Appartenance Drummond : les logements sociaux lèvent de terre

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Par Emmanuelle LeBlond
Appartenance Drummond : les logements sociaux lèvent de terre
Les logements sociaux sont situés sur la rue Émilia à Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

DRUMMONDVILLE. Après neuf ans de travail, l’organisme Appartenance Drummond voit le fruit de ses efforts se concrétiser, alors que son projet d’habitation voit officiellement le jour.

Une première pelletée de terre symbolique a eu lieu lundi pour la construction de 14 logements sociaux et abordables qui sont destinés à des personnes vivant avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme.

Les logements seront occupés de façon transitoire par des adultes semi-autonomes. Il s’agit du premier immeuble de ce type à Drummondville.

«Notre mission est de permettre à des personnes qui ont une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme d’acquérir le maximum d’autonomie au niveau résidentiel et de développer leur autodétermination, c’est-à-dire de penser par eux-mêmes et de faire des choix qui leur appartient dans un contexte d’essais-erreur, mais aussi d’essais-succès», a fait savoir le président de l’organisme, Jean Lauzière.

Pour se faire, Appartenance Drummond misera sur un accompagnement individualisé. Les intervenants s’assureront que les résidents intègrent harmonieusement leur nouveau milieu de vie. «C’est important que ces personnes soient à l’aise dans leur appartement. Il y a des gens qui vont continuer de travailler. Ils devront apprendre de nouveaux trajets d’autobus pour se rendre à leur emploi. Il va avoir une période d’adaptation de six mois à un an», explique-t-il.

«Avec cette expérience, ils vont voler de leurs propres ailes. Ils vont vivre plusieurs émotions comme de l’anxiété. Notre rôle, c’est de les sécuriser. Ils vont apprendre à avoir confiance en eux-mêmes.»

L’organisme offrira des services éducatifs de qualité afin que les résidents acquièrent les habiletés nécessaires en vue d’intégrer un logement dans la communauté. Les adultes feront toutes sortes d’apprentissages, tels que la gestion des conflits, l’alimentation, le budget, la vie amoureuse et affective, la vie seule en appartement et l’organisation de l’horaire et des loisirs.

L’équipe de la Chaire autodétermination et handicap de l’Université du Québec à Trois-Rivières travaillera en collaboration avec Appartenance Drummond pour développer les meilleures pratiques d’intégration en milieu résidentiel.

Notons que l’initiative est menée conjointement avec Innov Habitat Drummond, le bras immobilier de l’Office d’habitation Drummond (OHD). Au terme de leur séjour, les résidents pourront compter sur l’appui de l’organisme. «On ne va pas mettre ces personnes dans une situation de pauvreté ou de vulnérabilité. Il y a des projets de développement social à Drummondville. On va inclure nos personnes. Ils vont partir d’Appartenance pour aller dans ces logements», soutient Jean Lauzière.

Répondre aux besoins spécifiques

L’immeuble, situé sur la rue Émilia (non loin du boulevard Lemire), a été conçu pour répondre aux besoins spécifiques de la clientèle. «Les logements sont tous des 3 et demi. Ils sont adaptés pour les personnes qui rencontrent des difficultés de mobilité. On est venu créer des logements qui s’isolent du reste de l’immeuble. C’est comme si chaque locataire avait son propre cocon», informe David Bélanger, directeur général de l’OHD.

Les résidents auront accès à une salle communautaire. Deux locaux seront réservés à l’organisme Appartenance Drummond pour l’accompagnement individuel.

Le chantier a débuté à la fin du mois de septembre et les travaux avancent rondement. «On est en avance sur l’échéancier de construction. Les murs sont déjà commencés», se réjouit David Bélanger.

La livraison est prévue en septembre 2024. D’ici là, Appartenance Drummond a du pain sur la planche. «En janvier, on commence à préparer les parents. Il faut que les résidents aient tout le matériel avant de déménager. Ils doivent aussi se préparer à apporter du support. Les parents sont impliqués dans le processus», mentionne Jean Lauzière. L’organisme doit également procéder au choix des résidents, selon une grille d’évaluation.

Ce projet représente des investissements totalisant plus de 5,4 M$. Le gouvernement du Québec et la Ville de Drummondville ont octroyé une contribution financière. Une campagne de financement est en cours.

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