Les plus de 70 ans : une génération de cœur

Les plus de 70 ans : une génération de cœur

OPINION. Le contexte de la pandémie de COVID-19 a permis de mettre en évidence la génération des 70 ans et plus. De prime abord, ils ont été davantage ciblés par les mesures de prévention, car la Santé publique les a qualifiés de plus vulnérables. Les statistiques ont montré qu’ils ont reçu plus d’hospitalisations aux soins intensifs et qu’il y a eu plus de mortalité.

Il importe cependant de reconnaître que dans cette génération des 70 ans et plus, il y a aussi le groupe des «actifs» autonomes avec des besoins différents. Ceux-là rugissent, car les autorités médicales leur demandent à eux aussi de rester à la maison sauf pour une marche solitaire à l’extérieur, se rendre à un rendez-vous médical, se procurer nourriture et médicaments. En somme, pour les services de base.

Quel est l’apport à la vie en société des plus actifs de ce groupe d’âge?

Plusieurs sont proches aidants de résidents dans les CHSLD et qui, pendant le confinement, se sont retrouvés bien seuls. Certains sont bénévoles dans diverses organisations sans oublier ceux qui donnent un coup de main à leurs enfants et qui gardent leurs petits-enfants. D’autres préparent des repas, font des courses et conduisent les moins autonomes… En somme, ils rendent service de multiples façons et la plupart du temps dans la gratuité. Les valeurs de générosité, de respect et d’entraide les guident auprès de leurs proches. Il y a donc lieu de prendre soin de ces «aînés» afin qu’ils puissent poursuivre leur mission d’apporter un peu plus d’«être» dans notre société de l’«avoir».

Cependant, dans ce contexte de pandémie, la société doit tenir compte de ce nouvel état de fait qui est de restreindre les rassemblements. Les organismes sont tenus à trouver de nouvelles façons pour conserver le contact avec cette clientèle.

D’ailleurs, le Centre collégial d’expertise en gérontologie s’intéresse à la question de «Comment garder contact avec ce groupe d’âge qui se tient loin des rassemblements?»

Il y a les moyens de communication qui se résument à la télévision, au téléphone, à l’internet et aux applications comme Zoom, Skype, FaceTime, Facebook… Comme les anciens sont moins habiles avec les technologies à la mode, il faudra veiller à ce qu’ils aient l’accompagnement ou le tutoriel requis pour fonctionner.

Regardons maintenant ce qui se fait actuellement et qui est apprécié.

L’équipe de baseball du Brock a choisi de permettre à ses partisans qui craignent les rassemblements d’assister virtuellement aux rencontres en les diffusant en direct sur Facebook et en différé à la télévision communautaire.

Les réunions du conseil municipal de Drummondville ainsi que les points de presse sont accessibles virtuellement.

L’APPAD propose aux proches aidants des rencontres virtuelles.

L’APPUI Centre-du-Québec a tenu son assemblée générale en mode virtuel.

Dans la même veine, nos seniors peuvent avoir accès à des méditations guidées gratuites en ligne, à des séances virtuelles de yoga, à des exercices physiques en ligne, etc.

Soucieux de faire rayonner ses projets artistiques, le TNM innove en proposant d’assister à tous les spectacles, dans le confort de notre foyer, grâce à la retransmission en ligne. On pourrait aussi souhaiter que les conférences périodiques des bibliothèques municipales soient disponibles dans ce mode de communication tout comme les divers spectacles. Les activités récréatives de plein air pourraient aussi être proposées en mode virtuel pour celles et ceux qui préfèrent s’abstenir de participer dans un groupe, d’autant plus que l’activité pourrait avoir lieu même si dame nature fait des siennes.

Et pour parer à la vulnérabilité des plus de 70 ans, n’y a-t-il pas des mesures à mettre en place pour susciter chez les aînés un meilleur équilibre de vie? Comment faire pour rendre nos aînés encore plus en santé pour qu’ils deviennent moins vulnérables? Le tout récent livre du philosophe et sociologue Frédéric Lenoir «Vivre! Dans un monde imprévisible» pourrait servir de guide.

Assurons-nous aussi que le dossier de la Maison des aînés soit prioritaire et suivi avec la plus grande attention, car les personnes moins autonomes souhaitent finir leurs jours dans des centres de longue durée située près de leur ville.

En somme, cette pandémie nous aura fait découvrir le groupe des 70 ans et plus. Des aînés guidés par le cœur et la gratuité. Il fait faire une prise de conscience sur l’importance de leur rôle joué dans l’ombre. Ils préconisent le mieux-être au lieu du toujours plus. Ils sont toujours prêts à collaborer avec une attitude d’entraide et de générosité. Ils sont comme un supplément d’être. Redoublons d’efforts et d’imagination pour prendre grand soin de ces aînés qui rendent de précieux services à notre société, tellement occupée.

Rédaction : Claude Bérubé, Rachel Carpentier et Jean-Guy Moreau

Signataires : Jean-Guy Charland, Huguette Girard, Marie Laforce, Paula Smith, Laurian Plourde, Claude Letellier, Ethel Price, Pierre Levasseur, Gratien Bourgeois, Jean-Marie Raoult, Lucille Denise Moreau, Françoise Desrosiers, Pierre Beaulieu, Hélène Biron, Gérard Martin, Denise Garceau, Jean-Claude Boulay, Gilbert Leclerc, Claire Moreau, Lise Laferrière, Diane St-Hilaire, Yvan Morin, Robert Richard, Marie-Thérèse D’Amour, Pierrette Leclerc, Jean-Guy Girard, Danielle Brouillette, Lise Langlais, Diane Laroche, Jean-Marc Moreau, Denise Pelchat et Ange-Aimée Fortier.

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