Une saison estivale incertaine au Village québécois d’antan

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Par Emmanuelle LeBlond
Une saison estivale incertaine au Village québécois d’antan
Le Village québécois d'antan est prêt à adapter son offre touristique, dans le cadre de l'ouverture. *Photo prise avant la pandémie (Photo : Ghyslain Bergeron)

COVID-19. En vue de la saison estivale, le Village québécois d’antan (VQA) suit attentivement les directives des ordres de gouvernement avant de reprendre ses activités. Ouverture ou pas, l’emblématique site historique a déjà des pertes financières importantes, qui devront être récupérées dans les prochaines années.

Le VQA n’est pas visé par l’annonce du gouvernement provincial concernant les festivals et les événements sportifs et culturels parce que le site est un attrait touristique, précise le directeur général Guy Bellehumeur.

«Pour l’instant, on ouvre, mais il y a tellement de facteurs. On n’est pas en mesure de prendre une décision d’ici au moins un mois. S’il fallait qu’on soit dans les mêmes conditions qu’actuellement à la mi-mai, il faudra regarder si c’est toujours intéressant autant pour la population que pour nous, de tenir une saison estivale», mentionne-t-il.

Le directeur général ne se laisse pas décourager par l’incertitude. L’heure est à l’adaptation. «On est impatient de pouvoir opérer la réouverture. Déjà, il faut comprendre que ça ne pourra pas être dans les mêmes conditions que les activités qu’on tenait avant. On doit maintenant tenir compte de la distanciation sociale. Il y a des ajustements à faire dans notre offre touristique pour être capable de conjuguer avec ces nouvelles conditions», exprime-t-il.

Sur le site, la distanciation est plutôt facile à respecter, mais la situation est différente à l’intérieur des bâtiments. «Le problème qu’on voit, c’est quand on entre dans les maisons. On essaie d’établir actuellement des formules qui pourraient nous permettre de profiter du village, mais qui ne remet pas en question la distanciation sociale qui sera nécessaire», explique Guy Bellehumeur.

Même si la saison estivale commence dans les alentours du 25 juin, le VQA enregistre déjà plusieurs pertes. «Au moment où on a été obligé de fermer les opérations, à la mi-mars, on avait déjà 8 500 élèves qui avaient réservé par des commissions scolaires. Ils ont annulé à grande proportion. On a perdu tout ça», amène-t-il.

Le scénario s’est répété pour les réceptions. «On fait beaucoup de mariages et de réceptions privées ou corporatives. Ça aussi, ça a été annulé pour le printemps», indique le directeur général. De plus, la tenue des colonies de vacances est «fortement» remise en question, ajoute-t-il.

Le VQA s’attend à faire une croix sur les visiteurs provenant de l’étranger. «On a une proportion importante de clientèle extérieure au Canada qui vient chaque année, rappelle le directeur général. Les Européens et les Asiatiques, il ne faut pas trop compter sur eux cet été.»

Guy Bellehumeur rabat tous ses espoirs sur la clientèle québécoise. À son avis, les initiatives à travers la province sont de bon augure. «Je trouve que la sensibilisation à l’achat local est de nature à encourager les gens à acheter et se promener chez nous. Après le confinement, peut-être que les gens vont être bien contents de prendre l’auto et faire de la route pour visiter le Village», commente-t-il.

Quoi qu’il en soit, ce dernier soutient que la pérennité du site touristique n’est pas en danger. «C’est sûr que ce ne sera pas notre meilleure année. Est-ce qu’on pourra récupérer [cette perte] dans la prochaine année ou dans douze ans? On ne le sait pas. Il faudra voir l’étendue des dommages», concède-t-il, avec réalisme.

Le directeur général se range vers l’optimisme : «On a l’avantage d’avoir plusieurs sources de revenus. On a quatre villages avec la colonie de vacances et plusieurs autres activités. Heureusement, notre Village Illuminé a très bien été. Ça nous donne un peu de gaz pour traverser le désert qu’on traverse actuellement.»

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