Une famille drummondvilloise guérie de la COVID-19 

Une famille drummondvilloise guérie de la COVID-19 
Une famille de Drummondville a vaincu le coronavirus. (Photo : Unsplash)

CORONAVIRUS. Alexandre et sa conjointe ont contracté le coronavirus lors d’un voyage à Cuba, au début du mois de mars. Après des jours éprouvants, ils ont reçu la nouvelle qu’ils attendaient avec impatience : ils sont guéris et peuvent maintenant sortir de leur maison. 

Au moment de l’entrevue téléphonique avec L’Express, le 1er avril, les Drummondvillois venaient de recevoir la confirmation qu’ils n’étaient plus atteints par le coronavirus. Cela fait plus de trois semaines qu’ils n’ont pas mis le pied à l’extérieur de leur propriété.

Confinés à leur domicile depuis le 13 mars dernier, Alexandre et sa conjointe, qui a préféré taire son nom, n’ont pas encore vu les changements qui se sont mis en branle dans la société, afin de se protéger contre le coronavirus.

«Ça l’air que quand on va sortir, on va se sentir sur une autre planète. On nous a avertis que tout avait complètement changé. On n’a pas encore eu l’occasion de voir comment ça se passe, par exemple dans les épiceries», lance Alexandre.

Dur retour à la réalité

Les Drummondvillois se sont envolés pour Cuba le 5 mars dernier avec leurs deux jeunes filles, âgées de 2 et 6 ans. Ils ne sont pas certains s’ils ont attrapé le virus à l’hôtel ou lors de leur voyage de retour au pays.

«À l’aéroport de Cuba, en revenant au Canada, tous les employés portaient des équipements de protection, comme des masques et des gants. On est arrivé à Montréal et c’est comme si rien ne se passait», remarque le père, en précisant que la famille est revenue le 12 mars, la journée où le gouvernement du Québec a annoncé la fermeture des écoles.

«On a ouvert notre cellulaire une fois rendu à Montréal et tout a déboulé rapidement. On était tellement déconnecté, car on venait de passer une semaine sans internet, raconte la mère. Nos proches nous ont envoyé des textos pour nous dire qu’on devait rester en quarantaine».

La famille a immédiatement suivi les recommandations de confinement pour les voyageurs, et ce, même si aucun membre n’avait de symptômes du coronavirus.

Une montagne russe d’émotions

Les premiers symptômes se sont fait ressentir quelques jours après leur arrivée au pays, le 17 mars plus précisément. Alexandre a commencé à tousser et à avoir des courbatures tandis que sa conjointe faisait beaucoup de fièvre.

«Le 18 mars, on est allé passer un test de dépistage et on a eu nos résultats quelques jours plus tard. Le mien et celui d’Alexandre étaient positifs. Les tests de nos filles sont sortis négatifs», fait savoir la mère de famille.

«Honnêtement, on est passé par bien des émotions. On a pleuré. À ce moment, on suivait la situation en Italie et on voyait des morts dans les médias. On se posait des questions et on s’inquiétait pour nos filles», ajoute Alexandre.

Après le diagnostic, une infirmière assurait un suivi téléphonique avec eux tous les jours. «La Santé publique nous a donné un service incroyable», laisse entendre la mère de famille.

«Les jours 7 et 8 ont été les pires. Je faisais des migraines et je me sentais extrêmement fatiguée. Alexandre toussait et il a eu beaucoup de difficulté à respirer. Après trois jours intenses, on a commencé à se sentir mieux et à récupérer», raconte-t-elle.

Au milieu de la quarantaine, cette dernière a amené à l’hôpital ses deux filles pour qu’elles passent à nouveau un test de dépistage. «L’infirmière avait déjà averti l’hôpital qu’on venait pour un test et que j’étais atteinte de la COVID-19. On a même pas eu à sortir de la voiture pour procéder au test», explique-t-elle.

À travers la maladie de leurs parents, les enfants n’ont jamais eu de symptômes. «C’était difficile pour nous, parce que nos filles étaient en forme. Il fallait s’occuper d’elles, car personne ne pouvait venir nous aider. De peine et misère, on s’occupait d’elles en s’entraidant».

«On n’a pas repassé de test de dépistage, mais comme ça fait 14 jours depuis notre test positif, la santé publique prend pour acquis qu’on est guéri. On a su aujourd’hui qu’on n’avait officiellement plus le virus», souligne Alexandre, avec joie.

Le couple avait un message à transmettre à ceux qui ne respectent pas les consignes de confinement : «Il faut penser aux autres. Dans notre cas, on est assez jeunes et on n’aura pas de séquelles de ce virus. Sauf que si on avait été plus âgés, l’histoire aurait été toute autre. C’est important de ne pas penser qu’à son nombril».

Un dernier combat s’amorce pour la famille de Drummondville. Bien que le couple soit immunisé contre le coronavirus pour au moins deux mois, selon les informations qu’il a reçues, ses filles doivent maintenant faire une quarantaine de 14 jours, pour s’assurer qu’elles ne développent pas de symptômes liés au virus.

Malgré tout, chacun voit le bon côté des choses : «J’ai recommencé à travailler», lance la mère de famille. «Moi, j’ai bien hâte de retourner courir à l’extérieur», conclut Alexandre.

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