Couturier : «Je suis devenu un gars d’équipe à Drummondville»

Couturier : «Je suis devenu un gars d’équipe à Drummondville»
Sean Couturier. (Photo : Flyers de Philadelphie)

HOCKEY. La poussière retombe lentement sur une saison tout sauf ordinaire pour Sean Couturier. De retour à Drummondville depuis peu, l’attaquant de 27 ans est convaincu que les Flyers de Philadelphie possèdent les outils nécessaires pour soulever la coupe Stanley dans un avenir rapproché.

À l’issue de sa neuvième saison dans la Ligue nationale de hockey (LNH), Couturier a été récompensé en mettant la main sur le trophée Selke, décerné au meilleur attaquant défensif du circuit. Le joueur de centre gaucher s’est dit fier et honoré d’hériter d’un prix aussi prestigieux.

«Ça démontre bien mon évolution, le type de joueur que je suis devenu au fil des années. J’ai toujours voulu être un joueur qui performe dans les deux sens de la glace. Bien sûr, c’est plaisant de contribuer offensivement, mais avant toute chose, tu veux être le joueur qu’on va envoyer sur la glace quand ton équipe mène par un but en fin de match. Tu veux être le joueur qui va faire la différence dans une situation comme celle-là», a commenté Couturier, en prenant soin de remercier ses coéquipiers et ses entraîneurs.

«C’est un trophée qui est à l’image de notre équipe et de la saison qu’on a connu», a-t-il ajouté.

Dans l’esprit de Couturier, ce souci d’efficacité en défensive remonte à ses années juniors chez les Voltigeurs. Dès sa première saison dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), le jeune prodige avait aidé la formation drummondvilloise à soulever la coupe du Président.

Sean Couturier (au centre) à l’époque où il portait les couleurs des Voltigeurs, en 2010. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«Malgré un temps de jeu limité, j’ai beaucoup appris cette année-là. Guy Boucher voulait faire de moi un joueur responsable dans les deux sens de la patinoire. Il savait que je possédais déjà un talent offensif, mais il m’a fait comprendre que je devais être fiable défensivement si je voulais atteindre la LNH. Il m’a beaucoup aidé dans mon cheminement», a-t-il raconté.

Lors de deux saisons suivantes, Couturier a pu polir son jeu offensif sous les ordres de Mario Duhamel. «J’avais plus de temps de glace et on me laissait aller en attaque. J’étais le gars à qui on faisait confiance dans toutes les situations. Au fil de mes années avec les Voltigeurs, j’ai appris à devenir un gars d’équipe. Peu importe le rôle qu’on me confiait, je voulais toujours m’assurer d’aider l’équipe à gagner», a fait valoir celui qui a partagé sa jeunesse entre les États-Unis, l’Allemagne et le Canada avant d’être repêché par les Voltigeurs.

Depuis son arrivée chez les Flyers, en 2011, Couturier côtoie par ailleurs une autre ancienne légende des Voltigeurs en Ian Laperrière. L’ex-capitaine des Rouges agit comme entraîneur-adjoint de la formation pennsylvanienne.

«Lappy est bon gars d’équipe. Il serait prêt à faire n’importe quoi pour que l’équipe connaisse du succès. C’est un coach très proche des gars. Sa longue expérience de joueur lui permet de comprendre ce qu’on vit au quotidien», a relaté Couturier, qui s’approche déjà du plateau des 700 matchs en carrière dans la LNH.

Un avenir prometteur

Sur une lancée irrésistible avant que la pandémie frappe, les Flyers ont repris là où ils avaient laissé à leur arrivée dans la bulle de Toronto. La troupe de l’entraîneur-chef Alain Vigneault a finalement rendu les armes en sept matchs contre les Islanders de New York au deuxième tour des séries éliminatoires.

«Chaque semaine pendant la saison, on s’améliorait. On jouait notre meilleur hockey quand la quarantaine est arrivée. En arrivant dans la bulle, on a reparti la machine, mais par la suite, on n’a pas joué à la hauteur. On a été corrects, sans plus. Il faut dire que les Islanders représentent toute une machine de hockey. C’est une équipe très structurée», a souligné Couturier.

Sean Couturier. (Photo tirée de Twitter)

Blessé lors du cinquième duel de cette série, Couturier a joué en dépit d’une entorse au genou gauche dans le septième et ultime affrontement.

«Plus les séries avancent, plus on doit composer avec des blessures, mais il faut continuer de compétitionner à 100 %. Avant le septième match, je croyais être capable d’apporter assez de choses pour aider l’équipe à gagner. J’ai essayé. J’ai tout donné, mais les choses n’ont pas tourné comme on l’aurait voulu», a admis Couturier, qui a amassé 9 points (2-7) en 15 joutes éliminatoires après avoir inscrit 59 points (22-37) en 69 matchs en saison régulière.

Malgré l’amertume de la défaite, celui qui arbore un titre d’assistant-capitaine est persuadé que l’avenir s’annonce prometteur à Philadelphie.

«On mise sur plusieurs excellents jeunes joueurs dans l’organisation, à commencer par Carter Hart devant le filet. On doit bâtir là-dessus. En défensive, on a de plus en plus de profondeur. Nos jeunes sont de gros bonhommes qui arrivent à maturité et qui sont capables de jouer de grosses minutes. On sait qu’on possède le potentiel pour gagner la coupe Stanley. On y croyait déjà cette année. Il s’agit maintenant de mettre les efforts nécessaires pour passer au prochain niveau», a affirmé l’athlète de 6 pieds, 3 pouces et 211 livres.

Une histoire inspirante

La dernière campagne aura également été marquante pour Couturier et ses coéquipiers en raison de la maladie ayant affecté Oskar Lindblom. Quelques mois après avoir été diagnostiqué d’une forme rare du cancer des os, l’attaquant suédois de 24 ans a effectué un retour au jeu en séries éliminatoires.

«C’était tellement triste et dramatique quand on a appris la nouvelle. Ça a affecté l’équipe pendant quelques semaines, mais Oskar nous a fait comprendre que la seule chose à faire pour l’aider à passer au travers, c’était de gagner. On s’est regroupé autour de lui et on a commencé à connaître du succès», a confié Couturier.

«Son attitude est toujours restée positive. De le revoir dans l’entourage du club en séries, c’était très spécial pour tout le monde. Son retour au jeu a été un moment touchant. C’est une histoire inspirante.»

À la veille de son départ vers la bulle torontoise, Couturier a aussi vécu de grandes émotions lorsque sa conjointe Laurence Dionne a donné naissance à leur première fille. De retour au domicile familial, le nouveau papa achève sa période de quarantaine.

«J’ai du rattrapage à faire à la maison!», a conclu le Drummondvillois d’adoption, entre un biberon et un changement de couche.

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