Les friperies à l’ère du coronavirus

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Par Emmanuelle LeBlond
Les friperies à l’ère du coronavirus
La propriétaire de La boîte aux chiffons entrevoit la réouverture de sa friperie avec optimisme. (Photo : Emmanuelle LeBlond)

COMMUNAUTÉ. La friperie La boîte aux chiffons ne chôme pas. Depuis l’ouverture lundi passé, une quantité impressionnante de sacs de dons se sont empilés sur le côté de l’établissement, au grand bonheur de la propriétaire Chantale Lachapelle.

L’ascenseur de la friperie La boite aux chiffons est pleine de dons. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

«Pendant la fermeture, j’avais marqué [sur ma boîte] que je ne voulais pas récolter de dons parce que sinon ça aurait été trop fou. On reçoit tellement ici. C’était déjà généreux à l’avance. Avant je recevais des sacs, c’était correct. Maintenant, je reçois des maisons», s’exclame Chantale Lachapelle, avec un sourire en coin.

À son arrivée à la friperie, samedi matin, la propriétaire a été surprise de constater que la porte de côté était inondée de dons. Dès lors, elle a récupéré les sacs afin de les déposer dans son ascenseur. Les différents items sont destinés à patienter à l’étage dans la salle du personnel. Dans 48 heures, les bénévoles pourront en trier le contenu.

Chantale Lachapelle est ravie de voir que la clientèle est au rendez-vous. «On a ouvert lundi et ça a fait du bonheur dans la vie de bien des gens. On a eu de bons commentaires. Ça fait du bien pour le moral», souligne-t-elle.

Rappelons que La boîte aux chiffons a fermé ses portes avant la fermeture officielle des commerces, soit le 13 mars. La propriétaire avait quelques craintes face à la propagation du virus.

Samedi matin, l’extérieur de la friperie était déjà bien garnie. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

«Quand j’ai fermé, j’étais mal à l’aise parce que je recevais des gens qui revenaient de voyage, des bébés, des personnes âgées, indique-t-elle. Aujourd’hui, je suis à l’aise. On connaît les mesures de sécurité comme le lavage de main et le port du masque. Je demande aux clients de se protéger.»

Selon les observations de Chantale Lachapelle, ce n’est qu’une petite quantité de clients qui revêt le masque. «Ça va venir à la longue, sûrement. Je vais recevoir des masques lundi ou mardi. Je vais pouvoir en vendre. C’est un produit local en plus.»

Cette semaine, la gestion des clients a été tout un défi, témoigne la propriétaire. L’ouverture de la friperie a suscité un grand engouement. «Il y en avait à 8h45 qui m’attendait dehors cette semaine. Lundi, l’achalandage était intense. Il y avait des troupeaux qui arrivaient», témoigne-t-elle. Afin de gérer l’affût de client, Chantale Lachapelle a eu besoin de l’aide d’une bénévole sur le plancher.

Un scénario différent

Lucie Groulx, propriétaire d’Aubaine Futée, prend la désinfection à coeur. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

De son côté, la propriétaire de la friperie Aubaine Futée, Lucie Groulx, a décidé de ne pas accueillir de nouveaux dons dans sa boutique. «Moi, je n’ai pas rentré aucun stock depuis le 15 mars. Ma boîte est barrée. Je ne prends rien. Tout ce qu’il y avait dans la boîte extérieure, je ne l’ai pas encore sorti. Je vais prendre les choses qu’on peut laver comme de la décoration», explique-t-elle.

La friperie est ouverte depuis un an et elle a déjà emmagasiné beaucoup de morceaux. «Si je ne prends pas de vêtements de l’été, c’est parce que j’en ai en masse à déballer en arrière», ajoute la propriétaire.

Pour Lucie Groulx, la santé de ses bénévoles et de ses clients est primordiale. Le port du masque ou de la visière est obligatoire. Seulement trois clients peuvent entrer à la fois dans la boutique. «Oui, on est en friperie, mais il faut faire attention pour ne pas toucher à tout.»

À l’Aubaine Futée, la boîte de dons est fermée. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

La propriétaire doit conjuguer avec une équipe réduite. «La désinfection est un grand défi. Ça prendrait quelqu’un au bord de la porte pour s’assurer que les clients se désinfectent les mains comme il le faut. On ne peut pas faire ça. Présentement, j’ai juste deux bénévoles.»

Question de réponde à la demande, l’Aubaine Futée met à la disposition des clients du Purrell, des visières, des masques et des gants. «Présentement, c’est ça qui se vend le plus», avoue Lucie Groulx.

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