Service de garde : «Il n’y a pas de place»

Photo de Emmanuelle LeBlond
Par Emmanuelle LeBlond
Service de garde : «Il n’y a pas de place»
Dans le contexte actuel, les opportunités sont rares pour les nouveaux parents. (Photo : Unsplash)

DOSSIER. Depuis le début de la pandémie, environ 17 services de garde subventionnés en milieu familial ont fermé leurs portes, sur un total de 208, indique le Bureau coordonnateur du CPE Les Petits Lutins de Drummondville. Les parents font face à un réseau engorgé qui peine à répondre à la demande.

À la suite des nombreuses fermetures, plusieurs parents ont perdu la place de leur enfant en milieu familial. Ces derniers doivent recommencer à zéro, c’est-à-dire s’inscrire sur la Place 0-5 ans. Les places disponibles seront affichées sur cette plateforme.

«Il y a beaucoup de parents qui sont dans le néant. Le Bureau coordonnateur ne peut rien faire. Les responsables de services de garde ne sont pas nos employés. Je ne peux pas placer les parents par moi-même. Les responsables choisissent leur clientèle», explique Francine Boissonneault, directrice adjointe du Bureau coordonnateur.

Dans le contexte actuel, les opportunités sont rares pour les nouveaux parents. «Autant dans les CPE, comme ici au CPE Les Petits Lutins de Drummondville, et autant chez les responsables en service de garde en milieu familial, il n’y a pas de place. C’est une problématique», indique Mme Boissonneault.

Plusieurs raisons expliquent les fermetures. «Il y en a qui trouvaient qu’il y avait trop de mesures à appliquer. Il y en a qui en ont profité pour prendre leur retraite; d’autres, pour entamer de nouveaux projets. On a eu aussi des travailleurs qui ont donné leur nom pour devenir préposés aux bénéficiaires», énumère la directrice adjointe, précisant que la crise actuelle a eu pour résultat de précipiter ces décisions.

Lors de la réouverture officielle, le 11 mai dernier, l’application des mesures sanitaires représentait tout un défi. «C’est compliqué en garderie de respecter le deux mètres avec un enfant. Si un enfant pleure, il faut qu’elle le console. Il faut mettre un masque quand on n’est pas capable de rester plus de deux mètres pendant plus de 10 minutes continues», informe Mme Boissonneault, tout en ajoutant que la visière et le masque sont aussi nécessaires.

«On s’habitue, mais au début c’est quelque chose», avoue-t-elle.

À partir du 3 juillet, les mesures se sont assouplies, permettant aux enfants de se côtoyer dans un périmètre en deçà des deux mètres. Toutefois, la règle tient encore pour les éducatrices.

Processus de reconnaissance

Depuis environ deux semaines, le Bureau coordonnateur a eu l’autorisation du ministère de la Famille de recommencer les visites chez les responsables et de reprendre les processus de reconnaissance. «On peut repartir la machine!», s’exclame la directrice adjointe, avec entrain.

Les différents processus de reconnaissance entamés mèneront à l’ouverture de nouveaux services de garde en milieu familial. «Quand on a fini ces procédures, on a une nouvelle responsable. D’ici septembre, on devrait avoir de nouvelles recrues», soutient Mme Boissonneault. En ce sens, le Bureau coordonnateur est à la recherche de futurs candidats qui désirent se joindre à l’aventure.

La directrice adjointe espère que ces potentielles ouvertures aideront à résoudre une partie du problème, question d’aider les parents dans leurs recherches.

À lire également sur le même sujet 

«C’en est rendu que les parents ont besoin d’une garderie à tout prix»

La COVID-19 donne le coup de grâce à des services de garde

La résilience d’Isabelle Quirion

 

Partager cet article