Nouvelle saison de chasse au dindon sauvage

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Par Michael Deetjens
Nouvelle saison de chasse au dindon sauvage
(Photo : archive)

CHASSE. Le dindon sauvage devra affronter une seconde saison de chasse dès l’automne prochain. Cette annonce est motivée par l’explosion démographique de l’espèce, les enjeux de cohabitation et sa popularité auprès des chasseurs.  La région de Drummondville fait partie des zones concernées.

Le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) en a fait l’annonce ce mercredi, dans ses locaux de Québec.

«Considérant l’intérêt croissant des chasseurs et l’accroissement des populations, les modalités en vigueur dès la saison 2020 offriront plus de possibilités de chasse, permettront d’assurer une gestion optimale de l’espèce et favoriseront sa cohabitation avec les citoyens», peut-on lire dans le Plan de gestion de mi-parcours du dindon sauvage au Québec 2016-2023.

Une cohabitation parfois difficile

Historiquement absent de la province, le dindon sauvage a commencé sa migration vers le Québec dans les années 1970. Les hivers de plus en plus doux et des programmes d’introduction de l’espèce expliquent sa présence. Depuis, sa population augmente rapidement.

Plusieurs résidents sont ravis d’apercevoir cet imposant oiseau se pavaner en nature, dans les champs ou même dans leurs cours arrière. Certains agriculteurs ne partagent toutefois pas leur enthousiasme. Il arrive que des dindons viennent se nourrir dans leurs mangeoires à bétail ou dans leurs champs, entrainant ainsi des coûts indésirables.

François Lebel, biologiste au MFFP, précise que la plupart des plaintes proviennent de cultivateurs peu habitués à la présence du dindon. En Montérégie et en Estrie, où l’animal à plumes est présent depuis plus longtemps, les agriculteurs ont adapté leurs pratiques. «Ça demande un temps d’adaptation. Certains ne prennent pas de précautions et laissent leurs silos de grains grands ouverts. Les dindons ne se casseront pas la tête, surtout l’hiver quand la nourriture est plus rare», ajoute le biologiste également coordonnateur provincial du dindon sauvage au MFFP.

Le Guide d’aménagement de l’habitat du dindon sauvage, produit par la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FédéCP),  propose de bonnes pratiques à adopter pour améliorer la cohabitation avec les dindons sauvages.

Une seconde saison de chasse au dindon sauvage est annoncée pour 2020.

Les prédateurs en renfort?

Plusieurs prédateurs se sont léché les babines en voyant arriver sur leur territoire ces grosses volailles. Le renard, le raton laveur, la moufette et la corneille se régalent volontiers de leurs œufs. Une fois éclos, les jeunes dindons devront craindre les crocs du renard et du coyote, mais aussi les serres des oiseaux de proie. Dans les régions où ils sont présents, le lynx et le pékan se joignent volontiers au buffet.

Selon la FédéCP, la prédation naturelle est un important facteur de mortalité chez le dindon. Ce constat serait d’autant plus vrai lorsque les populations sont basses et en situation de réintroduction. Les femelles seraient particulièrement vulnérables au printemps pendant qu’elle couve les œufs et pendant les deux semaines suivant leur éclosion.

«Le taux de prédation varie et peut représenter de 14 à 55 % des causes de mortalité dans une population de dindons sauvages, l’importance du taux de prédation peut dépendre, entre autres, de la densité des populations de dindons, de celle des prédateurs et de la qualité de l’habitat», peut-on lire dans le Plan de gestion du MFFP.

Serait-il bénéfique, pour le contrôle de l’espèce, de s’assurer que les populations de prédateurs soient nombreuses ? Pour François Lebel, la prédation joue un rôle certain, mais il est difficile de le calculer avec précision. Le suivi des populations de prédateurs est complexe. Toutefois, une étude réalisée par le MFFP et l’Université Laval a déterminé que la rudesse de l‘hiver était la principale cause de mortalité chez les dindons. Les épisodes de grands froids peuvent décimer 50% de la population.

Nouvelle saison, nouvelles règles

– Un permis distinct de celui du printemps est obligatoire.

– Une limite d’un dindon est imposée. Les femelles pourront être chassées.

– En 2020, la période sera du samedi 24 octobre au vendredi 30 octobre (7 demi-journées).

– La saison printanière dans la région passe d’une durée de 22 demi-journées à 25 demi-journées.

– Les chiens de type lever ou pointeur sont autorisés (seulement à l’automne).

Les détails concernant la nouvelle saison de chasse au dindon sauvage sont accessibles sur le site internet du MFFP.
https://mffp.gouv.qc.ca/la-faune/plans-de-gestion/dindon-sauvage/

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