Pierre Benoit s’est dit à un moment donné : «C’est assez!»

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Par Jean-Pierre Boisvert
Pierre Benoit s’est dit à un moment donné : «C’est assez!»
Pierre Benoit (Photo : Gracieuseté)

DOSSIER. À un moment donné, Pierre Benoit, président de la quincaillerie Quintech à Saint-Bonaventure, s’est dit «C’est assez!» et a investi 60 000 $ pour connecter son entreprise à internet haute vitesse.

Après 20 ans d’efforts, de tergiversations avec les intervenants commerciaux et politiques et de promesses non tenues, l’homme d’affaires n’en pouvait plus de gérer ses communications avec un siècle de retard!

«De 1997 à 2005, j’ai fait une demande à chaque année à Bell. Je n’avais qu’un mégabit. Le gouvernement promettait de développer internet haute vitesse dans les régions, il a distribué des subventions, notamment à Bell, mais ça n’a rien donné dans mon secteur. On m’a servi un paquet de mensonges. Depuis ce temps, j’ai appelé tous les distributeurs d’internet et trois sont venus sur place, pour me dire finalement que ça prendrait une tour de 100 pieds, au coût de 25 000 $, juste pour la tour. J’en ai fait des démarches et je dois dire que Daniel Pageau de la SDED (Société de développement économique de Drummondville) m’a aidé aussi», de raconter Pierre Benoit.

Au bout du compte, afin d’établir un lien par fibre optique à partir du point de connexion situé près de l’église de Saint-Bonaventure, il a accepté, il y a deux mois, de verser à Bell 1000 $ par mois pendant 60 mois pour obtenir 40 mégabits. «Ce que je ne comprends pas, c’est que chez moi à Drummondville j’ai 200 mégabits pour 50 $. Autre chose incompréhensible, il y a un technicien qui m’a expliqué que ça ne coûtait pas plus cher à Bell de m’accorder jusqu’à 1500 mégabits, ça fonctionne comme un thermostat. Pourtant, Bell m’a dit que ça me coûterait 200 $ de plus pour avoir 60 mégabits. Il y a plein de fermiers ici, qui ont besoin d’une bonne connexion, car on sait que tout fonctionne par informatique dans leur domaine. Présentement, ils travaillent avec l’internet au charbon», dénonce-t-il en caricaturant son propos.

Pierre Benoit, dont l’entreprise se spécialise en quincaillerie architecturale ainsi que dans la vente de cadres, de portes d’acier et de portes de bois, dit avoir compris que «Saint-Bonaventure n’est pas dans les projets de Bell qui va plutôt mettre de la fibre optique là où c’est payant pour la compagnie, par exemple à Saint-Majorique, parce qu’il y a plus de monde qui sera branché. C’est ridicule tout ça. Nous sommes en 2020 et je crois que tout le monde devrait avoir droit à internet haute vitesse».

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