Il n’y a pas d’âge pour faire du bénévolat

Jean-Claude Bonneau
Il n’y a pas d’âge pour faire du bénévolat
La Drummondvilloise Jacqueline Loiselle Carignan a récemment reçu la Médaille du lieutenant-gouverneur pour les aînés, pour son engagement bénévole au sein de sa communauté. (Photo : Jean-Claude Bonneau)

COMMUNAUTÉ. Il n’y a pas d’âge pour faire du bénévolat et la Drummondvilloise Jacqueline Loiselle Carignan en est un excellent exemple. Celle qui soufflera au mois d’août les 86 chandelles ne se cache d’ailleurs pas pour affirmer qu’elle n’aura jamais assez de temps pour faire tout ce qu’elle aimerait réaliser.  

Fin avril, Mme Loiselle Carignan a été honorée de façon particulière par le Cabinet du Lieutenant-gouverneur du Québec. Lors d’une cérémonie qui s’est déroulée à la Polyvalente La Samarre de Plessisville, cette Drummondvilloise aux multiples talents a reçu des mains de l’honorable J. Michel Doyon la Médaille du lieutenant-gouverneur pour les aînés, pour son engagement bénévole dans sa communauté. Du même coup, Mme Loiselle Carignan voyait son nom être inscrit en grandes lettres dans le registre des Distinctions honorifiques du Québec.

Quelques jours plus tard et remise de ses émotions, la lauréate avouait qu’elle venait de vivre un moment inoubliable et qu’elle n’aurait jamais pensé recevoir pareil honneur.

«C’est très flatteur de voir mon travail souligné de la sorte et je me sens très privilégiée d’avoir reçu cette médaille. Je n’aurais jamais pensé qu’on puisse accorder autant d’importance au travail que j’ai fait. Au Québec, il y a des tonnes de femmes qui font du bénévolat et du travail méconnu et qui n’ont pas eu cette chance. Donc, c’est au nom de toutes ces femmes que j’ai accepté avec beaucoup de plaisir cette Médaille du lieutenant-gouverneur», laisse entendre cette octogénaire.

Une longue carrière en bénévolat  

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Jacqueline Loiselle Carignan, dont la candidature avait été proposée par la Table régionale de concertation des personnes aînées du Centre-du-Québec, a une très longue carrière en bénévolat derrière elle.

Native du Cap-de-la-Madeleine (et non de Trois-Rivières comme elle le précise si bien), cette enseignante et son conjoint Gaston Carignan, également enseignant, se sont établis à Drummondville en 1955. Après la naissance de ses quatre filles, Mme Loiselle Carignan a voulu faire un retour dans le monde de l’enseignement, mais, comme elle l’avoue, «la passion était pas mal disparue». C’est donc au sein de l’entreprise Gilles Soucy qu’elle a travaillé durant 19 ans, avant de prendre une retraite bien méritée en 1991.

Depuis son arrivée à Drummondville, Mme Loiselle Carignan n’a jamais cessé de s’impliquer dans plusieurs mouvements, comme l’orientation des foyers, la Ligue ouvrière catholique, les cours de préparation au mariage, les comités d’école, les comités de parents, l’Aféas et, depuis quelques années, le Brin de bonheur.

«C’est probablement mon engagement au Brin de bonheur qui m’a valu cet honneur», précise notre interlocutrice.

«C’est en 2014 que Françoise Gélinas et moi avons lancé le Brin de bonheur. Cet organisme, dont le local est situé dans la salle Gougeon des Loisirs Drummondville-Ouest, offre aux femmes d’un certain âge un endroit pour se rencontrer, pour briser l’isolement et la routine quotidienne, pour participer à différentes activités culturelles ou physiques, pour des cours de tricot, de peinture ou autres, pour jouer à des jeux de société, pour participer à certaines conférences et plus, en raison de deux fois par mois. Il n’y a aucune carte de membre au Brin de bonheur, seulement une très minime contribution pour payer le café et la collation. Au début, entre 20 et 25 femmes participaient à nos activités; aujourd’hui, ce sont plus de 40 femmes qui se présentent souvent à nos rencontres».

Au Brin de bonheur, Jacqueline Loiselle Carignan et Françoise Gélinas ont lancé un projet, celui de créer de belles cartes d’anniversaire en faisant du recyclage.

«Françoise était une artiste. Elle avait beaucoup de talent pour dessiner et pour créer des choses. J’ai beaucoup appris d’elle. Nous avons commencé avec des cartes de Noël. Il y a deux ans, quand Françoise a décidé de prendre une pause, j’ai lancé l’idée d’ajouter des cartes de fête, des cartes de Pâques et de cartes pour différentes occasions. Avec quelques bénévoles, le but était d’offrir des vœux à des gens qui sont seuls, leur dire que nous pensions à eux, toujours avec la signature du Brin de bonheur, et ce avec l’intermédiaire de l’agente pastorale de notre paroisse, Louise Fleury. La première année, nous avions fait une soixantaine de cartes. La deuxième année, plus de 150. Et là, ça continue toujours d’augmenter», précise celle qui investit au moins une dizaine d’heures par semaine dans des causes qui lui tiennent à cœur.

Elle veut continuer

Présentement, Jacqueline Loiselle Carignan s’occupe surtout de l’accueil au Brin de bonheur. «J’aime rencontrer les gens, parler avec eux et l’accueil se veut une bonne place pour faire tout ça. Et si la santé me permet de le faire, je continuerai encore à faire du bénévolat, que ce soit au Brin de bonheur ou au niveau de ma paroisse. Je suis actuellement pas mal occupée et je tiens à le rester.

Le bénévolat, c’est certainement une belle façon de demeurer active, mais j’ai aussi d’autres passe-temps pour meubler mes temps libres. Je m’intéresse beaucoup à la généalogie, au tricot, à la lecture. Et, depuis quelques mois, je me suis mis dans la tête de réaliser un autre de mes rêves, celui d’apprendre à jouer de la musique. Donc, comme vous pouvez le remarquer, j’ai très peu de temps inoccupé. C’est peut-être la bonne recette», conclut Jacqueline Loiselle Carignan qui aime bien, comme la plupart de jeunes d’aujourd’hui, utiliser son ordinateur et son téléphone intelligent.

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