La COVID-19 donne le coup de grâce à des services de garde

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Par Cynthia Martel
La COVID-19 donne le coup de grâce à des services de garde
(Photo : Deposit)

DOSSIER. La COVID-19 a été la goutte qui a fait déborder le vase pour plusieurs garderies en milieu familial dans Drummond. Karine Glaude, éducatrice remplaçante, dit ne pas être surprise par le manque criant de places en constatant toutes les situations avec lesquelles les responsables ont dû composer dans la dernière année.

D’abord, la clause de non-remplacement de la Loi 143 en vigueur depuis septembre 2019 a découragé plus d’une responsable en milieu familial non subventionné. À moins de devoir partir d’urgence à l’hôpital, aucune exception ne permet à l’éducatrice de se faire remplacer, même par une personne qualifiée.

«Ces femmes travaillent plus de 50 heures par semaine pour s’occuper des enfants dont elles ont la charge et pour faire toutes les tâches inhérentes à leur travail. Puis, il va sans dire que cette charge de travail a certainement dû considérablement augmenter depuis la pandémie et le déconfinement… À mon avis, elles sont plus à risque d’être fatiguées ou épuisées par la charge de travail. Comme remplaçante, je leur offrais la possibilité d’aller à leur rendez-vous, de faire leurs commissions le jour ou juste de se reposer pour être plus en forme pour accueillir leurs enfants à leur retour de l’école. Maintenant il ne leur est plus possible de le faire», déplore-t-elle.
La Loi 143 exige aussi de ces responsables de se conformer au même ratio que les milieux accrédités. Précisément, leurs enfants âgés de moins de neuf ans font dorénavant partie du ratio de six enfants.

D’autre part, sans convention collective depuis mars 2019 et n’étant pas satisfaites de ce que le gouvernement leur propose à la table des négociations, les responsables en services éducatifs (RSE) régis et subventionnés ont entamé en février dernier des moyens de pression. Le 18 juin, elles se sont prononcées en faveur d’une grève tournante puis d’une grève générale illimitée dès septembre prochain.

«Actuellement, les RSE (éducatrices accréditées) reçoivent l’équivalent de 12,42 $ de l’heure. La dernière offre, faite en juin dernier leur offrait une légère hausse, passant à 12,83 $ de l’heure», indique Mme Glaude.

Enfin, selon ses dires, la promesse du gouvernement de compenser les RSE de la baisse de ratio du 11 mai au 22 juin n’a jamais été respectée. Rappelons que la réouverture s’est faite graduelle, c’est-à-dire que les services de garde n’ont pu accueillir que la moitié des enfants entre le 11 mai et le 8 juin. Puis, jusqu’au 22 juin, ils étaient remplis à 75 % de leur capacité. Ainsi, plusieurs responsables ont été impactées par ces mesures, financièrement parlant.

«Je crois que cela a pu avoir un impact sur les fermetures. Le ministre Mathieu Lacombe avait promis aux RSE que le gouvernement allait compenser la perte de revenus pour le ratio à 50 % puis 75% (donc 50 % et 25 %) puisque les parents n’avaient pas à payer (jusqu’au 22 juin) si leur enfant ne fréquentait pas le service de garde. Cet engagement pris en début de pandémie n’a jamais été respecté», déplore-t-elle.

«La situation n’est vraiment pas facile pour personne. C’est dommage pour les parents et je compatis avec leur situation, mais il ne faut pas être surpris par la situation actuelle», laisse tomber Mme Glaude.

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