Logements sociaux : les projets de construction ne semblent pas ralentir

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Par Jean-Pierre Boisvert
Logements sociaux : les projets de construction ne semblent pas ralentir
Le projet de la Maison Normand-Léveillé. (Photo : Archives, L'Express)

HABITATION. Malgré la crise de COVID-19, la plupart des projets de construction de logements sociaux, qui sont en préparation à Drummondville, ne semblent pas se dérouler au ralenti… du moins pour le moment.

Selon ce que le journal a pu vérifier auprès des intervenants concernés, les préparatifs se poursuivent selon les échéanciers.

Comme le soulignait L’Express le 20 janvier dernier, quatre projets de construction totalisant une centaine de logements sociaux sont en route à Drummondville.

David Bélanger, directeur de l’Office d’Habitation Drummond, fait savoir que tout avance à la bonne vitesse pour son projet de construire un immeuble de 40 unités (peut-être même 48) sur un terrain de la rue Cockburn, face au Centre Marcel-Dionne. «Il n’y a pas de ralentissement à l’heure actuelle si ce n’est que nous attendons la fin du confinement pour aller en appel d’offres. La réouverture des chantiers de construction domiciliaire concerne les projets livrables le 1er juillet, ce qui n’est pas notre cas. Dans l’ensemble, on progresse, on est dans les temps. Est-ce que ça pourrait être repoussé en raison de la crise? Je l’ignore. Personne ne le sait. Ça va dépendre de la durée du confinement. Chose certaine, les besoins dans notre milieu ne vont pas diminuer, au contraire. Ce ne serait pas logique, dans le contexte actuel, de retarder notre projet. C’est une bouée de sauvetage pour ceux et celles que nous cherchons à aider», a-t-il commenté.

Selon lui, il y a du rattrapage à faire. «Il ne s’est pratiquement rien fait depuis 15 ans. En ce qui concerne les logements sociaux, nous sommes en-dessous de la moyenne québécoise et il en faudrait 240 juste pour rattraper cette moyenne».

Même réaction du côté du projet de 23 logements de l’organisme L’Ensoleilvent et de son fondateur à la retraite, Daniel Dore. Prévu dans le secteur Saint-Charles, à un jet de pierre du supermarché IGA et de divers services situés à proximité, l’immeuble accueillera des personnes qui payent plus de 30 % de leurs revenus pour se loger. Certains doivent même débourser une somme équivalente à 80 % de leurs revenus pour s’offrir un toit.

«Ce n’est pas arrêté, indique Daniel Dore, notre comité de soutien technique continue d’attacher le projet avec un contracteur. Le travail se fait. Peut-être y aura-t-il un ralentissement, mais on ne voit rien de négatif à ce jour. Même que la reprise de la construction nous donne espoir. Avec toutes ces histoires dans les CHSLD, il est plus important que jamais que notre projet se réalise. D’autant plus qu’il vise à favoriser le support mutuel entre les locataires, pour évoluer dans un espace de vie participatif, dans un cadre d’entraide», a-t-il rappelé.

À la Maison Normand-Léveillé, la directrice Jocelyne Bérubé et son équipe continuent de travailler sur le projet de construction d’un immeuble de 18 unités de logements sur le site de l’organisme situé sur le Chemin Hemming. Ce projet s’adresse à des personnes adultes ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme.

«On ouvrira les appels d’offres le 8 mai. Avec le contracteur choisi, on verra ensuite comment ça va se dérouler. Au moins, tout est accepté, autant par le ministère de l’Environnement que par la Société de l’Habitation du Québec. On a même déjà fait des entrevues pour accepter de futurs locataires. C’est la COVID-19 qui pourrait faire que ce soit retardé. C’est désolant, mais c’est quand même positif», a-t-elle laissé entendre.

Dans le cas de la nouvelle corporation à but non lucratif Appartenance Drummond, qui projette de faire lever de terre un complexe de 14 appartements (Programme Accès-logis volet 3) où seront offerts, par une équipe d’intervenants spécialisés, des services variés, les nouvelles sont silencieuses. «Je crois que ce sera retardé, estime le président de l’organisme Jean Lauzière, car je n’ai pas de nouvelles. Il est certain que pour le moment c’est la santé qui est la grande priorité».

La Ville de Drummondville, qui a mis sur pied un Chantier sur l’élaboration d’une politique de l’habitation, est toujours liée de près à ces dossiers, mais, comme en fait mention la présidente, la conseillère Annick Bellavance, le groupe n’en est qu’à son tout début. «Nous tiendrons notre deuxième réunion ce jeudi. La première réunion a eu lieu avant la crise, donc on est loin d’avoir abordé la question. Les orientations par le comité ne sont pas encore données. Nous avons deux intervenants qui siègent sur le chantier qui sont présents pour nous rappeler les enjeux sur le terrain. Par ailleurs, le mandat du conseil municipal est de poursuivre les travaux pour l’élaboration d’une politique d’habitation selon le calendrier établi», a-t-elle expliqué.

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