Eleider Alvarez partage son histoire

Eleider Alvarez partage son histoire
Eleider Alvarez (Photo : Jonathan Habashi)

BOXE. Le parcours parsemé d’embûches d’Eleider Alvarez a de quoi inspirer le respect. Dans le cadre de la semaine québécoise des relations interculturelles, le boxeur québécois d’origine colombienne est venu partager son histoire avec ses admirateurs à Drummondville.

Après une visite éclair à l’hôtel de ville, Alvarez a fait un saut dans les locaux du Centre de ressources pour hommes Drummond, où de nombreux amateurs de boxe l’attendaient. Généreux de son temps et de son sourire, le champion du monde des poids mi-lourds de la WBO a signé des autographes, pris des photos et discuté avec ses fans.

«C’est une belle invitation, même si je ne connaissais pas cet organisme en particulier. Chaque fois que j’ai l’occasion de visiter des villes à l’extérieur de Montréal et de Québec, j’accepte avec joie. On m’a dit qu’il y a une grosse communauté colombienne ici. Si mon histoire peut inspirer ou motiver les gens, alors tant mieux», a expliqué Alvarez dans une entrevue accordée en français.

Ayant laissé sa famille derrière lui en Colombie pour s’établir à Montréal il y a une dizaine d’années, l’athlète de 34 ans a expliqué de quelle façon il s’est intégré à sa terre d’accueil.

Eleider Alvarez (Photo : Jonathan Habashi)

«J’ai fait beaucoup d’efforts et de sacrifices pour améliorer ma vie. Quand tu arrives dans un nouveau pays, tu changes aussi de culture. Par exemple, dans mon village, il y a toujours du bruit. Les voisins écoutent toujours de la musique. Ici, tu ne peux pas faire de bruit, sinon les voisins appellent la police! Au début, ça n’a pas été facile de m’adapter», a-t-il raconté.

«Tous les immigrants rencontrent les mêmes problèmes, a-t-il poursuivi. En arrivant ici, je ne parlais ni anglais, ni français; juste espagnol. C’est difficile quand tu ne connais personne et que tu n’as pas beaucoup d’argent. Il faut être fait fort mentalement pour passer à travers ça. Je suis resté les pieds sur terre et maintenant, je suis champion du monde!»

Cette ultime récompense, Alvarez l’a obtenue en remportant son combat face au Russe Sergey Kovalev, le 4 août dernier, à Atlantic City, au New Jersey. «Économiquement parlant, ma vie a changé pour le mieux depuis cette victoire. Je suis plus populaire et mon temps est beaucoup plus occupé, mais je suis le même Eleider Alvarez qu’avant. Je fréquente le même parc, le même restaurant et les mêmes amis.»

Le combat revanche entre Alvarez (24-0-0, 12 K-O) et Kovalev (32-3-1, 28 K-O) aura lieu le 2 février, à Frisco, au Texas. «Je pense que ce sera plus difficile. C’est pourquoi je vais travailler plus fort que la première fois. S’il utilise la clause revanche, ça veut dire qu’il est déçu et qu’il va revenir plus fort. J’ai besoin d’être prêt, mais je suis très confiant. Si tu n’as pas confiance en tes moyens et en ton équipe, tout l’entraînement ne sert à rien», a fait valoir le boxeur de l’année au Québec.

Eleider Alvarez (Photo : Jonathan Habashi)

Célébrant son 25e anniversaire de fondation, le Centre de ressources pour hommes Drummond a comme mission d’outiller et d’accompagner les hommes dans leurs démarches personnelles tout en valorisant leur place dans la société.

«Pour nous, c’était naturel d’inviter Eleider. Le choc culturel qu’il a vécu fait de lui un exemple inspirant pour tous ceux qui désirent réaliser leur rêve. Il est un modèle de courage, de détermination et de résilience. Au Centre de ressources pour hommes, notre devise est d’ailleurs souvent employée chez les boxeurs. On répète souvent que le plus fort n’est pas celui qui ne tombe jamais, mais celui qui se relève», a expliqué le directeur général de l’organisme, Dominic Martin.

Le boxeur drummondvillois Benoit Gaudet agit comme porte-parole du Centre de ressources pour hommes. Au fil des ans, Dan Bigras, Paul Doucet, Étienne Boulay et Bruny Surin sont venus prononcer des conférences dans les locaux de cet organisme communautaire situé sur la rue Notre-Dame.

«Ces personnalités publiques sont des modèles d’hommes positifs qui laissent leurs traces quand ils viennent nous visiter. Leur message passe bien et ça fait toute la différence», a conclu Dominic Martin.

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