Les temps sont durs pour les sports de combat

Les temps sont durs pour les sports de combat
Yanick Bergeron. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

SPORTS DE COMBAT. Les temps sont durs pour les propriétaires de salles de sports de combat et les amateurs de ces disciplines. Dans la région de Drummondville, le collège Team Bergeron et le gymnase Ultimaction demeurent fermés depuis plus de deux mois en raison de la pandémie de coronavirus.

Alors que les activités individuelles extérieures ont redémarré au cours des derniers jours, les sports de combat demeurent dans l’attente d’un déconfinement touchant l’entraînement physique à l’intérieur pour espérer une reprise de leurs activités. Pour le moment, aucune date n’a été fixée.

Malgré l’incertitude ambiante et des pertes financières de plusieurs milliers de dollars, Yanick Bergeron, propriétaire du collège Team Bergeron de Wickham, refuse de se laisser abattre.

«Je suis un gars toujours très positif dans la vie, mais je dois aussi être réaliste. Depuis le 14 mars, il y a eu zéro entrée d’argent. Pendant ce temps, mes dépenses sont restées les mêmes. Je dois continuer à payer mon local», a expliqué Bergeron, qui a été contraint de reporter le championnat canadien de kickboxing amateur prévu du 8 au 10 mai, un projet qui lui était cher.

Yanick Bergeron ne sait pas s’il pourra continuer d’accueillir des élèves des écoles de la région pour les familiariser avec l’entraînement sportif. (Photo gracieuseté)

«On espère une réouverture du gym à l’automne, mais le plus difficile, c’est de vivre dans l’inconnu. Si le gouvernement ne nous aide pas, on va avoir de grosses décisions à prendre. Pour le moment, on ne peut rien décider, car on nage dans l’incertitude. On n’a pas le choix de prendre ça au jour le jour.»

Même une fois ouverts, les gymnases devront se conformer à de nombreuses mesures d’hygiène et de distanciation. Au départ, tout contact physique sera prohibé, ce qui empêchera la tenue de combats simulés.

«Je suis conscient qu’il va y avoir de gros changements et plusieurs mesures à mettre en place. Ce sera un retour graduel, avec des cours privés pour commencer. Il va falloir s’ajuster à la règle du deux mètres. Ce ne sera pas facile, mais on n’aura pas le choix. On va respecter toutes les consignes», a affirmé Yanick Bergeron.

«Par exemple, on ne pourra plus prêter d’équipements aux gens. Le port du masque et la désinfection vont faire partie de notre quotidien. Quant aux jeunes des écoles, on ne sait pas si ce sera encore possible de les recevoir ou d’aller les visiter», a ajouté le passionné d’arts martiaux.

Le combat d’une vie

Ayant bâti son gymnase au cours des 20 dernières années, Yanick Bergeron ne cache pas être affecté moralement par la situation actuelle. «Il y a des journées plus dures que d’autres. Ce gymnase-là, c’est mon bébé, c’est ma vie. Je voudrais le léguer à mon fils un jour», a-t-il confié, la voix étranglée par l’émotion.

Évoquant l’image du plus important combat de sa vie, Yanick Bergeron promet qu’il vendra chèrement sa peau devant cet adversaire féroce qu’est le coronavirus.

«Ce n’est pas facile d’établir une stratégie dans un combat comme celui-là, quand tu ne connais rien de ton adversaire. On n’a pas le choix d’y aller un round à la fois et de s’ajuster. En ce moment, je suis ébranlé, mais je suis encore debout. Avec le camp d’entraînement que j’ai fait depuis 20 ans et la famille de Team Bergeron qui est dans mon coin, je sais que je vais gagner. Je n’abandonnerai pas.»

«Pour nos membres aussi, c’est difficile. C’est pourquoi je garde le contact avec eux. On a tous hâte de se retrouver au gym. Les autres gymnases sont tous dans le même bateau. On doit se tenir ensemble», a ajouté l’homme d’affaires drummondvillois.

Du changement chez Ultimaction

Du côté du gymnase Ultimaction, qui se spécialise dans la boxe amateur depuis maintenant neuf ans, le propriétaire Éric Leclerc doit également composer avec cette incertitude et d’importantes pertes financières depuis le début de la crise. Un gala de boxe prévu le 13 mars a notamment dû être annulé avec seulement 24 heures d’avis.

Éric Leclerc. (Photo d’archives, Mathieu Fontaine)

«Depuis deux mois, on est vraiment dans le néant, a lancé Éric Leclerc. On n’a aucune idée de quand on va pouvoir rouvrir nos portes. Mais de mon côté, je suis chanceux. Le propriétaire de mon local m’a permis d’arrêter les paiements. Sinon, on aurait été obligés de mettre la clé dans la porte.»

Sur le point de racheter les parts de son partenaire d’affaires de longue date Benoît Gallant, Éric Leclerc deviendra l’unique propriétaire du gymnase situé sur la rue Lindsay, au centre-ville de Drummondville. Les boxeurs Esteban Nadeau et Jordan Balmir devraient se joindre à lui comme associés.

«On veut changer le nom pour devenir le club de boxe Drummond. On veut que la boxe puisse continuer de vivre à Drummondville. Il y a une belle relève dans la région. On veut repartir la machine et donner des cours aux jeunes boxeurs. Ce sera beaucoup de travail, mais on va se retrousser les manches et se mettre à la tâche.»

«Nos membres ont hâte de recommencer à s’entraîner. Quand ça va ouvrir, on sait qu’ils vont revenir au gym. C’est positif», a conclu Éric Leclerc.

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