Des agriculteurs de la région se font entendre

Des agriculteurs de la région se font entendre
Un total de 62 manifestants de la région ont marché à Montréal dimanche. (Photo : Photo: gracieuseté)

AGRICULTURE. Une soixantaine de manifestants de la MRC Drummond ont participé à l’événement Garde-manger en danger : Marche pour notre avenir alimentaire. La manifestation pacifique a rassemblé 5000 personnes de partout au Québec, dimanche après-midi, à Montréal, pour dénoncer les concessions faites par les différents gouvernements depuis quelques années qui ont touché l’agriculture.

Selon la vice-présidente du syndicat local de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Karina Poudrier, la manifestation pacifique a permis de lancer un message clair aux différents gouvernements. Des agriculteurs de partout au Québec et des sympathisants se sont rendus au parc La Fontaine pour promouvoir l’achat local pour assurer l’avenir alimentaire des Canadiens.

«Lors des ententes de libre-échange, c’est toujours nous qui écopons, déplore Karina Poudrier. C’est ça qui est plate. On n’est peut-être même plus 2% de la population qui vote. On a l’impression de toujours se faire tasser et de se faire dire que ça ne sera pas grave pour nous. À un moment donné, il va falloir que les gens comprennent que c’est nous qui produisons pour le reste de la population».

Cette dernière aimerait voir le gouvernement créer une politique alimentaire pour promouvoir l’achat local, lorsque le pays est capable de subvenir à la demande. Par exemple, le Canada ne devrait pas importer des tomates du Mexique au mois de juillet, lorsque les producteurs locaux suffisent amplement à la demande, selon elle. La Bonconseilloise n’a pas l’impression que le fait de sacrifier quelque peu l’agriculture a permis au Canada de réaliser des gains sur d’autres volets, lors de l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (AUMC). À ce sujet, un producteur laitier de la région avait d’ailleurs dit à l’Express qu’il avait le sentiment «d’avoir été vendu aux Américains», le 1er octobre dernier, alors que le Canada venait de céder 3,59% de son marché.

Le public derrière eux

«Les gens sont de plus en plus sensibilisés à notre cause. Il y a des gens de Montréal qui ont embarqué dans la marche. Je ne te dis pas qu’ils comprenaient tous, mais on s’est fait voir. Quand c’est disponible, il faut prendre un produit du Québec. On parle de plus en plus d’environnement présentement. Tu ne peux pas me faire croire qu’une fraise de la Californie est toujours aussi propre qu’une fraise d’ici», poursuit la propriétaire d’une ferme laitière de Notre-Dame-du-Bon-Conseil.

Par voie de communiqué, le président de l’UPA, Marcel Groleau, a fait savoir que les agriculteurs en avaient assez de servir de «monnaie d’échange» au gouvernement. De plus, plusieurs produits importés n’ont pas à respecter les normes canadiennes.

«Les normes sanitaires, sociales et environnementales au Québec et au Canada sont parmi les plus sévères au monde. Nos producteurs acceptent volontiers de répondre à ces attentes sociétales et de s’y conformer, mais beaucoup d’aliments importés qui se trouvent sur nos tablettes d’épicerie ne sont pas soumis aux mêmes règles», a-t-il mentionné.

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