Les sacs réutilisables, un casse-tête pour les commerces

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Par Frederic Marcoux
Les sacs réutilisables, un casse-tête pour les commerces
Les sacs réutilisables sont parfois utilisés par les voleurs pour subtiliser un article. (Photo : Ghyslain Bergeron)

S’ils constituent un geste écoresponsable, les sacs réutilisables que l’on utilise à l’épicerie ou dans les grands magasins s’avèrent un casse-tête pour les commerçants de la région, car ils sont régulièrement utilisés pour commettre des vols à l’étalage.

Alors que certaines villes comme Sherbrooke songent sérieusement à adopter un règlement visant à éliminer l’utilisation des sacs de plastique sur son territoire, les commerçants d’ici ont déjà amorcé une réflexion et doutent que ce soit une bonne idée, hormis pour l’aspect environnemental.

C’est que certains ont observé qu’il est fréquent de voir des malfaiteurs utiliser leurs sacs réutilisables pour essayer de dissimuler des articles volés.

Ils placent des items dans leur sac, les payent et sortent du commerce. Le problème? Ils disposent des produits et reviennent dans le magasin par une autre entrée avec le ou les mêmes sacs. Ils retournent ensuite chercher les mêmes articles dans le magasin et se présentent à la caisse, avec la précédente facture, et exigent un remboursement.

Le commerce en question, qui a été victime de ce stratagème à quelques reprises, a bon espoir d’avoir recueilli suffisamment de preuves pour mettre le fautif hors d’état de nuire sous peu.

Plus de travail

La directrice adjointe du CPC de Drummondville, Mélanie Phaneuf, se montre favorable aux sacs réutilisables, mais elle est consciente qu’ils ajoutent une charge de travail aux employés.

«Oui, c’est un casse-tête pour nous. Ça nous complique un peu la tâche, mais je suis d’accord avec le principe. Il faut faire notre part pour l’environnement. On va simplement devoir porter une attention particulière. Ça risque d’être une période d’ajustements pour nous dans les prochains mois.»

Quelques commerçants rencontrés ont insisté sur la pression avec laquelle doivent déjà composer les caissiers et les caissières. Un malfaiteur peut se montrer agressif, avant d’être fouillé par un membre du personnel. À titre d’exemple, le directeur général du Canadian Tire de Drummondville, Hugo Bergeron, a déjà déposé des accusations de voies de fait contre un voleur, et ce, à deux occasions.

Rappelons que le vol à l’étalage demeure délicat pour les entreprises. Si un employé accuse erronément de vol un client, la compagnie s’expose à des poursuites sur le plan judiciaire.

Des statistiques à venir

L’Express a envoyé une demande à la Sûreté du Québec (SQ) pour obtenir des statistiques sur les vols à l’étalage dans la MRC de Drummond, mardi dernier. Toutefois, la SQ n’a pas été en mesure de recueillir les statistiques à temps pour notre heure de tombée devancée, en raison de la Fête nationale du Québec. Un article sera donc publié sur le sujet, dès que nous obtiendrons les informations.

 

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