Courir à deux, c’est mieux

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Par Marilyne Demers
Courir à deux, c’est mieux
Gilles Roussel et Louis-Gilles Jean sont inséparables lors des courses officielles auxquelles ils prennent part. (Photo : Gracieuseté)

COURSE À PIED. Gilles Roussel lutte contre un cancer cérébral incurable. En 2012, il reçoit le coup fatal. Intervention chirurgicale, traitements de chimiothérapie et radiothérapie le mettent KO. Il doit mettre sa vie sur pause.

Deux ans après que le diagnostic soit tombé, à la fête des Pères, il s’équipe d’une nouvelle paire d’espadrilles. Il est loin de se douter qu’elles vont changer sa vie. Il retrouve la force d’avancer.

«Ç’a été le meilleur médicament au monde et la meilleure thérapie au monde», lance l’homme de 53 ans, qui a fondé l’an dernier un Trip de fou, une course de 80 km au profit de la Maison René-Verrier. Je suis reparti de zéro. La première fois, j’ai couru cinq minutes et j’étais brûlé. J’avais toujours une certaine crainte parce que je ne savais pas comment ma tête allait réagir. J’ai finalement trouvé une vitesse de croisière.»

(Photo gracieuseté)

Puis, Louis-Gilles Jean est entré dans sa vie. Il a 70 ans et la santé. Il travaille chez Planchers Mercier un jour par semaine. Les autres, il les passe à faire du sport. Un genre de préretraite.

Les deux hommes se sont rencontrés chez Zone Course. «Ç’a tout de suite cliqué», souligne Gilles Roussel. Ils sont devenus des partenaires de course, des amis, des confidents.

Il faut dire que Gilles et Louis-Gilles ont plus que leur nom en commun. Ils ont tous deux un excellent sens de l’humour et savourent le plaisir de courir. «C’est une motivation. Voir les autres courir autour de nous, c’est encore plus motivant», soutient M. Jean, qui a effectué quelque trois millions de pas à lui-seul au cours de la dernière année.

Les deux acolytes ont bien compris que seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin. «Lors des courses officielles, on commence ensemble et on finit ensemble. On est toujours un à côté de l’autre. S’il y en a un des deux qui a de la misère et qui est obligé de marcher, l’autre marche aussi. On reste ensemble tout le long», fait savoir Gilles Roussel.

«Ce n’est pas le temps qui est important, c’est le plaisir qu’on a à courir ensemble», soutient Louis-Gilles Jean. (Photo gracieuseté)

«Ce n’est pas le temps qui est important, c’est le plaisir qu’on a à courir ensemble», renchérit M. Jean.

Depuis leur rencontre, ils cumulent les kilomètres, les inscriptions aux courses et les anecdotes. «La façon de mettre le pied sur la ligne d’arrivée joue d’une course à l’autre. Moi, je respecte les aînés, alors je m’arrange pour que ce soit lui avant moi. Il y a une course où il a freiné à la dernière minute et c’est moi qui suis passé avant», raconte en riant M. Roussel, tout en jetant un regard complice à son partenaire de course.

Impossible de savoir qui terminera en premier les 21,1 kilomètres à la course des Chênes-toi le 19 mai, mais chose certaine, on peut s’attendre à voir Gilles Roussel et Louis-Gilles Jean courir côte-à-côte tout au long du parcours. Il n’y a pas mieux dire, ils ont tous deux trouvé chaussure à leur pied.

Le dimanche 19 mai prochain, des milliers de coureurs affronteront les différents parcours proposés lors de la course Des Chênes-toi. On dit souvent que chaque coureur a son histoire… sa raison de courir. Le journalexpress.ca vous présente quelques parcours des plus inspirants.

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