Une baisse «très importante» d’élèves à la formation professionnelle

Une baisse «très importante» d’élèves à la formation professionnelle
(Photo : Archives)

ÉDUCATION. En seulement trois ans, le Centre de formation professionnelle (CFP) Paul-Rousseau a vu son nombre d’élèves diminuer de près de 20 %, une baisse considérée comme «très importante» par la Commission scolaire des Chênes (CSDC).

En septembre 2017, ce sont 785 étudiants qui étaient au CFP Paul-Rousseau. En septembre 2018, ils étaient 681. Dès la prochaine rentrée scolaire, ils seront plus ou moins 630. Visiblement, la formation professionnelle est de moins en moins populaire auprès des étudiants.

Selon Jean-François Houle, président de la CSDC, deux phénomènes peuvent expliquer la situation. «Dans un contexte de quasi plein-emploi, les étudiants sont bien souvent capables de décrocher un travail avant la fin de leur formation. Les entreprises, qui ont besoin de main-d’œuvre maintenant, préfèrent former à l’interne les employés selon leurs besoins précis», souligne-t-il.

Il cite en exemple le programme de service de la restauration : «Les restaurateurs ne demandent pas à leurs employés d’avoir suivi un cours dans le domaine pour les engager. Les besoins sont immédiats et les employeurs préfèrent offrir une formation eux-mêmes plutôt que d’attendre qu’un étudiant termine toutes ses heures de cours».

D’autre part, si les programmes de formation professionnelle sont autant délaissées, c’est parce qu’ils ne sont pas valorisés par les parents, toujours selon Jean-François Houle.

«Les parents souhaitent voir leur jeune passer à des études supérieures. Les gens voient le CFP comme une voie d’évitement, une voie garage, mais ce n’est pas ça du tout», insiste-t-il. À long terme, ce dernier croit que les entreprises de la région auront des difficultés à trouver des employés compétents.

Consciente de la situation, la CSDC investit de nombreux efforts afin de revaloriser et mettre de l’avant les programmes offerts au Centre Paul-Rousseau. Entre autres, elle organise chaque année le Salon des métiers d’avenir qui consiste à faire visiter le CFP aux élèves du secondaire. Des outils publicitaires qui utilisent la réalité augmentée ont également été mis sur pied afin de plaire aux jeunes.

Des déficits financiers pour la CSDC

Puisque la commission scolaire reçoit le plein financement d’un élève en FP que si celui-ci termine ses études, il se crée des déficits. «Avant, on faisait nos frais, mais la FP n’est plus rentable depuis au moins cinq ans. Pour la prochaine année scolaire, le déficit prévu est de 250 000 $», fait savoir M. Houle. Malgré cela, la CSDC est «prête à faire en sorte que ce secteur ne soit pas rentable», car elle le considère comme fondamental.

Rappelons que la CSDC procède actuellement à l’agrandissement de son CFP de mécanique de véhicules lourds routiers et à la construction d’un CFP pour les métiers de cuisine.

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