Un artiste drummondvillois rayonne à l’échelle de la province

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Par Emmanuelle LeBlond
Un artiste drummondvillois rayonne à l’échelle de la province
L'artiste drummondvillois Mikael Lepage. (Photo : gracieuseté)

CULTURE. Lorsque Mikael Lepage s’est initié à la peinture à l’huile dans un cours à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), il n’aurait jamais soupçonné que sa toile Dénué allait se rendre jusqu’au prestigieux concours «1res Œuvres!» de BMO.

Le concours vise à célébrer la créativité des étudiants qui sont inscrits en arts dans plus de 100 institutions postsecondaires au Canada. Le corps enseignant est invité à sélectionner trois étudiants parmi les finissants. Le Drummondvillois Mikael Lepage figurait sur la liste des candidats de l’UQAM.

«J’ai terminé mon baccalauréat dans le chaos avec ce qu’il s’est passé. On n’a pas vraiment eu d’exposition finale. Alors, on n’a pas eu de regard final sur notre travail. Quand j’ai reçu le courriel de mon directeur de programme, en mai, ça a vraiment fait du bien. C’était la seule bonne nouvelle de ce temps-là. Ça m’a fait chaud au cœur de constater cette reconnaissance de la part de mes enseignants», témoigne le finissant.

Pour officialiser sa candidature, Mikael Lepage a rempli un dossier, tout en soumettant une œuvre de son répertoire. La toile Dénué a été l’heureuse élue. «C’est une œuvre que j’ai faite à ma session d’automne. C’était mon premier cours à la peinture à l’huile, explique l’artiste. J’ai tellement tripé d’apprendre à connaître ce médium-là. On avait juste deux projets puisque c’est plus long à faire. J’ai fait un premier projet que j’ai vraiment aimé. Pour mon deuxième projet, j’étais arrivé à un stade où je connaissais plus le médium.»

Mikael Lepage était confiant de son choix. «Cette toile représente vraiment bien où ma pratique artistique est présentement. Encore aujourd’hui, je trouve que c’est une œuvre fard de mon bac. Pour moi, c’était elle que je voulais envoyer. C’était l’œuvre dont laquelle j’étais le plus fier.»

L’oeuvre de Mikael Lepage, Dénué. (Photo: gracieuseté)

Lauréat régional

Le côté énigmatique de Dénué a tout de suite charmé le jury. «Dans ma démarche, je me questionne beaucoup sur les questions du genre, de ce qui est masculin et féminin. On vit dans une société très genrée. Je me questionnais sur le symbole de la chemise blanche qui représente un uniforme très masculin. Je trouvais ça intéressant de présenter la chemise, qui est un objet impeccable, de façon détournée», soutient-il.

Dans le cadre du concours, le jury devait trancher pour couronner un gagnant national et un gagnant pour chaque province. Le Drummondvillois Mikael Lepage a remporté le prix pour la province de Québec. «J’étais en état de choc et super euphorique. J’étais vraiment content, exprime-t-il. On m’a dit que le Québec est toujours une province où les propositions d’œuvre sont très riches et d’une qualité exemplaire. Malgré ça, le jury avait été unanime.»

En plus d’avoir permis à son auteur d’obtenir une bourse, l’œuvre est présentée sur le site web du Art Museum de l’Université de Toronto. «Étant donné que je savais que ça se faisait virtuellement, ça m’a vraiment donné la motivation d’ouvrir mon site internet, de produire et de faire une page sur mes œuvres. J’avais la chance d’avoir cette vitrine et de prendre la vague.»

Mikael Lepage est habité par un devoir d’accomplissement. «C’était vraiment un bon coup de main et une belle tape sur l’épaule. Les arts visuels, c’est un milieu difficile. Souvent, on nous décourage plus qu’on nous encourage à aller là-dedans. Tu finis un BAC et tu n’as pas nécessairement de travail. Mais là, c’est un beau cadeau», conclut-il, tout sourire.

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