CIRQUE. Tous les artistes du Cirque du Soleil, dont les trois Drummondvillois Mary-Pier Guilbault, Kevin Lapierre et Vincent Lavoie, sont rentrés à la maison. Une pause forcée à cause de la pandémie, mais bien méritée pour eux qui sont constamment en tournée aux quatre coins du globe.
Le 19 mars dernier, le Cirque du Soleil a licencié temporairement 95 % de ses employés. Il a également annulé toutes ses représentations, et ce, jusqu’à nouvel ordre.
Selon Mary-Pier Guilbault, qui se trouvait à Séville, en Espagne, pour le spectacle KOOZA, cette pause forcée n’a pas que des points négatifs. «C’est la première fois depuis très longtemps que je rentre au Québec avec mes quatre valises et que j’ai le temps de les défaire. J’ai pris le temps de m’installer dans mon appartement à Saint-Guillaume. C’est un feeling génial», lance la chanteuse.
Comme elle revient de l’étranger, elle s’est mise en quarantaine pour 14 jours. «J’en suis à mon douzième jour d’isolement et je n’ai pas eu l’occasion de m’ennuyer encore. C’est la première fois que j’ai du temps pour moi et j’en profite», ajoute celle qui parcourt le monde depuis une dizaine d’années avec le Cirque du Soleil.
Revoir ses priorités
Mary-Pier Guilbault préparait son retour officiel à la maison pour le 27 avril, mais il a été devancé à cause de la pandémie qui paralyse présentement le monde. KOOZA était son dernier spectacle avec le cirque. «J’ai adoré faire de la tournée, mais c’est un rythme de vie effréné. J’avais envie de revenir chez moi», fait-elle savoir.
Même si elle ne sait pas ce qui l’attend, Mary-Pier Guilbault souhaite poursuivre dans le domaine artistique : «Mon rêve serait d’enseigner le chant au Cégep de Drummondville. Mon prochain challenge est de partager mon savoir et mes contacts», raconte-t-elle avec optimiste.
Kevin Lapierre a lui aussi revu ses priorités dernièrement. L’athlète a terminé son dernier contrat avec le Cirque du Soleil tout juste avant que la pandémie change le sort de l’entreprise. Il n’a pas l’intention de signer pour une nouvelle tournée.
«J’ai pris la décision de revenir à Drummondville. Ça faisait trois ans que j’étais en tournée avec le Cirque du Soleil. Ç’a comme bien terminé pour moi», explique-t-il.
Le mode de vie très prenant est un des facteurs qui a mené à cette décision. «J’étais tanné du show-business. On fait entre huit et dix spectacles par semaine, on change de ville et même de pays constamment et on est souvent dans les avions, loin de notre famille», énumère-t-il. Kevin Lapierre avait envie de délaisser le sport extrême et trouver un emploi plus stable.
«Je regarde pour m’acheter une maison éloignée en campagne. En tournée, on est toujours en plein centre-ville dans des gros hôtels. Chaque soir, il faut faire lever une foule de 5000 personnes. Bref, j’ai besoin de décrocher», raconte celui qui a participé à l’élaboration du spectacle Crystal, présentant des numéros qui amalgament patin et acrobaties.
Retourner sur les planches… au plus vite
Un peu à l’inverse de ses collègues, Vincent Lavoie a bien l’intention de poursuivre sa route auprès du Cirque du Soleil. L’acrobate était à Houston, au Texas, lorsqu’il a appris la nouvelle. Du jour au lendemain, il a tout arrêté et est rentré au Québec. «C’est certain que ça m’a ébranlé. Avant l’arrêt du cirque en raison de la pandémie, je faisais environ dix spectacles par semaine et je disposais d’un bon gym de conditionnement physique», lance-t-il.
Comme plusieurs, il tente de garder la forme, tout en étant confiné à la maison.
«Je suis confiné à la maison à regarder Instagram et des séries Netflix. J’essaie de trouver des façons d’être actif physiquement», fait savoir Vincent Lavoie.
«C’est difficile de ralentir la machine et d’être cloué à un même endroit pour une durée indéterminée, mais d’un autre côté, c’est le moment de relaxer et recharger nos batteries, ce qu’on n‘a pas toujours le temps de faire en tournée», ajoute l’athlète.
Dès que les spectacles du Cirque du Soleil reprendront, Vincent Lavoie a bien l’intention de refouler les planches. Déjà, il a hâte de reprendre l’entraînement dans les grands centres en acrobatie, à Montréal. «Je retournerai à l’entraînement dès que ça sera possible. Puis, une fois de retour au travail, nous disposerons d’une période d’entraînement de plusieurs jours sur nos appareils respectifs afin d’effectuer un retour sécuritaire sur la scène», conclut-il.
