Internet dans Drummond : Blanchet somme Ottawa d’agir

Internet dans Drummond : Blanchet somme Ottawa d’agir
Martin Champoux et Yves-François Blanchet étaient de passage aux Terrasses de la fonderie. (Photo : Jonathan Habashi)

POLITIQUE. La pandémie et le confinement ont mis en relief les inégalités dans l’accessibilité à l’internet haute vitesse dans la région. De passage à Drummondville dans le cadre de sa tournée estivale du Québec, vendredi, Yves-François Blanchet a sommé le gouvernement fédéral d’accélérer le déploiement de la fibre optique dans les municipalités concernées.

Invité aux Terrasses de la fonderie, où il a assisté à un concert extérieur en compagnie du député Martin Champoux, le chef du Bloc québécois a rappelé que son parti a proposé plusieurs solutions au ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, Navdeep Bains.

«Le mot solution est dur à appliquer dans certains dossiers, parce que quand tu présentes la solution et que la personne qui peut l’appliquer refuse de le faire sous mille et un prétextes, ça devient choquant. Lorsqu’un gouvernement se pète les bretelles en disant qu’internet haute vitesse est un service essentiel, à un moment donné, il faut que tu assumes et que tu livres. Le gouvernement a toujours de bonnes raisons de ne pas livrer», a déploré Blanchet.

Yves-François Blanchet en discussion avec un résident des Terrasses de la fonderie. (Photo : Jonathan Habashi)

L’ex-député provincial de Drummond a rappelé que les gens de la région ont la chance de pouvoir compter sur le porte-parole du Bloc en matière de communications, Martin Champoux.

«Quand un endroit est situé à quelques kilomètres à peine d’un des centres urbains les plus dynamiques au Québec, tu n’as pas de prétexte. Tu ne peux pas dire que ce n’est pas accessible. Si ça coûte 75 cents de plus, sors-le, parce que tu es une énorme entreprise qui a le privilège d’être en quasi-monopole sur un territoire. Ça vient avec l’obligation d’offrir un service de qualité à tout le monde, comme on l’a fait pour le téléphone et l’électricité à l’époque.»

«Je trouve intolérable que les entreprises ne le fassent pas, a ajouté le chef bloquiste. Je trouve intolérable que le gouvernement fédéral ne se fasse pas pousser une colonne vertébrale pour s’assurer que les entreprises le fassent. Ou plus simplement que de l’argent soit transféré au gouvernement québécois afin qu’il prenne l’initiative que tout le monde soit servi. Là, les ambiguïtés de juridiction, les prétextes, les délais, les disponibilités incertaines d’un ministre qui veut d’abord s’occuper de l’Ouest font que des gens dans le comté de Drummond n’ont pas droit à un service essentiel.»

Rapatriements tardifs

Questionné au sujet du rapatriement tardif de voyageurs québécois toujours coincés à l’extérieur du pays, Yves-François Blanchet n’a pas caché son impatience. «En début de crise, le défi était énorme pour le gouvernement canadien. Ça commandait une certaine patience. Par la suite, les 32 députés du Bloc ont contribué à ramener des centaines de citoyens du Québec. Maintenant que ça fait quatre mois, on en arrive à un point où la crise devient un prétexte lorsqu’on ne fait pas correctement son travail. Là, je pense qu’on peut commencer à être plus sévère.»

«Il y a des cas qui lèvent la main en disant : «J’ai besoin de ce pays dans lequel je paie des taxes et des impôts, qui doit venir me chercher et me ramener en sécurité chez moi.» Dans la mesure où la notion de surcharge momentanée n’est plus là, je crois que le ministère doit tout simplement prendre sa responsabilité et les dispositions pour aider les cas qui demeurent dans le besoin.»

Reprise économique

Yves François Blanchet a également interpellé le gouvernement de Justin Trudeau au sujet de la prestation canadienne d’urgence (PCU). Le politicien n’en démord pas : ce programme constitue un obstacle à la reprise économique.

«L’existence d’un tel programme en début de crise était absolument essentielle. On pouvait comprendre que dans une urgence comme celle qu’on vivait, on mette en place un programme avec un minimum d’incertitude, en disant on va corriger. Éventuellement, vient le temps de corriger. Il faut que le programme s’estompe progressivement pour que les gens comprennent qu’ils doivent retourner au travail.»

Selon le député de Beloeil-Chambly, la PCU doit être modulée de façon que les travailleurs saisonniers du milieu des arts, du tourisme, de l’hébergement, de l’agriculture et des pêcheries puissent garder accès à un programme équivalent. «Ces gens-là n’auront pas de nouveau revenu avant l’été 2021. Ils ne sont pas plus responsables de la COVID-19 que n’importe qui d’autre. L’aide qui leur est accordée doit s’ajuster à leur réalité.»

«J’imagine qu’un gouvernement le moindrement compétent est capable de moduler un programme. Si ça prend une intervention législative, le Bloc est prêt à la soutenir. S’il le faut, on écrira la loi. Il faut progresser, car pour l’instant, ça crée un handicap économique pour la sortie de crise.»

Après une visite de la Feuille verte, à Saint-Cyrille, Yves-François Blanchet a été à la rencontre du directeur général de la Société de développement économique (SDED), Martin Dupont.

«On est dans une sortie de première vague de pandémie dont les effets ont été clairement et résolument dramatiques pour la plupart des gens, mais qui commande qu’on soit créatifs et innovateurs. Qu’on réussisse malgré tout à transformer ça en occasion de se réinventer vers un modèle économique différent, vers une transition écologique, vers une meilleure solidarité pour nos aînés qui ont été les grandes victimes de la pandémie et vers une vision de notre économie qui soit plus durable», a-t-il commenté.

C’est sous le thème «Ça fait du bien de s’voir» que le chef du Bloc a entamé cette tournée estivale. «Avant d’attaquer cette reprise et cette éventuelle deuxième vague qui d’après moi ne ressemblera pas à la première, car on est beaucoup plus prêt qu’on ne l’était, on a le droit d’être juste heureux de se voir. On se promène parmi les gens dont le premier réflexe est de nous tendre la main, puis de la retirer. On s’autorise à se toucher du coude. Les gens ont envie de se voir.»

«Évidemment, c’est un sentiment particulier pour moi de revenir à Drummondville et de revoir mon monde, car je resterai toujours un Drummondvillois. Je ne peux que constater que les gens se sont attachés à Martin», a conclu le chef bloquiste.

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