L’ex-soldat Laurent Proulx veut lutter contre le suicide chez les vétérans

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Par Jean-Pierre Boisvert
L’ex-soldat Laurent Proulx veut lutter contre le suicide chez les vétérans
Laurent Proulx (Photo : Gracieuseté)

COMPASSION. Considérant qu’il a été chanceux de revenir sans trop de séquelles psychologiques de son affectation en Afghanistan, Laurent Proulx a senti l’obligation d’apporter son aide pour lutter contre le suicide chez ses anciens frères d’armes.

Il a mis sur pied ce qu’il appelle «Le Contrat», qui a pris la forme d’une page Facebook où d’ex-soldats doivent s’engager à ne jamais se suicider.

«Avec quelques amis militaires, nous nous étions fait la promesse de ne jamais en arriver à s’enlever la vie. J’ai pensé que ce serait une bonne idée d’élargir ce pacte à tous ceux qui sont prêts à en faire une promesse. Autrement dit, tu me l’as promis et si ça devient difficile, reviens nous voir, on ne te laissera pas tomber», de raconter celui qui a été ébranlé par le geste irréparable posé récemment par un ami proche, qui avait été déployé en même temps que lui en Afghanistan en 2008.

«J’ai eu une bonne étoile»

«Le modèle est simple. Ça se partage facilement, ça ne coûte rien, ça ne nécessite pas de levée de fonds et il n’y a pas de conseil d’administration. Il faut simplement ne pas avoir honte d’en parler. Moi, même si j’ai eu quelques périodes difficiles à mon retour d’Afghanistan, où j’ai vu tout ce qui avait à voir, j’ai eu un bon après-carrière, en politique et dans les affaires. J’ai eu une bonne étoile, ça s’est bien passé», reconnait l’ex-conseiller municipal de la Ville de Québec, maintenant propriétaire à Notre-Dame-du-Bon-Conseil du restaurant Le Canadien et de son «food truck».

Selon lui, ceux qui ont accepté le «Contrat» en tirent satisfaction. «Les bénévoles qui contribuent, une trentaine environ, sont des vétérans pour la plupart, je dirais dans une proportion de 75 %. Les autres sont des policiers à la retraite et même des experts en thérapie. Ce n’est pas mauvais que des civils s’impliquent car, après tout, on est dans un contexte de retour à la vie civile, et ils peuvent apporter un autre point de vue», précise-t-il.

Laurent Proulx évalue que plus d’une dizaine de vétérans ont contacté le service d’écoute sur la page Facebook du «Contrat».

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