne spécialisée Évasion. «Faire de la télé, ça ne faisait pas tant partie de mon plan, mais c’est arrivé et j’ai capitalisé dessus. Ça a été un super beau cadeau et une belle école pour moi.»

Après une série de tournages aux Îles-de-la-Madeleine et dans les provinces maritimes cet été, David Bernard passera en mode écriture pour une période de trois mois à l’automne. «Mon sixième livre va boucler la boucle avec mon premier. Ce sera un ouvrage un peu plus spirituel, introspectif, qui va traiter de la transformation de l’âme», dévoile-t-il.

La crise, une bénédiction pour l’humanité

À ce jour, David Bernard a prononcé pas moins de 1150 conférences au Québec, aux États-Unis et en France. Le Drummondvillois a même partagé ses opinions du bonheur devant un auditoire de 10 000 personnes au Palais omnisport de Bercy-Paris. Pandémie oblige, il a toutefois dû annuler toute une série de conférences au cours des derniers mois.

David Bernard avec sa conjointe Anne Marie Riel et sa fille Eva. (Photo gracieuseté)

«C’est une situation qui m’a obligé à travailler sur mon lâcher-prise, à être dans l’ouverture plutôt que dans le contrôle et la contraction. Sinon, j’aurais été bien malheureux. Du jour au lendemain, j’ai vu ma business quasiment disparaître, mais j’ai toujours été un gars fondamentalement positif et optimiste. Je préfère voir le beau là-dedans», affirme-t-il, en faisant valoir qu’il a pu prononcer quelques conférences virtuelles grâce à la magie du webinaire en direct.

«J’ai passé une très belle période de confinement. J’en ai profité pour mettre l’accent sur ce qui est le plus important à mes yeux, c’est-à-dire ma famille. J’ai passé beaucoup de temps avec ma blonde, ma fille et mon chien. On est resté dans l’amour et la légèreté plutôt que dans la peur.»

«Le coronavirus, c’est un sujet très délicat, presque autant que la politique ou la religion, ajoute-t-il. Je remarque qu’il y a beaucoup d’émotions, de points de vue et d’étiquettes reliées à ce sujet-là. À travers tout ce chaos, les gens semblent avoir de la difficulté à départager le vrai du faux. C’est pourtant la chose la plus importante en ce moment.»

Malgré tout, David Bernard n’hésite pas à qualifier cette crise mondiale «d’extraordinaire bénédiction pour l’humanité.»

David Bernard anime Direction la mer sur les ondes d’Évasion. (Photo gracieuseté)

«Je vois vraiment ça comme un enfant qui fait quelque chose de tout croche, puis ses parents lui demandent d’aller réfléchir dans sa chambre. Là, l’humanité a été confinée pour réfléchir à ce qu’on pourrait faire de mieux. C’est arrivé pour une raison hors de notre contrôle, mais il y a quelque chose de très positif dans le fait d’avoir une introspection forcée. Un enfant qui réfléchit dans sa chambre, ça adapte son comportement par la suite. Ça ne veut pas dire que tout va changer du jour au lendemain, mais je pense que c’est un beau signe d’une possible évolution dans les prochaines années, d’un approfondissement de la sensibilité de l’humanité.»

«Ça brasse beaucoup en ce moment. On voit que les humains sont en recherche de repères. Ils ont été grandement déstabilisés. C’est magnifique, parce que quand tu perds tes repères, tu n’as pas le choix de t’en créer de nouveaux et de les enraciner en toi. Ça ne peut qu’être que très positif», conclut le libre-penseur.

David Bernard. (Photo gracieuseté)
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