Le télétravail, pas toujours commode pour les architectes

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Par Pierre-Olivier Poulin
Le télétravail, pas toujours commode pour les architectes
Le cabinet d’architectes Bilodeau/Baril/Lemming a vu les effets du télétravail différer d’un bureau à l’autre. (Photo : Pierre-Olivier Poulin)

TÉLÉTRAVAIL. Touché de plein fouet par les changements dans ses manières de travailler, le cabinet d’architectes Bilodeau/Baril/Lemming considère avoir bien géré ces nouvelles façons de faire, même si c’est venu avec quelques petites difficultés au passage.

Ayant constaté ces nouvelles façons de faire au cours des dernières semaines, le cabinet d’architectes a vu les effets du télétravail différer d’un bureau à l’autre.

Si ceux de Drummondville et de Trois-Rivières se sont bien adaptés au travail à la maison, celui situé à Lévis a connu plus de difficultés en matière de perte de temps étant donné que plusieurs employés ont de jeunes familles à la maison. D’ailleurs, certains ont dû être mis à pied puisque celles-ci peinaient à suivre ce rythme.

«Pour être en télétravail, ça prend de la motivation. Les personnes qui ne sont pas organisées et qui sont influençables par leur milieu familial ont de la difficulté. Ce n’est pas dû à tout le monde de s’organiser et de travailler de chez lui», croit le président du bureau de Drummondville, Denis Baril.

D’ailleurs, après les vacances de la construction, l’entreprise entamera une rentrée progressive pour permettre à 25 % des employés de retourner travailler dans les bureaux, comme suggéré par le premier ministre du Québec François Legault.

Chez ceux-ci, les opinions étaient ambivalentes concernant ces changements et essayaient de trouver des solutions pour améliorer la productivité et le rendement de la firme.

«On est ouvert à toutes les propositions et c’est certain que la COVID-19 va changer les habitudes. Par contre, on se rend compte que les gens s’ennuient du contact humain entre les employés et les clients et aimeraient revenir au bureau», admet M. Baril.

Une solution au recrutement?

Comme dans plusieurs secteurs d’emploi, la pénurie de main-d’œuvre touche également le domaine architectural. Du côté de Bilodeau/Baril/Lemming, près d’une dizaine de nouveaux architectes seraient nécessaires pour combler des postes dans ses trois établissements.

Avec les essais sur le télétravail, il ne serait pas impossible de voir certaines entreprises tenter d’élargir leur champ de recherche dans des régions plus éloignées, quitte à faire travailler les employés à distance.

«Présentement, on ne se le cachera pas, les bureaux d’architectes sont une denrée rare. Au Québec, tout le monde en cherche», lance M. Baril, qui est ouvert à toutes les solutions pour attirer de nouveaux employés.

«C’est plus facile pour nous d’octroyer nos contrats à Québec, car la main-d’œuvre est plus concentrée dans les grands centres. On dirait que les jeunes ne veulent pas venir dans les régions comme Drummondville ou Trois-Rivières. On a beaucoup de misère à recruter dans ces endroits», renchérit ce dernier.

Or, la récente crise sanitaire n’a aucunement ralenti la venue de projets chez Bilodeau/Baril/Lemming. Du côté de la région, M. Baril considère la situation de «chanceuse», la croissance s’étant poursuivie puisque le gouvernement caquiste a fait confiance à l’entreprise pour des bâtiments publics.

En plus de la nouvelle école anglophone qui sera érigée à Drummondville, le groupe s’occupera également de bâtir la nouvelle école secondaire qui accueillera 1 200 élèves à Saint-Nicéphore en plus d’un important complexe sportif avec gymnases et piscines à la polyvalente de Saint-Georges-de-Beauce.

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